Epsilon Aquilae

Deneb Al Okab Borealis
(ε Aquilae)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 18h 59m 37,359s[1]
Déclinaison +15° 04′ 05,89″[1]
Constellation Aigle
Magnitude apparente +4,02

Localisation dans la constellation : Aigle

(Voir situation dans la constellation : Aigle)
Caractéristiques
Type spectral K2III
(géante orange)
Indice U-B 1,0 ± 0,03
Indice B-V 1,082 ± 0,005
Astrométrie
Vitesse radiale −48 km/s
Mouvement propre μα = −50,75 mas/a[1]
μδ = −72,36 mas/a[1]
Parallaxe 21,05 ± 0,70 mas[1]
Distance 155 ± 5 al
(48 ± 2 pc)
Magnitude absolue 0,65 ± 0,08
Caractéristiques physiques
Masse ~ 3,0 M
Rayon ~ 10,9 R
Luminosité ~ 46 L
Température 4 500 K

Désignations

Deneb Al Okab Borealis, ε Aql, 13 Aql, HR 7176, HD 176411, HIP 93244, SAO 104318, BD+14°3736, FK5 712, WDS J18596 +1504A[2]

Epsilon Aquilae (ε Aquilae, ε Aql) dans la Désignation de Bayer est une étoile binaire de la constellation de l'Aigle. Sa magnitude apparente combinée est de 4,02. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, elle est située à environ ∼ 155 a.l. (∼ 47,5 pc) de la Terre[1].

Nomenclature et histoire[modifier | modifier le code]

Du ciel grec et arabe aux catalogues internationaux[modifier | modifier le code]

Deneb El Okab est le nom porté aujourd’hui par ε Aql. Au départ, nous avons ذنب العقاب Ḏanab al-ᶜUqāb, « la Queue de l’Aigle », dans le ciel gréco-arabe pour ζ Aql[3]. , que, dans ses Commentaires à la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) transcrit par ‘Danab AlOkâb’[4],[5].

Figure de العقاب al-ᶜUqāb dans le ciel gréco-arabe, d’après un traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī, 1606, (St-Péterbourg).

Par l’intermédiaire du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796) qui retranscrit ‘dseneb el-okab’[6], Johann Elert Bode donne, dans son Uranographia, le nom propre Dseneb el-okab[7]. Retranscrit une nouvelle fois sous la forme Al Dhanab al ‘Oḳāb, il passe dans les catalogues du XXe siècle sous la graphie Dhanab Okab[8]. Étendu par Harley Barlow Rumrill au couple ζε Aql[9], on retrouve le nom limité à ε Aql chez Jack W. Rhoads qui nomme en même temps Deneb Okab sa voisine, soit ζ Aql[10]. Mais comme ce nom circule toujours dan les catalogues pour ζ Aql, il est souhaitable d’accompagner ε Aql de l’épithète de position Borealis ou Praecedens[11].

En Chine[modifier | modifier le code]

En mandarin, l'étoile a reçu les noms de Woo (), un ancien État près de la province du Jiangsu, et de Yuë (yuè), un ancien État de la province du Guangdong.

Caractéristiques physiques[modifier | modifier le code]

ε Aquilae est une binaire spectroscopique avec une période orbitale de 1 271 jours (soit 3,5 ans) et une excentricité de 0,27[12]. Sa composante visible est une étoile géante de classe K. À peu près 10 fois plus large que le Soleil, elle est en train de réaliser la fusion de son hélium et l'analyse de son spectre indique qu'elle est enrichie en baryum. Généralement, les étoiles présentant un surplus de baryum sont des étoiles doubles, cet excès provenant d'un compagnon ayant perdu de la masse par le passé et étant désormais une naine blanche, mais on n'est pas certain des caractéristiques de son compagnon en orbite.

Environnement stellaire[modifier | modifier le code]

ε Aquilae possède deux compagnons visuels de onzième magnitude recensées dans les catalogues d'étoiles doubles et multiples. Ils présentent des parallaxes et des mouvements propres différents du système d'ε Aquilae, ce qui indique que ce sont des doubles purement optiques[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) * eps Aql -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. Roland Laffitte / Société d’Études Lexicographiques et Étymologiques Françaises & Arabes, « Étymologie des noms arabes d'étoiles » , 31 décembre 2002, p. 9. »
  4. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 25. »
  5. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 156.
  6. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 437. »
  7. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. IX.
  8. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 137-138.
  9. (en) Harley Barlow Rumrill, « Star Name Pronunciation», in Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 48, n° 283 (1930), p. 146 »
  10. (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 10. »
  11. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 187.
  12. (en) D. Pourbaix et al., « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy & Astrophysics, vol. 424,‎ , p. 727-732 (DOI 10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode 2004A&A...424..727P, arXiv astro-ph/0406573)
  13. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Liens externes[modifier | modifier le code]