Elena Palumbo Mosca

Elena Palumbo Mosca
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Elena Palumbo Mosca, née en 1934 à Turin, est une artiste peintre et interprète italienne. Elle est notamment connue pour avoir collaboré avec l'artiste français Yves Klein pour ses anthropométries.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elena Palumbo Mosca est originaire de Turin[1] dans le Piémont en l'Italie du Nord-Ouest[2]. Issue d'une famille de musiciens, elle et pratiquait le patinage artistique, la danse et devient championne d'Italie de plongeon artistique à 16 ans[3],[4].

Afin d'apprendre le français, Elena Palumbo Mosca publie une annonce pour devenir jeune fille au pair dans le journal Nice-Matin[3]. Elle obtient une réponse positive de la part d'un jeune couple d'artistes, à savoir le peintre et sculpteur Arman et la musicienne Éliane Radigue, dont elle devient rapidement proche[1],[3],[2]. Yves Klein étant un ami du couple, elle se lie d'amitié avec lui[3].

Dans sa vingtaine, Elena Palumbo Mosca quitte la Côte d'Azur et commence ses études d'interprète à Paris, qu'elle finance notamment en travaillant dans des cabarets à Pigalle en tant que danseuse[5]. Elle s'installe alors chez Yves Klein qui vivait à l'époque avec l'artiste allemande Rotraut, qui deviendra plus tard sa femme[3],[6]. Elle se passionne également pour le jazz et rencontrera à Paris James Baldwin[3],[2].

Elena Palumbo Mosca reste en contact avec Yves Klein, qui pense à elle pour son concept d’Anthropométries[7] et participe à la première performance le 9 mars 1960 à la Galerie Internationale d'art contemporain, rue Saint-Honoré[3].

Elena Palumbo Mosca travaille en tant qu'interprète pour au sein des Institutions de l'Union européenne à Bruxelles pendant plus de trente ans[5].

A la retraite, Elena Palumbo Mosca vit entre Bruxelles et Diano San Pietro[1], et continue son travail de traduction en adaptant, de l'espagnol vers l'italien les poèmes d'Angeles Mora[3].

Travail avec Yves Klein[modifier | modifier le code]

Anthropométries[modifier | modifier le code]

Elena Palumbo Mosca a réalisé entre vingt et trente œuvres avec Yves Klein, en utilisant son corps pour peindre à partir de mars 1960[8]. Les Anthropométries sont des peintures conceptuelles de nus réalisés par des modèles recouverts de la fameuse peinture International Klein Blue IKB 191 et en les pressant contre les toiles[9]. Elena Palumbo Mosca confie que l'application de la peinture était une tâche très physique mais que ce n'était pas un problème pour elle, étant habituée grâce à ses pratiques sportives, à être en mouvement[7].

Après la performance, les collaboratrices devaient se laver immédiatement, la peinture étant toxique[4]. Elena Palumbo Mosca a réalisé des Anthropométries jusqu'en février-mars 1962 lors de prestations au Gaz de France pour la série «Peintures de feu», mêlant à la fois l'eau, le feu et les peintures[3]. Certaines de ces prestations ont été filmées comme de véritables évènements[10].

Collaboratrice plutôt que « pinceau vivant »[modifier | modifier le code]

Bien que les critiques d'art, dont Pierre Restany, aient qualifié le rôle des collaboratrices d'Yves Klein de « pinceaux vivants »[1], Elena Palumbo Mosca a toujours refusé cette appellation la ramenant à un statut d'objet : « Je ne suis pas un objet » confie-t-elle[7],[9]. De plus, elle souligne que Yves Klein ne les a jamais traitées comme des pinceaux mais comme des collaboratrices[3].

Travail non rémunéré[modifier | modifier le code]

Yves Klein n'a pas payé Elena Palumbo Mosca ni aucune de ses collaboratrices pour les Anthropométries[2]. Même si aujourd'hui ses œuvres sont vendues plusieurs millions de dollars, elle ne souhaite pas mêler des affaires d'argent avec le travail artistique[11],[4].

Elle confie dans une interview :

« j’ai participé à des tableaux qui coûtent des millions de dollars… et je n’ai pas l’argent pour m’acheter une nouvelle bagnole »[3].

Œuvres réalisées en collaboration (non exhaustive)[modifier | modifier le code]

  • Anthropométrie de l'époque bleue (ANT 82), 1960
  • Anthropométrie suaire sans titre (ANT SU 4), 1960
  • Anthropométrie sans titre (ANT 8), ca. 1960
  • Anthropométrie sans titre (ANT 101), 1960

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (it) Stefano Delfino, « E’ stata la musa del pioniere della body art Yves Klein e ne è ancora testimonial a 85 anni », La Stampa,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. a b c et d « Elena Palumbo-Mosca, une vie en bleu Klein », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j et k Michel Verlinden, « Rencontre avec Elena Palumbo-Mosca, fidèle collaboratrice d’Yves Klein », Le Vif,‎ (lire en ligne Accès payant)
  4. a b et c « Elena Palumbo-Mosca a laissé son ADN dans le bleu d’Yves Klein », sur Konbini Arts - Photographie et arts sans filtre par Konbini (consulté le )
  5. a et b (en) « 'Living paintbrush': Yves Klein's Blue Woman a 'collaborator', not an 'object' », sur The South African, (consulté le )
  6. « Elena Palumbo-Mosca, une vie en bleu Klein », sur Blick, (consulté le )
  7. a b et c (en-GB) « The woman who painted her body for artist Yves Klein », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Francois Walschaerts, « « De la peinture sur le ventre, les seins, les cuisses » », L'essentiel,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. a et b (en) « 'I am not an object' says French artist's Blue Woman Elena Palumbo-Mosca », sur Moneycontrol (consulté le )
  10. « Yves Klein – Anthropometries | TateShots - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  11. « Un chef d'oeuvre d'Yves Klein bientôt sous le feu des enchères à New York », L'Express,‎ (lire en ligne Accès libre)

Liens externes[modifier | modifier le code]