Château du Clos de Vougeot

Château du Clos de Vougeot
Image illustrative de l’article Château du Clos de Vougeot
Le château entouré des vignes du clos-vougeot
Période ou style Art cistercien et Renaissance
Type Château
Début construction XIIe siècle
Fin construction 1551
Propriétaire initial Abbaye de Cîteaux
Destination initiale Grange monastique / domaine viticole
Propriétaire actuel Les « Amis du Château du Clos de Vougeot » / Confrérie des chevaliers du Tastevin
Destination actuelle Musée, Communication événementielle, et Confrérie des chevaliers du Tastevin
Protection Logo monument historique Classé MH (1948)
Coordonnées 47° 10′ 30″ nord, 4° 57′ 19″ est
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Duché de Bourgogne
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Vougeot
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Château du Clos de Vougeot
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Château du Clos de Vougeot
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Château du Clos de Vougeot

Le château du Clos de Vougeot est un château construit entre le XIIe et le XVIe siècles, de style cistercien et Renaissance, situé au cœur du vignoble du clos-vougeot à Vougeot (Bourgogne), sur la route des Grands Crus reliant Dijon et Beaune.

Classé aux monuments historiques depuis 1948[1] (un arrêté confirmé en 1949[2]), il est géré par la confrérie des chevaliers du Tastevin. Devenu en 2015 le siège des climats de Bourgogne, au moment de leur inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco, c'est un lieu emblématique du vignoble bourguignon et de la gastronomie bourguignonne[3],[4].

Historique[modifier | modifier le code]

XIIe – XVe siècles[modifier | modifier le code]

En 1098, l'ordre monastique des Cisterciens se forme, avec la fondation de l'abbaye de Cîteaux, située à 12 kilomètres au sud-est de Vougeot. Au XIIe siècle, les moines cultivent déjà la vigne et acquièrent de nombreuses terres situées autour de l'abbaye, grâce aux donations de la noblesse bourguignonne et à des achats. C'est ainsi que le vignoble du clos-vougeot est constitué entre 1109 et 1115. Pendant près de sept siècles, les moines plantent, cultivent et développent le vignoble, l'entourant de murs au cours de son exploitation, d'où son nom : le clos de Vougeot.

La culture de la vigne les oblige alors à construire des bâtiments pour l'exploiter. Au XVe siècle, ils bâtissent donc une cuverie en forme de cloître, équipée de quatre pressoirs à vin à cabestan monumentaux en bois de chêne, capable de presser chacun quatre tonnes de raisins, ainsi que de nombreuses cuves pour y accueillir le vin.

La construction de la cuverie est suivie d'un grand cellier à demi enterré, composé de 8 piliers de pierre soutenant une charpente en bois, et de fenêtres à lancette permettant de doser la lumière et la température du lieu. Le cellier peut alors accueillir 2 000 pièces de vins (des fûts de 228 litres).

Au-dessus du cellier, un vaste grenier - doté d'une charpente monumentale à l'origine accompagnée d'une toiture en laves de Bourgogne - est aménagé afin de servir de dortoir aux frères convers venus de l'abbaye de Cîteaux travailler dans les vignes[5].

XVIe – XVIIIe siècles[modifier | modifier le code]

En 1551, Dom Jean XI Loisier, 48e abbé de l'abbaye de Cîteaux, fait ajouter à ces bâtiments d'exploitation viticoles un manoir de style Renaissance - identifiable à ses fenêtres à meneaux -, inspiré du palais royal du Louvre du roi Henri II, afin de lui servir de lieu de résidence. Cet ajout marque ainsi la naissance du Château du Clos de Vougeot dans sa forme actuelle.

Le 13 février 1790, en pleine Révolution française, l'abbaye de Cîteaux et ses annexes, à savoir 13 000 hectares de domaines acquis au cours des siècles (dont le clos de Vougeot), sont confisquées et déclarées biens nationaux[6].

XIXe – XXe siècles[modifier | modifier le code]

Dès 1818, le château et son domaine sont acquis par la famille Ouvrard. D'abord gérés par Gabriel-Julien Ouvrard, célèbre banquier français sous Napoléon, ils sont ensuite administrés par son fils, l'homme politique Jules Ouvrard, jusqu'au décès de ce dernier en 1861. Son neveu par alliance en devient alors le gestionnaire, mais le domaine est rapidement mis à la vente, sans trouver de propriétaire durable capable de le conserver. Durant cette période, le château n'est pas entretenu et est laissé à l'abandon[7].

En 1889, le château et quinze hectares de vignes qui lui sont attenantes sont rachetés par un propriétaire bourguignon et négociant en vins, Léonce Bocquet, qui sauve l'édifice de la destruction et le restaure à grand frais. Il réhabilite les salles du premier étage et notamment leurs remarquables cheminées, en conservant le style Renaissance du lieu. Très attaché au monument, il sera inhumé dans l'enceinte du château au moment de son décès en 1913[8].

La succession est ensuite difficile et oblige la famille de Léonce Bocquet à vendre ses propriétés. En 1920, le château du Clos de Vougeot est acquis par Étienne Camuzet, propriétaire viticole à Vosne-Romanée et député de Côte-d'Or ; les quinze hectares de vignes sont vendus à 15 propriétaires-viticulteurs de la région (dont fait partie Étienne Camuzet). N'étant plus en mesure d'entretenir le château, le député le vend, le 29 novembre 1944, à la société civile des Amis du Château du Clos de Vougeot, qui accorde aux membres dirigeants de la confrérie des chevaliers du Tastevin (créée en 1934) un bail de 99 ans. Une nouvelle fois très dégradé, la confrérie s'emploie au cours de la deuxième partie du XXe siècle à le restaurer. Quant à l'ensemble des vignes entourant le château, elles sont aujourd'hui partagées par plus de 80 propriétaires[9].

Le Château de nos jours[modifier | modifier le code]

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et son acquisition par la confrérie des chevaliers du tastevin, le château du Clos de Vougeot, toujours entouré de 50 hectares de vignes, est devenu un lieu important de promotion des vins de Bourgogne et de la gastronomie bourguignonne[10].

Les Journées mondiales de l’œuf en meurette[modifier | modifier le code]

Depuis 2019, le château du Clos de Vougeot organise début octobre les Journées mondiales de l’œuf en meurette et accueille à cette occasion en son sein le Championnat du monde de l’œuf en meurette[11],[12].

Livres en Vignes[modifier | modifier le code]

Au mois de septembre, est organisé depuis 2008, le salon annuel Livres en Vignes, salon du livre et de l'œnophilie bourguignonne, consacré à la littérature, générale, à celle du vin et de la vigne, et à un certain art de vivre, avec plus de 80 auteurs.

Musique & Vin[modifier | modifier le code]

Depuis 2008, le château accueille durant l'été le festival Musique et Vin[13].

Rose[modifier | modifier le code]

Une variété de rose lui a été dédiée en 1908 du nom de 'Château de Clos-Vougeot'.

Georges Delbard crée la rose Clos-Vougeot en 1984 pour les cinquante ans de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. En 2019, son petit-fils Arnaud Delbard propose une nouvelle variété, la rose Clos Vougeot millésime 2019[14],[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  2. Notice no PA00112745, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Château du clos de Vougeot », sur www.fondation-patrimoine.org (consulté le )
  4. « Clos de Vougeot, les multiples influences d’un même climat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Le Clos de Vougeot, un château dans les vignes | Gazette Drouot », sur gazette-drouot.com, (consulté le )
  6. Camille Rodier, Le Clos de Vougeot, Dijon, Éditions Louis Venot, , 172 p., p. 54-57
  7. Jean-Pierre Sarrazin, Gabriel Julien Ouvrard - Grandeur et misère d'un financier de génie sous l'Empire, Paris, Editions L'Harmattan, , 228 p. (ISBN 2343023557)
  8. « Vie locale. Vougeot : hommage à Léonce Bocquet », sur www.bienpublic.com (consulté le )
  9. Roland de Narbonne (préf. Georges Duby), Le Château du Clos de Vougeot, Paris, Société d’Éditions Régionales, , 48 p. (ISBN 2-907701-89-4), p. 10-11
  10. « Macron-Merkel, dernier dîner au sommet à Vougeot », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Nathalie Zanzola, « Château du Clos de Vougeot : championnat du monde de l'œuf en meurette », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté,
  12. A. Ma., « Vougeot. Championnat du monde de l'oeuf en meurette : un concours maudit pour les chefs côte-d'oriens ? », sur Le Bien public,
  13. Alexis Cappellaro, « Musique & Vin au Clos Vougeot 2023 : un quinzième millésime de prestige du 24 juin au 2 juillet », sur DijonBeaune.fr, (consulté le )
  14. « Présentation officielle le 25 mai dernier de la nouvelle rose Clos Vougeot® », sur Agri 71 - L'Exploitant Agricole de Saône-et-Loire (consulté le )
  15. « Notes de dégustation de la rose du Clos Vougeot 2019 », sur www.vitisphere.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]