Château de Vergy

Château de Vergy
Image illustrative de l’article Château de Vergy
Un des rares vestiges de mur du château, recouvert par la végétation.
Type forteresse
Début construction XIe siècle
Propriétaire initial Famille de Vergy
Destination actuelle Ruine et végétation
Coordonnées 47° 10′ 46″ nord, 4° 53′ 23″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Royaume de Bourgogne / Empire carolingien
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Reulle-Vergy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Vergy
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Château de Vergy
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
(Voir situation sur carte : Côte-d'Or)
Château de Vergy

Le château de Vergy est une ancienne forteresse du XIe siècle dont les vestiges se dressent sur la commune française de Reulle-Vergy dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.

le château appartenait originellement à la famille de Vergy, puissante à cette époque et jusqu'au XIIe siècle inclus. Il a été entièrement rasé en 1610 sur ordre du roi Henri IV.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château se trouve sur la commune de Reulle-Vergy sur les hauts du département de la Côte-d'Or, entre Dijon (25 km au nord-est) et Beaune (21 km au sud), en Bourgogne-Franche-Comté, à une dizaine de kilomètres des communes voisines de Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée (sud-est), Vougeot, Morey-Saint-Denis (est)[2] et autres crus prestigieux.

Sa première caractéristique remarquable est le site sur lequel il a été construit. En effet les ruines se trouvent au sommet de la butte de Vergy : un éperon rocheux orienté nord-est/sud-ouest, aux parois élevées et abruptes de toutes parts.

Le sommet est une crête longue et étroite, formant une plate-forme d'environ 500 m de longueur sur 40 m dans sa plus grande largeur côté nord et affinée en pointe vers le sud. Cette plate-forme culmine à 510 m d'altitude dans sa partie nord (là où elle est au plus large), sur Reulle-Vergy ; elle s'abaisse vers le sud à environ 490 m.

La moitié sud de la crête est partagée entre L'Étang-Vergy à l'ouest (village à 360 m de la crête à vol d'oiseau et 315 m d'altitude) et Curtil-Vergy au sud (village à 700 m de la crête et 350 m d'altitude) ; au nord, Reulle-Vergy est à 830 m de la crête et à 425 m d'altitude.

Avec des dénivellations d'environ 190 m de haut (sur 360 m orthodromiques) à l'ouest, de 150 m de haut (sur 700 m orthodromiques) côté sud-est et de 90 m (sur 830 m orthodromiques) au nord, l'approche du château se fait par lune petite crête au nord qui offre la pente la moins abrupte.

Ainsi disposé, l'éperon fait office de remarquable place forte naturelle.


Vue plein sud depuis le côté sud-est du sommet de la butte de Vergy
Dans la vallée, de gauche à droite le long de la D116 : Curtil-Vergy, Segrois, ferme des Beveys.

Tout au fond dans l'autre vallée, Meuilley. Les ruines du château sont derrière, celles de Saint-Vivant devant et en contrebas.
Curtil-Vergy
Segrois
D116
les Beveys
montagne de
Villars
montagne de
Montlissard
Meuilley

L'église Saint-Saturnin de Vergy se trouve à 140 m au nord des ruines du château, le long du chemin d'accès et à 465 m d'altitude. L'abbaye Saint-Vivant est à la pointe sud de l'éperon, à 450 m d'altitude et donc à 45 m en dessous du sommet sud de la crête[1]. Une croix de chemin se tient au bord du chemin menant à 300 m en contrebas de l'église[3].

Historique[modifier | modifier le code]

À l'époque romaine, une première fortification aurait été implantée sur l'éperon.

Au début du Xe siècle le château dépend du comté de Beaune et du duché de Bourgogne[4].

Probablement entre l'an 900 et 918, le comte Manassès Ier l'Ancien ( 918, comte de Chalon, de Beaune et donc seigneur de Vergy, de Dijon, d'Oscheret, d'Atuyer et de Langres) et son frère l'évêque d'Autun Walo de Vergy, fondent l'abbaye Saint-Vivant de Vergy à mi-pente côté sud de l'éperon rocheux, sur la sépulture de leur ancêtre saint Gairin de Poitiers et de Vergy, martyr et frère de saint Léger d'Autun, lapidé sur le mont de Vergy en 674. Ils y accueillent des moines de Vendée (et leur relique du saint vendéen saint Vivant) qui fuient les invasions vikings repoussées hors du duché de Bourgogne par le duc Richard de Bourgogne. En l'an mille, l'abbaye est rattachée à l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, puis à l'abbaye de Cluny en 1087.

En 1023, le seigneur Humbert de Vergy dit Hézelin (1000-1060), seigneur de Nuits, archidiacre du diocèse d'Autun puis évêque de Paris, fonde le prieuré de saint Denis de Vergy dans l'une des tours de la forteresse[5], ou s'installent seize chanoines. Le chapitre est entre autres doté du cru Saint-Georges, l'un des plus anciens crus connus de Nuits-Saint-Georges. La chapelle Saint-Saturnin, aujourd'hui l'église Saint-Saturnin de Vergy, est construite sur la pente nord de l'éperon rocheux[6] sur les vestiges d'un sanctuaire du VIe siècle. On a trouvé près d'elle des tombes mérovingiennes qui laissent penser que l'éperon à cette époque était probablement fortifié[6].

Au XIIe siècle, avec sa remarquable muraille de quatorze tours, la forteresse de Vergy, longue de 150 m et large de 110 m[7], est considérée par le roi Louis VII comme une des plus imprenables du royaume. La guerre de Vergy oppose entre 1183 et 1187 le duc Hugues III de Bourgogne à son seigneur vassal rebelle Hugues de Vergy (1141-1217). Le duc assiège sans succès la forteresse pendant dix-huit mois. Les seigneurs de Vergy obtiennent la protection du roi Philippe Auguste qui fait lever le siège et condamne le duc à une lourde amende.

En 1199 Hugues de Vergy donne sa fille Alix de Vergy en mariage au duc Eudes III de Bourgogne, fils du duc Hugues III, pour résoudre son conflit avec lui. Il la dote de la forteresse et seigneurie de Vergy, qui passent ainsi dans le duché de Bourgogne. La duchesse Alix de Vergy fait remplacer l'église par la collégiale Saint-Denis, d'une trentaine de mètres de longueur et dont l’abside repose sur l'actuelle tour Saint-Denis.

L’écuyer Renaud de Muressault devient châtelain de Vergy en 1356[8].

Là où se dresse l'église Saint-Saturnin, se tenait également le village de Vergy - encore inscrit sur la carte d'état-major du XIXe siècle[9].

En 1477 à la mort du duc Charles le Téméraire à la bataille de Nancy, le roi Louis XI réintègre la seigneurie de Vergy avec l'État bourguignon au domaine royal. Le château est aussitôt cédé par le roi à Guillaume IV de Vergy-Autrey.

En 1540 le domaine devient successivement la possession de Philibert de Vichy, puis en 1579 du ligueur catholique Guillaume Bailly qui livre la forteresse à la ligue de Guillaume de Saulx pour 6 000 écus.

Entre 1609 et 1610 à la suite des guerres de Religion entre catholiques et huguenots, le roi Henri IV fait entièrement démonter le château, possession du duc Charles de Mayenne, chef de la ligue catholique et gouverneur de Bourgogne.

Les pierres du château sont utilisées pour la construction de nombreuses maisons alentour. Il ne reste à ce jour que très peu de traces en surface du château et du bourg de Vergy, hormis trois étages de sous-sol en ruines sous la forteresse en sus de l'église Saint-Saturnin de Vergy et la base de la tour qui supportait l'abside de la collégiale Saint-Denis, ainsi que deux puits

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Claude Courtépée, Histoire générale et particulière du duché de Bourgogne, vol. 2, Dijon, Antoine de Fay, , 532 p. (lire en ligne), p. 298. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Colas Gil, Le château De Vergy pendant la Ligue et Guillaume De Tavanes, son Gouverneur, .
  • Chanoine Jean Marilier, « Le Chapitre collégial de Saint-Denis à Vergy et à Nuits-Saint-Georges », Les Cahiers de Vergy, Dijon, L'Étang-Vergy : Association des amis de Vergy, no 21,‎ .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Une Bourgogne inconnue », Histoire du château de Vergy et liens avec les villages des environs [vidéo, 12'10], sur ina.fr, (consulté en ).
  • « Suti de Vergy », sur shapvergy.org, Société d'histoire et d'archéologie du pays de Vergy (consulté en ).
  • « Association de l'abbaye Saint-Vivant », sur coe.int (consulté en ).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Butte de Vergy, carte interactive » sur Géoportail..
  2. Reulle-Vergy sur la carte de google.fr. Les distances entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral à gauche (voir l'onglet en haut à gauche de la carte - cliquer sur "itinéraires").
  3. Chemin de l'église, croix de chemin et panorama, vidéo de route sur google.fr.
  4. [Chaume 1925] Maurice Chaume, Les origines du duché de Bourgogne, vol. 1 : Première partie - Histoire politique, Dijon, impr. Jobard, , sur books.google.fr (présentation en ligne), p. 469.
  5. Vincent Tabbach, « Le développement des établissements ecclésiastiques autour des grands châteaux de Bourgogne entre le XIe et le XVe siècle », dans Hervé Mouillebouche (dir.), Châteaux et prieurés (Actes du premier colloque de Bellecroix (Chagny) 15-16 octobre 2011), CECAB, , 370 p. (ISBN 978-2-9532-9946-5, présentation en ligne), p. 18.
  6. a et b Tabbach 2012, p. 15.
  7. André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 14.
  8. Courtépée 1741, vol. 2, p. 298.
  9. « Butte de Vergy, carte d'état-major de ~1850 » sur Géoportail..