Château du Tourps

Château du Tourps
L'entrée du domaine.
Présentation
Type
Fondation
XVIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Patrimonialité
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Localisation
Localisation
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Le château du Tourps est une demeure, du XVIIIe siècle, qui a remplacé un ancien château féodal, qui se dresse, dans le nord Cotentin, sur le territoire de la commune française d'Anneville-en-Saire, dans le département de la Manche, en région Normandie.

Le château est partiellement inscrit aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château du Tourps est situé, à environ 1,5 kilomètre au nord-est de l'église Saint-Léger, sur le territoire d'Anneville-en-Saire, dans le département français de la Manche.

Historique[modifier | modifier le code]

La seigneurie du Tourps aurait été créée en 1050[1] par le duc de Normandie Guillaume dit le Bâtard en faveur de Samson d'Anneville[2],[note 1]. En 1106, Guillaume d'Anneville donne l'église Saint-Léger d'Anneville à l'abbaye de Lessay afin de racheter son fils, Michel, fait prisonnier en Palestine lors de la première Croisade.

Guillaume d'Anneville, fils de Michel, confirma en 1118 la donation, et son propre fils, Geoffroy d'Anneville, en 1139[1], y ajouta le don d'une chapelle au détriment de Renaud de La Haye qui prétendait en être possesseur.

Cette famille conserva le fief jusqu'au XIIe siècle[note 2]. La seigneurie qui eut une grande importance recouvrait les communes actuelles de : Réville, Montfarville, Barfleur, Sainte-Geneviève, Valcanville, Saint-Floxel et du Vicel.

Le château et le village sont brûlé par les Anglais, en 1346, lors de la chevauchée d'Édouard III. En 1399[1], la seigneurie est entre les mains de Jean Sauvage de Villiers et, en 1420[1], elle est la possession d'un Anglais nommé Jean Cherwin.

En 1450[1], la seigneurie revient à Jean de La Cour.

Au XVIe siècle, le château est la possession de François de La Cour ( 1592)[note 3], seigneur d'Anneville, sire du Tourps, chef des ligueurs du Val de Saire[3]. Après son évasion de la prison de Saint-Lô, il se réfugie en son château dans lequel il est assiégé en 1590 par les capitaines royalistes, Christophe des Îles seigneur de Réville, Michel de Montreuil (1538-1621), gouverneur de Cherbourg, baron de Tollevast, seigneur de Vaugeois et Jean de Sainte-Marie-d'Aigneaux (1550-1618), seigneur d'Agneaux, gouverneur de Granville et des îles Chausey, chevalier de Saint-Michel, gentilhomme de la chambre des rois Henri IV et Louis XIII, fidèles à Henri IV, qui doivent lever le camp le ou le . Une seconde tentative aurait échoué au mois de . Le château est assiégé à l'artillerie, venu de Cherbourg, par les troupes d'Henri IV dirigé par le comte de Thorigny (Jacques II de Goyon de Matignon) et pris le [1]. Il est alors qu'un amas de ruines, mais du Tourps avait pu s'échapper[3] et en profita pour incendier le château de Réville et s'emparer du manoir de Teurthéville dont il tua le châtelain et son frère. Après des combats à Sauxemesnil et Fermanville[4]. Dans la nuit du au , François de la Cour devait être tué d'un coup d'arquebuse à la bataille de Gonneville (hameau Lemaresquier) par les gens du roi. Pour l'exemple, son corps fut « salé et mis à la roue », avant d'être ramené à Cherbourg où sa tête et celles de ses principaux lieutenants furent exposées devant la porte Notre-Dame[3].

Bon-Christophe de La Cour, garde du corps de Louis XIV, père de Claude François de La Cour et de Marie-Marthe de La Cour[note 4], ruiné se voit saisir en le château et le fief du Tourp. On retrouve cette famille ensuite dans l'Orne à Crouttes.

Au XVIIIe siècle[6], le château féodal fondé sous Guillaume le Conquérant, et reconstruit après 1346[1], étant ruiné[note 5], on érige à ses côtés un nouveau château.

C'est au château, que Jean-François de Vauquelin, rescapé en 1794 de la « fournée de Valognes », et son épouse Catherine de La Houssaye, apprendront la mort de leurs deux fils, François de Vauquelin (20 ans) et Jacques de Vauquelin (21 ans) lors du débarquement de Quiberon en 1795[7]. En 1824, le château passe, par mariage, de la famille de Vauquelin à celle du Mesnildot.

Description[modifier | modifier le code]

Le château du Tourps, érigé au XVIIIe siècle à côté des vestiges de l'ancien château dont la motte est encore visible[2], se présente sous la forme d'un bâtiment haut d'un étage sur un rez-de-chaussée surélevé avec un avant-corps central, précédé d'un perron et d'un escalier à double révolution, et surmonté d'un fronton triangulaire, percé de deux œils-de-bœuf disposés symétriquement de part et d'autre d'une fenêtre. Avec sa façade classique apparenté à celle de Carneville mais dont l'une des ailes n'a été bâtie qu'au XIXe siècle[8].

La chapelle privée, dédiée à saint Gilles, a été élevée en 1669 sur un ancien oratoire.

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Les façades et les toitures du château, ainsi que le salon et la chambre attenante avec leurs décors, et l'escalier ; les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments (ancien logis manable, communs, pressoir, chapelle, pavillon de jardin) et le potager et ses murs de clôture sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Samson d'Anneville lutta contre des pirates à Guernesey. Ses deux fils accompagnèrent Guillaume en Angleterre, et y reçurent des concessions.
  2. Salch indique le XVIIe siècle[1].
  3. Son fils, également prénommé François ( 1595), reprendra le combat à sa mort pour le venger et s'emparera de la tour de Tatihou et tua le Gouverneur.
  4. Élevée au château de Noisy, elle fut la 1re Maitresse Générale de l'école de Saint-Cyr fondée par Madame de Maintenon avant d'être exclue à la demande du Roi pour quiétisme[5].
  5. Il n'en reste que quelques vestiges. Charles de Gerville, dans la description qu'il fait du château dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - 1824, p. 351, dit qu'il était près de la Saire, dans une prairie qui porte ou portait le nom de « Pré de la motte », or c'est la maison d'Anneville qui est en effet située près de ce petit fleuve. La situation exacte de l'ancien château de cette famille reste à confirmer. Il se présentait sous la forme d'une enceinte rectangulaire fossoyé de 75 × 100 mètres, avec une tour carrée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Salch, 1987, p. 45.
  2. a et b Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 78 (Anneville-en-Saire).
  3. a b et c Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 67.
  4. Jeannine Bavay, « Le Val de Saire », Vikland, la revue du Cotentin, no 5,‎ avril-mai-juin 2013, p. 6 (ISSN 0224-7992).
  5. Théophile Sébastien Lavallée, Lettres sur l'éducation des filles, Paris.
  6. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 241.
  7. Girard et Lecœur 2005, p. 28.
  8. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 89.
  9. « Château du Tourps », notice no PA50000034, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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