Drapeau gascon

En l'absence de structure officielle décisionnaire, aucun drapeau ne peut prétendre représenter la gascogne. Cependant, diverses associations tentent de trouver un drapeau faisant consensus.

Drapeau Gascon dit de la Dauna[modifier | modifier le code]

Drapeau Gascon dit de la Dauna
Drapeau Gascon
Drapeau Gascon
Utilisation Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après
Caractéristiques
Créateur Conservatoire du Patrimoine de Gascogne
Adoption années 2000
Éléments Drapeau rouge et blanc orné en son centre de la Dame de Brassempouy. Le triangle rouge représente le territoire gascon, la Dame de Brassempouy personnifie la population et les couleurs blanc et rouge évoquent l’héritage culturel.

Ainsi, le "Conservatoire du Patrimoine de Gascogne", aujourd'hui "Région Gascogne prospective" a déposé dans les années 2000 un drapeau rouge et blanc orné en son centre de la Dame de Brassempouy . Le triangle rouge représente le territoire gascon, la Dame de Brassempouy personnifie la population et les couleurs blanc et rouge évoquent l’héritage culturel. Ces repères concordent avec l’histoire d’une Gascogne qui s’explique, en plus de ses fondamentaux ethnosociétoculturels, par les millénaires antérieurs à la conquête romaine. En effet, la Dame de Brassempouy est de plus en plus revendiqué comme symbole de la Gascogne, à l'image du groupe "Boisson divine": "Sur notre bannière nous voulons vous ériger..."

Drapeau gascon
Union Gascona, drapeau de la Gascogne
Union Gascona, drapeau de la Gascogne
Utilisation Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après
Caractéristiques
Créateur inconnu
Création 1188 ?
Proportions 3:5
Éléments De gueule, au sautoir d'argent

Drapeau Gascon dit Lo Sautèr[modifier | modifier le code]

Le drapeau gascon arbore un sautoir[1] blanc, une crux decussata sur un fond rouge (c'est aussi le stauros connu de toute l'Antiquité pour ses affinités astronomiques). Il est aussi connu sous le nom de Sautoir ou Lo(u) Sautèr (en gascon « le sautoir »). En langage héraldique, il est blasonné de gueules, au sautoir d'argent. Ce vexille représente l'ensemble des pays gascons, et non pas telle ou telle province historique. Il s'agit donc d'un "drapeau de peuple".

Histoire[modifier | modifier le code]

Ce drapeau serait apparu à l'époque du pape Clément III pour réunir les Gascons lors de la troisième croisade (XIIe siècle), mais aucune preuve de cette allégation n'a jamais été trouvée. La chronique de Roger de Hoveden[2], souvent invoquée comme preuve de la création de ce drapeau, ne mentionne que les croix prises par les croisés de trois nations : les Français (une croix rouge), les Anglais (une croix blanche) et les Flamands (une croix verte), mais comme d'autres drapeaux de croisade sont attestés par ailleurs, on ne saurait conclure abruptement à partir de cette source unique.

Ce drapeau montre la croix de Saint-André. On note la correspondance avec le saint patron de Bordeaux. La couleur rouge peut correspondre à celle du royaume anglais, qui administra une partie de la Gascogne du 12ᵉ au milieu du 15ᵉ siècle, le rouge étant aussi la couleur prédominante dans l'héraldique des pays gascons. De plus, l'alliance du blanc et du rouge était fréquente dans l'emblématique du royaume de Navarre et, avant, dans le domaine vasconien[3].

À noter que dans le tome 14 de La Grande Encyclopédie, publiée en France de 1886 à 1902 par Henri Lamirault, on peut lire que :

« aux temps difficiles de la guerre de Cent ans et des luttes terribles entre les Armagnacs représentant le parti national (croix blanche) et les Bourguignons alliés des Anglais (croix rouge et croix rouge de Saint-André), le drapeau des Anglais victorieux finit par réunir, en 1422, sous Henri VI, sur son champ les croix blanche et rouge de France et d'Angleterre, les croix de Saint-André, blanche et rouge de Guyenne et de Bourgogne[4]. »

La recherche de l'origine de ce drapeau reste une question ouverte. La question est plus détaillée sur la page Gascogne.

Utilisations contemporaines[modifier | modifier le code]

De nos jours l'utilisation de ce drapeau refait surface, notamment sur internet [5],[6]. Le groupe gascon Boisson Divine arbore par exemple Lo Sautèr lors de ses concerts ou bien sur son site internet[7],[8],[9],[10]. La prégnance du rouge et du blanc est forte dans les festivités gasconnes actuelles[11]. L'association Esprit gascon l'a adopté officiellement en mai 2024.

Province de Gascogne[modifier | modifier le code]

Province de Gascogne

Ce sont des armes modernes peut-être créées par le héraut d'armes de Louis XIV pour compléter son armorial, la province de Gascogne, disputée comme la Picardie entre plusieurs grandes maisons, n'ayant jamais eu d'armes propres. C'est en tout cas ce qui est avancé dans l'armorial "La France Héraldique" édité par les cafés Sanka[12] dans les années 1930. Cependant, selon l'historien Guilhem Pépin, "aucun document ne permet d’affirmer que [ce blason] ait existé avant le XXe siècle[13]. Il faut noter que le champ (le fond) sur lequel figure le lion ("rampant") était d'argent, et le lion de gueules (rouge), ce qui est d'Armagnac, avant que le bleu ne lui fasse concurrence.[réf. nécessaire]

Ces armes correspondent à la circonscription française d’Ancien régime présentée ci-contre. Cette province de Gascogne ne comprenait ni le Béarn ni la Guyenne gasconne mais elle comprenait les provinces basques du Labourd et de la Soule. Elle correspond à l'ancienne Généralité d'Auch. Ces armoiries et la bannière qui les porte ne sont donc pas un "drapeau pan-gascon" correspondant à tous les pays gascons.

Ces armes ont récemment[évasif][14],[15] été mises en bannière, c'est-à-dire que le blason de la Gascogne a été étendu sur toute l'étoffe du drapeau, et sont présentes sur les façades de quelques mairies de communes appartenant historiquement à l'ancienne province de Gascogne. La popularisation de ces armes modernes pourrait être du fait, entre autres, de la société de café Sanka pour ses campagnes publicitaires, et de leur usage sur cartes postales dans les années 1930-1960.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. terme d'héraldique
  2. Chronica magistri Rogeri de Houedene. Vol. 2 / ed. by William Stubbs, 1868-1870, p.335 - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50282q/f442.image
  3. « Nabarlur », sur nabarlur.blogspot.com (consulté le ).
  4. « La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 14 / par une société de savants et de gens de lettres ; sous la dir. de MM. Berthelot,... Hartwig Derenbourg,... F.-Camille Dreyfus,... A. Giry,... [et al.] », sur Gallica, 1885-1902 (consulté le ).
  5. « -------------- Drapeau gascon -------------- », sur gasconha.diuvivant.free.fr (consulté le ).
  6. https://www.drapeaux-flags.com/fr/srv/article/-69/3351-gascogne-%28crois%C3%A9s%29-france-historique-drapeau-maille-agiter-mural-pavillon-etamine
  7. « -- BOISSON DIVINE -- », sur boissondivine.com (consulté le ).
  8. http://boissondivine.com/WordPress3/wp-content/uploads/2013/05/photo-herv%C3%A9-lebrun-038.jpg
  9. http://boissondivine.com/WordPress3/wp-content/uploads/2013/05/setmana-30-09-6.jpg
  10. http://boissondivine.com/WordPress3/wp-content/uploads/2017/03/15936883_245093695903960_2996401503810410844_o.jpg
  11. (el + et + oc-gascon) collectif, « Discussions détaillées de ces sujets sur le site Gasconha.com », sur Gasconha.com
  12. https://www.heraldry-wiki.com/cds/hag/fr/III-gascogne.pdf
  13. G. Pépin, [1]
  14. photo de 2009 de la mairie de Bayonne (64) - http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=501:drapeau-de-la-gascogne&catid=65:midi-pyrenees&Itemid=115
  15. photos de 2006 et 2016 des mairies de Réaup-Lisse et Villefranche-du-Queyran (47) - http://www.gasconha.com/spip.php?article3168