Corps de cavalerie (France)

Corps de cavalerie (France)
Image illustrative de l’article Corps de cavalerie (France)
Char H39 du corps de cavalerie, perdu en mai 1940

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Corps d'armée
Rôle Guerre mécanique
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Hannut
Bataille d'Arras
Bataille de Dunkerque
Bataille de la ligne Weygand
Commandant historique René Prioux

Le Corps de cavalerie est un corps d'armée mécanisé français créé en 1939 et dissous en 1940 après la bataille de France. Commandé par le général René Prioux, le corps de cavalerie avance en Belgique en mai 1940 et couvre le flanc français face à l'avancée du 16e corps (motorisé) allemand. Coupé par les forces allemandes du gros de l'armée française, le corps est évacué à Dunkerque vers l' Angleterre puis renvoyé en France fin mai et début juin 1940. La poursuite des combats entraîne des pertes importantes de véhicules blindés et une diminution constante de la puissance de combat du corps. Le corps de cavalerie cesse les combats avec l'entrée en vigueur du deuxième armistice de Compiègne et est démobilisé le 11 juillet 1940.

Formation et drôle de guerre[modifier | modifier le code]

Défilé des troupes de la 2e division légère mécanique à Boué le 24 février 1940.

Formé le 27 août 1939 à Saint-Quentin[1], le corps de cavalerie n'entre en action que le 11 mai 1940 dans les environs de Tongres[2]. Le corps a diverses unités affectées pendant la période de la drôle de guerre. Le corps de cavalerie est initialement constitué des 1re et 2e DLM (divisions légères mécaniques) auxquelles sont rattachées deux brigades de dragons portés « pour emploi »[3] Il est notamment destiné, dans l'hypothèse d'une attaque allemande vers la Belgique neutre, à couvrir le déploiement de la 1re armée française vers l'Escaut (manœuvre Escaut) puis vers la Dyle (manœuvre Dyle). La 1re DLM est également prête pour un engagement vers l'Est[1]. Début mars, la 1re DLM est détachée du corps de cavalerie pour être disponible pour la manœuvre Bréda ajoutée au plan Dyle : il faut pouvoir faire la jonction avec les Pays-Bas à Bréda. Le 4 mars 1940, la 3e DLM, toujours à l'instruction, est rattachée[4]. Au moment de l'invasion allemande en mai 1940, le corps comprend les 2e et 3e DLM, ainsi que quelques petites unités de reconnaissance et d'artillerie[5].

Au combat[modifier | modifier le code]

Le corps de cavalerie se distingue lors de la bataille de Hannut au cours des combats en Belgique. Il est envoyé par le généralissime Gamelin pour couvrir à partir du 10 mai dans la plaine belge le déploiement des forces franco-belgo-britanniques. Sa mission est de retarder jusqu’au matin (jusqu’au soir initialement) du 14 mai l’avancée allemande[6]. Du 12 au 14 mai, le corps de cavalerie freine avec succès le XVIe corps (motorisé) allemand, fort de deux divisions Panzer, à Hannut devant la trouée de Gembloux. Dès le 14 au soir, les blindés du corps de cavalerie ont commencé à être dispersées en soutien des diverses unités de la 1re armée inquiète d'une poussée allemande sur leurs positions[7]. Le corps de cavalerie cesse d'être une unité blindée apte à la réaction rapide. L'infanterie française arrête les XVIe corps allemand lors de la bataille de Gembloux mais pendant ce temps, le front français est percé à Sedan et à Dinant par le gros des forces allemandes qui a traversé les Ardennes. Le 15 au soir, la 1re armée reçoit l'ordre de se replier vers le canal de Charleroi[8]. Malgré une tentative de contre-attaque menée à Arras par les Britanniques soutenus par la 3e DLM, les forces alliées entrées en Belgique sont séparées du gros de l'armée française restée au sud.

Du 31 mai au 10 juin 1940, les hommes du corps sont évacués en Angleterre puis reviennent en France via les ports de Brest et Cherbourg. Le corps de cavalerie est remis sur pied avec trois DLM reconstituées, la 1re DLM rejoignant 2e et 3e. Le 10 juin, le corps de cavalerie est envoyé sur le front de la 10e armée en Normandie et couvre sa retraite vers la Loire[9]. La 2e DLM quitte le corps le 12 pour aller rejoindre l'armée de Paris, à laquelle est rattachée le corps de cavalerie après sa traversée de la Loire[10].

A la fin de la retraite des forces françaises, le corps de cavalerie dispose encore d'une quarantaine de blindés de la 1re DLM et de la 3e DLM[10]. La 1re DLM se regroupe à Ribérac et la 3e DLM se rassemble à Saint-Aquilin, tous deux en Dordogne . Le corps de cavalerie est démobilisé le 11 juillet 1940.

Composition[modifier | modifier le code]

En septembre 1939[modifier | modifier le code]

En septembre 1939, le corps de cavalerie est constituée de deux DLM auxquelles sont rattachées deux brigades de dragons portés « pour emploi »[3] :

Les brigades de dragons portés sont dissoutes en décembre 1939[3].

Le 10 mai 1940[modifier | modifier le code]

Illustration d'un tracteur d'artillerie Laffly S15T du 76e régiment d'artillerie de la 3e DLM, mai 1940.

Le 10 juin 1940[modifier | modifier le code]

Illustration de la tourelle d'un des B1 bis de la 352e CACC, juin 1940.

Le corps de cavalerie est alors constitué de trois DLM au format réduit en plus des éléments organiques :

  • 1re DLM : 4e régiment de cuirassiers (chars), 6e régiment de cuirassiers (découverte), 4e régiment de dragons portés (infanterie), pas d'artillerie[9] ;
  • 2e DLM : 13e/29e régiment de dragons (chars), 8e régiment de cuirassiers (découverte), 1er régiment de dragons portés (infanterie)[9], pas d'artillerie[15] ;
  • 3e DLM : 1er/2e régiment de cuirassiers (chars), 12e régiment de cuirassiers (découverte), 11e régiment de dragons portés (infanterie), pas d'artillerie[9].

Le régiment de chars des DLM est formé d'un escadron de chars 10 H39 et d'un escadron de 11 chars S35, le régiment de découverte de deux escadrons mixtes, avec cinq AMD Panhard et les dragons portés sont motorisés sur GMC ACK 353, Laffly S20TL et Licorne V15T[9] (plus quelques chars légers AMR 35 au 1er RDP de la 2e DLM[16]).

Commandants[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Schiavon 2016, p. 39.
  2. GUF vol. I, p. 521
  3. a b et c Capitaine Bonal, Les brigades de dragons portés, Armée de terre, (lire en ligne)
  4. GUF vol. I, p. 531.
  5. Mas 2011, p. 49.
  6. Saint-Martin 2001, p. 169.
  7. a et b Schiavon 2016, p. 51.
  8. Schiavon 2016, p. 52.
  9. a b c d e et f Jacques Belle, « De nouvelles unités mécaniques pour la Ligne Weygand », Guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 135,‎ , p. 53-64
  10. a et b Jacques Belle, « Les unités blindées dans la retraite générale », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 136,‎ , p. 75-80
  11. a b c et d Schiavon 2016, p. 44.
  12. a et b Mas 2011, p. 51.
  13. Saint-Martin 1998, p. 326-327.
  14. Schiavon 2016, p. 41.
  15. GUF vol. III, p. 423.
  16. François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », (ISBN 2-915239-70-3), p. 37

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]