Château de Tournay

Château de Tournay
Image illustrative de l’article Château de Tournay
Le château vu depuis le Chemin Palud.
Nom local Château de Tournay
Château de Voltaire
Début construction 1691
Propriétaire initial Pierre de Brosses
(Seigneurie de Tournay)
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel Nicole Propper
Destination actuelle Habitation
Protection
Coordonnées 46° 14′ 13″ nord, 6° 08′ 17″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Région historique Pays de Gex
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
localité Pregny (Pregny - village)
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Château de Tournay
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
(Voir situation sur carte : canton de Genève)
Château de Tournay

Le château de Tournay est un château situé dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse. Il est classé bien culturel d'importance régionale[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Photo satellite, par Swistopo, du château et de son domaine.

Le château se situe dans la localité de Pregny, dans le sous-secteur de Pregny - village, et se dresse au sud-ouest du domaine de Tournay comprenant les lieux-dits de Chambésy-Dessus et Château de Tournay. Le domaine a une surface totale de 335 156 m2, mais le terrain appartenant officiellement au château s'étend sur 331 911 m2[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Maison forte[modifier | modifier le code]

Après la création, aux XIIe siècle et XIIIe siècle, de plusieurs petites seigneuries, les comtes de Genevois perdent le contrôle du territoire, car les nouveaux seigneurs ayant réussi à s'assurer une position autonome. C'est à ce moment que la seigneurie de Tournay doit son origine. Celle-ci comprenait les villages de Pregny et de Chambésy et était placée sous la suzeraineté des seigneurs de Gex[3].

Le fief et la maison forte de Tournay appartenaient donc, dès la fin du XIIIe siècle, aux nobles d'Aguières ou Anières. Par le mariage d'Isabelle, fille d'Etienne d'Anières avec Aymon de Genthod, la propriété du fief de Tournay passa vers 1384 à la famille des de Genthod. Celle-ci la conserva jusqu'à son extinction en 1536. À partir de cette date, le fief passa en diverses mains et subit de nombreuses mutations et divisions. Louise, la veuve d'Amédée de Genthod (dernier descendant), avait épousé, en secondes noces, un des Crescherel. Leur fille céda ses biens à Jaques de Viry, son mari, qualifié, en 1541, du titre de signeur de Tournay. Ce de Viry vendit à son tour ses droits, en 1546, à Nicolas Le Flert et à Antoine Clavin[3].

Ces biens ont été ensuite vendus à Afrien de Pregrimand (ou Briquemanet), seigneur de Villemongis. La femme d'Adrien de Briquemanet les vend, vers 1558, à Noble François Moncel et ce dernier à François Lullin (1505-1572). Son fils, Antoine Lullin (1546-1603), revend à son tour, en 1573, la moitié de la maison forte à Jean de Brosses tandis que l'autre moitié dépend des fils de Pierre Lullin, ses cousins germains[3]. Ces biens ont été ensuite vendus à Adrien de Pregrimand (ou Briquemanet), seigneur de Villemongis. La femme d'Adrien de Briquemanet les vend, vers 1558, à Noble François Moncel et ce dernier à François Lullin (1505-1572). Son fils, Antoine Lullin (1546-1603), revend à son tour, en 1573, la moitié de la maison forte à Jean de Brosses tandis que l'autre moitié dépend des fils de Pierre Lullin, ses cousins germains[4]. En 1583, Claude de Crose, baron de la Bastie sur Versoix, vendit à Jean de Brosses ses droits de seigneurie sur les villages de Pregny et Chambésy. Réunies à Tournay, ces terres constitueront le comté, dont les limites correspondront à ce qui devint plus trad le territoire de la commune de Pregny-Chambésy[3].

Propriété de la famille de Brosses[modifier | modifier le code]

La famille de Brosses, durant plusieurs générations, joua un rôle important dans le Pays de Gex et en Bourgogne. Jean de Brosses (1508-1595), le premier propriétaire du fief de Tournay, était conseiller d'État du duc de Savoie. Il abandonna la religion catholique et embrassa le calvinisme, quitta la Savoie et se retira à Genève.

En 1589, le château de Tournay avait été occupé par une compagnie savoyarde qui s'en sert de base lors d'actions militaires contre Genève. Dans les premiers mois de l'année suivante, la prise du Pays de Gex par les Genevois fut l'occasion, de leur part, de nombreuses destructions. Toutes les maisons fortes du maillage qu'ils venaient de conquérir furent brûlées. Entre 1589 et 1590, les châteaux de Divonne, de Pouilly, de Vesancy, de Vernier, de Thoiry, du Grand-Saconnex et de Tournay sont déclarés « en ruine ». Cependant, comme Jean de Brosse était « un ami de Genève », la destruction de la maison forte de Tournay par les troupes Genevoises provoqua le mécontentement et scandalisa nombre de citoyens de la ville. De son côté, Jean de Brosses, offrit de combler les fossés de Tournay et d'abattre une muraille afin que les ennemis ne puissent utiliser son château contre la République de Genève. Les Conseils de Genève décidèrent de laisser le fief de Tournay propriété de la famille de Brosses mais en promettant d'en abattre toutes les murailles et les ponts-levis, d'en combler les fossés et de la mettre hors d'état de défense, promesse que la famille exécuta[3].

Son fils, Pierre de Brosses (1569-1617), formé aux affaires politiques prit une part efficace au traité de Lyon, qui donna le Pays de Gex à la France et fut récompensé par l'octroi de la charge de lieutenant civil et criminel au bailliage de Gex en 1601 et par celle de commissaire du gouvernement français pour l'exécution de l'Édit de Nantes[3]. Le roi Henri IV donna également à Pierre de Brosses la charge de grand bailli de Gex. Il obtint aussi, pour sa terre de Tournay, le privilège des franchises et immunités. Pierre de Brosses concéda aux habitants du village de Pregny la faculté de venir « avec la seille et la cosse » puiser de l'eau dans le bassin de la fontaine qui ornait la cour du château de Tournay, laissé en ruine. Mais il demeura interdit de recevoir l'eau du jet et d'y venir avec des bestiaux. Plus trad, Mme de Brosses, la veuve de Pierre, s'affranchit de cette servitude par la cession aux habitants de Pregny d'une source à prendre dans la vignes aux Choutagnes[N 1] et dont celle-ci alimentait encore, dans les années 1930, la fontaine publique du village[3].

Dessin du château de Tournay par Pierre Zoelly.

Son fils ainé, Charles de Brosses (1597-1674), fut nommé bailli de Gex en 1633. Il eut trois fils, Pierre (1647-1704), Claude (1650-1741) et Charles. C'est son deuxième fils, Claude, qui reprit le 14 mai 1679 le fief de Tournay, Pregny et Chambésy. En 1691, Claude de Brosses donna à H. Droz la tâche de réparer la château de Tournay.

Château actuel[modifier | modifier le code]

À la mort de Claude de Brosses en 1741, c'est son neveu Charles de Brosses (1709-1777) qui hérite du fief. En 1752, il reçut le titre de grand bailli de la noblesse du Pays de Gex. Bien qu'il faisait toujours de Montfalcon en Bresse son habituelle résidence campagnarde, il venait aussi quelquefois à Tournay vérifier les comptes de ses domaines[3].

Voltaire s'y établit[modifier | modifier le code]

Arrivée de Voltaire au château le 24 décembre 1758.

En 1758, François-Marie Arouet, plus connu sous le surnom de Voltaire, s'établit aux Délices, en ville et République de Genève. Connu pour ses œuvres théâtrales, Voltaire attira les foudres du Consistoire de l'Église de Genève qui venait d'apprendre que celui-ci dressait un théâtre et reculait une troupe d'acteurs. Le Consistoire de l'Église s'en plaignit au Conseil qui avertit Voltaire qu'il devait s'abstenir de jouer des pièces de théâtre dans sa demeure. Furieux, Voltaire fit l'acquisition de terres à Ferney. Pendant que Voltaire négociait avec M. de Budé l'acquisition de son futur domaine de Ferney, il songeait à agrandir cette propriété nouvelle par l'achat du château de Tournay. Viennent alors d'intenses négociations entre Voltaire et Charles de Brosses qui se terminèrent le 11 décembre 1758. Le contrat entre les deux hommes stipule que Voltaire achète le château de Tournay sous forme de bail à vie avec le titre comtal qui y est attaché au prix de 35 000 livres. Voltaire promis également de faire des réparations au château pour un prix de 12 600 livres. Voltaire s'établit au château le 24 décembre 1758 et est fêté par les habitants de Pregny[5].

Voltaire habita Tournay en attendant que son château de Ferney fût bâti. Il commence alors à donner des représentations théâtrales au château de Tournay dont les lieux ont spécialement été transformés à cet effet. L'embellissement du château continua avec le changement de l'escalier, le nettoyage et l'élargissement des fossés, la réparation et la transformation des ponts-levis en ponts tournants[6]. Par la suite, plusieurs frictions se déroulent entre Voltaire et Charles de Brosses concernant les prix, acquisitions et utilisation du château de Tournay. Finalement, en 1777, Charles de Brosses mourut avant Voltaire qui ne tarda pas de le rejoindre l'année suivante[5].

Après Voltaire, le domaine retourna à la famille de Brosses comme convenu selon le contrat d'achat. C'est le cinquième des six enfants de Charles qui hérita du tout, René-Augustin de Brosses (1771-1834)[5].

Comité des Négatifs[modifier | modifier le code]

En République de Genève, la population était divisée en un certain nombre de partis antagonistes dont les revendications et les luttes troublaient la paix publique. En 1781, un grand nombre de bourgeois s'étant rendus un jour, en cortège, à l'Hôtel de Ville pour présenter aux Conseil leurs revendications, le nom de Représentants fut donné dès lors aux partisans de cette manifestation et resta attaché au parti de la bourgeoisie. Les membres du Conseil accueillirent fort mal la représentation des bourgeois. Ils dénièrent même complètement à ceux-ci le droit d'en faire, aussi leur donna-t-on dans le peuple le nom de Négatifs, qui resta attaché aux partisans du Conseil opposés aux Représentants. Les Représentants réclamaient la convocation régulière du Conseil général et demandaient que les citoyens fussent consultés sur toutes les affaires de quelque importance. Ils demandaient en outre qu'on limitât le nombre de personnes de même nom et de même famille qui pourraient faire partie des Conseils. Tenant compte de l'opinion publique, le Petit Conseil dut faire quelques concessions au peuple, mais, comme d'habitude, ses promesses ne furent pas toujours tenues et de nouveaux troubles ne tardèrent pas à éclater. C'est la Révolution genevoise de 1782 (en). Lors des émeutes d'avril 1782, Les Conseils et syndics durent démissionner et les Négatifs s'enfuirent de la ville[7].

Trois anciens syndics du groupe des Négatifs, Jean-Louis Micheli-du-Crest, de Chapeaurouge et Mallet s'étaient établis au château de Tournay dont le lieu était devenu le refuge du Comité des Négatifs et l'armée française ne tarda pas à venir s'y établir également. Voulant reprendre le pouvoir, les Négatifs invoquèrent l'aide des puissances gérantes étrangères. Six mille Français, trois mille Sardes et trois mille Bernois vinrent mettre le siège devant Genève. Cette démonstration militaire excita le patriotisme des Représentants qui remirent les remparts en état, barricadèrent les rues et fortifièrent les maisons. Dans la nuit du 1 au 2 juillet 1782, les troupes étrangères descendirent des hauteurs de Pregny et de Saconnex et entrèrent par les trois portes de la ville. Le gouvernement négatif fut rétabli et des poursuites furent commencées contre les chefs du mouvement révolutionnaire[7].

Vente du domaine au Panissod[modifier | modifier le code]

Lors de la révolution de 1789, les habitants du pays de Gex se rallièrent au nouveau régime de monarchie constitutionnelle le 3 septembre 1791. Entre-temps, l'Assemblée nationale constituante décrète, le 12 novembre 1789, la constitution des municipalités et, le 29 décembre 1789, la convocation des assemblées des citoyens actifs pour la composition des municipalités. Le , à la suite de la demande du curé Romain Vulliet, 20 citoyens actifs se sont assemblés dans l'église de Pregny et proclament ensemble la constitution de la municipalité de Pregny[8]. Une des premières mesures prises par le nouveau régime fut la vente des biens des émigrés. Du 20 au 23 janvier 1794, la Municipalité s'occupa de la vente des biens du fief de Tournay. Le 10 février 1794, la majeure partie de la Municipalité se rendit à Gex pour assister à la vente des bâtiments et terrains de la terre de Tournay. Le domaine fut divisé en deux : la première part fut vendue pour 64 000 livres à Pierre-Jean Panissod, ancien fermier de Brosses; la deuxième fut vendue pour 67 000 livres à M. Lavergne qui la vendit ensuit à M. Piron qui, à son tour, la revendit à Pierre-Jean Panissod. L'ensemble du domaine revint ainsi à la famille Panissod qui le conserva au cours du dix-neuvième siècle et en fut propriétaire pendant quatre générations[9].

Par le second traité de Paris du , la commune de Pregny est cédée à la Confédération Suisse le et est officiellement rattachée à la République et Canton de Genève le de la même année[10].

Les membres de la famille Panissod ont joué un rôle très influent dès l'origine de la Commune de Pregny. Jean-Pierre Panissod fut élu Procureur général de la municipalité le 14 février 1790. Il est resté en fonction jusqu'au 17 novembre 1791. Il a été ensuite élu adjoint du 30 mars 1798 jusqu'au 15 mai 1800. Louis Antoine Panissod, son neveu, a été élu officier d'état civil du 10 janvier 1794 au 6 novembre 1795. Isaac-Antoine Panissod, fils de Pierre-Jean, a été élu adjoint le 10 octobre 1813 et le resta jusqu'au décret de Napoléon Ier, du 15 mai 1815 destituant les municipalités élues sous Louis XVIII. Il fut réélu par décret du roi le 17 août 1815 et nommé Maire par le Conseil d'État de Genève en 1817. Isaac-Jules Panissod, fils d'Isaac-Antoine (1804-1882), fut nommé deuxième adjoint le 14 août 1840 et Maire le 12 janvier 1846 jusqu'en 1861/1862. Il fut membre de l'Assemblée constituante de 1814 et du Grand Conseil de 1842 à 1846, puis de 1854 à 1856 et de 1858 à 1860. Jean-Marie Panissod (1837-1911), fils d'Isaac-Jules, fut secrétaire de la mairie de 1853 à 1861, Conseiller municipal dès 1862 et Maire de 1869 à 1906. Il fut révoqué en 1875 lors des persécutions religieuses du Kulturkampf mais fut réélu le 29 mai 1878 jusqu'en 1906. Il fut vice-président du Conseil général électoral le 11 novembre 1871, député au Grand Conseil en 1892 et vice-président de ce corps de 1897 à 1901. Connu de tous, il arpentait régulièrement les routes de la commune et les champs de sa vaste propriété de Tournay, dont il laissait libre accès au public. Il fut dans la Commune, le dernier qui savait le patois. Il eut trois fils : Henri, Isaac et Charles[7].

De 1851 à 1896, la famille Panissod laisse le château de Tournay au Comité international de secours aux blessés en cas de guerre. Le château sert alors de pension et reçoit pendant l'été des fillettes faibles, maladives ou convalescentes[11].

Rachat par Alfred Baur[modifier | modifier le code]

En 1915, le château de Tournay a été acheté par Alfred Baur (en), négociant et collectionneur d'art asiatique. Le château en très mauvais état[N 2], il décida d'édifier, sur l'emplacement le plus propice, une nouvelle habitation : la « Villa Baur » dont l'architecture rappelle celle des maisons de campagne genevoises du XVIIIe siècle.

La restauration du château se fit dès 1918. Le propriétaire décida de faire restaurer l'ancien château dans ses parties essentielles, c'est-à-dire le gros œuvre, maçonnerie et charpente, l'architecture extérieure ainsi que les abords[12]. Aucun document historique n'existait pour indiquer la voie à suivre pour cette restauration ; le château, par lui-même, n'avait pas un style particulier, aussi les architectes ont résolu le problème en s'inspirant du caractère des anciens manoirs[N 3]. En 1951, à la mort d'Alfred Baur, le château et son domaine sont rachetés par la Fondation Baur. En 1951, à la mort d'Alfred Baur, le château, le terrain et la « Villa Baur » sont rachetés par la Fondation Baur. Fondation Baur décide de louer la « Villa Baur » qui sera finalement rachetée par la République Italienne dans les années 1990.

Le 21 octobre 1958, le Conseil d'État genevois inscrit le château et le domaine comme «objets classés n° 2009-19764» à l'Office des patrimoines et des sites[13],[14],[15].

Entre 1990 et 1994, le World Economique Forum avait pour projet de venir installer son siège dans le domaine du château de Tournay et d'y construire, au sud de la parcelle, un bâtiment de 4 niveaux d'une surface de 2 000 m2 muni de 32 places de stationnement[16],[17]. À la suite de problèmes budgétaires, le WEF enterre l'idée de s'établir à Pregny-Chambésy[18],[19],[20].

De nos jours[modifier | modifier le code]

En 2008, le domaine a été divisé en trois lots, le château et la villa avec leurs alentours respectifs constituant chacun un lot destiné à être vendu, le 3e lot composé des terrains agricoles restant aux mains de la fondation créée par les Baur pour gérer le domaine[21].

Entre 2009 et 2011, le château est racheté par un particulier. Il est alors complètement restauré et reçoit son aspect actuel[22],[23],[24]. La « Villa Baur », elle, est rachetée par la République algérienne démocratique et populaire au prix de 30 000 000 francs suisses afin d'y loger l'ambassadeur de la mission permanente de l'Algérie auprès des Nations Unies à Genève.

Entre 2018 et 2022, une horloge construite en 1885 par Ferdinand Cheneval est retrouvée, après 50 ans de repos, dans le clocheton du château de Tournay. Celle-ci est restaurée et placée dans la salle Nicolas-Bogueret attenante de la Salle du Grand Conseil Genevois récemment rénovée[25].

Propriétaires du domaine et du château[modifier | modifier le code]

Le château de Tournay a connu de nombreux propriétaires :

  • XIIe siècle - 1384 : Nobles d'Aguières (ou Anières)[3] ;
  • 1384 - 1536 : Famille des de Genthod[3] ;
  • 1536 - 1546 : Jaques de Viry (seigneur de Tournay)[3] ;
  • 1546 - ? : Nicolas de Flert (seigneur de Tournay) et Antoine Calvin[3] ;
  • ? - 1558 : Adrien de Pergrimand ou Briquemanet (seigneur de Villemongis et de Tournay)[3] ;
  • 1558 - 1562 : François Moncel-Lullin (seigneur de Tournay et noble d'Anières)[3] ;
  • 1562 - 1573 : Antoine Lullin (seigneur de Tournay et noble d'Anières)[3] ;
  • 1573 - 1583 : Jean de Brosses (seigneur de Tournay) et Pierre Lullin (seigneur de Tournay)[3] ;
  • 1583 - 1595 : Jean de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 1604 - 1617 : Pierre de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 1617 - 1674 : Charles de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 1674 - 1741 : Claude de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 1741 - 1778 : Charles de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 1758 - 1778 : Voltaire[5] ;
  • 1778 - 8 décembre 1793 : René-Augustin de Brosses (seigneur de Tournay)[26] ;
  • 10 février 1794 - 1915 : Famille Panissod (pendant quatre générations)[7] ;
  • 1915 - 9 décembre 1951 : Alfred Baur (en)[27] ;
  • 27 décembre 1951 - 2009 : Fondation Baur[27] ;
  • 2009 - : Nicole Propper[28].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le domaine est attesté sous le patronyme d'origine romaine ou gallo-romaine de Turnius[29],[30].

Architecture[modifier | modifier le code]

Reconstruit entre 1601 et 1603 à la suite de l'incendie de l'ancien château par les troupes genevoises lors de leurs incursions en pays savoyard, l'actuel château a pris le caractère d'un élégant manoir.

À l'origine, le château était une maison forte du XVe siècle. Mais son caractère défensif a été largement effacé à l'issue de diverses rénovations entreprises aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Néanmoins, la construction recèle encore aujourd'hui nombre de vestiges du premier ouvrage, dont le plan est facilement reconnaissable : des traces de murs anciens, un fossé sec et herbu, ou encore des restes d'un important donjon carré[31].

Le château a une surface totale de 521 m2 et 22 mètres de hauteur[2].

Photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Terrain de l'actuel OMS.
  2. Le domaine n'avait pas reçu de réparations depuis longtemps. La ferme des Panissod s'était transformée, petit à petit, en une sorte de maison de ferme à laquelle on avait ajouté quelques annexes comme logements ou pour y abriter du bétail. Le château, lui, est enfermé dans les arbres.
  3. Quelques communs furent détruits ; les fossés furent recréés ; l'aile orientale, fut unifiée ; deux tours furent ajoutées, l'une ronde à l'angle intérieur, l'autre carrée faisant pendant au donjon et un petit pavillon fut édifié à l'angle est de la cour.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Objets B », sur babs.admin.ch (consulté le ).
  2. a et b République et Canton de Genève : Département du Territoire (DT) : Direction de l’information du territoire (DIT) : SITG, « Extrait de la mensuration officielle et du registre foncier » Accès libre (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., Chapitre V : Seigneurie et fief de Pregny, Tournay et Chambésy. La famille de Brosses, pp. 39-50
  4. « Recensement architectural du canton de Genève », sur ge.ch (consulté le ).
  5. a b c et d Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1978 (1ère édition en 1947), 230 p., Chapitre VI : Voltaire, seigneur et comte de Tournay, pp. 51-71
  6. Erica Deuber-Pauli, Voltaire chez lui, , p. 29-46
  7. a b c et d Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1978 (1ère édition en 1947), 360 p., Chapitre VII : Le château de Tournay après Voltaire : Prise d'armes de 1782 et comité de Tournay, pp.73-78
  8. Fatio et Perrot 1978, p. 79-80
  9. Pierre Bertrand, Châteaux, bourgs-fortifiés et maisons-fortes du canton de Genève, Bâle, , p. 26-29
  10. Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 117-121
  11. Ernst Anderegg, Hans Anderegg: Assistance et bienfaisance: cahier. Prévoyance appliquée aux malades et aux autres personnes ayant besoin de protection; Institutions de correction, 1912, (Google Book)
  12. H. Petrovic, Le château de Tournay à Pregny (mémoire de licence), Genève, Université de Genève,
  13. « Liste des objets classés », sur ge.ch, (consulté le ).
  14. République et canton de Genève : Département du Territoire (DT) : Office du patrimoine et des sites (OPS), « Objet n° 2009-19764 :Château de Tournay » Accès libre, sur ge.ch, (consulté le ).
  15. Conseil d'État, « Arrêté relatif au classement du château de Tournay, commune de Pregny », Feuille d'Avis Officielle (FAO),‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  16. République et canton de Genève : Département des Travaux publics : Direction de l'aménagement, « Plan Localisé de Quartier (PLQ) du Château de Tournay » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  17. Conseil d'État, « Arrêté approuvant le plan localisé de quartier nº 28408B-530 (Château de Tournay) » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  18. « Journal de Genève - 26.10.1990 - Pages 18/19 », sur letempsarchives.ch (consulté le ).
  19. « Journal de Genève - 27.02.1991 - Pages 24/25 », sur letempsarchives.ch (consulté le ).
  20. « Journal de Genève - 14.01.1993 - Pages 16/17 », sur letempsarchives.ch (consulté le ).
  21. Christine Amsler, « alerte : art public patrimoine »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur patrimoinegeneve.ch, (consulté le ).
  22. « Tournay », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ).
  23. Confédération Suisse : Département fédéral de l'Intérieur (DFI) : Office fédéral de la culture (OFC), « ISOS 1866 : Pregny », Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  24. Corpus Architecture Urbanisme, « Maître à nouveau » Accès libre, sur corpus.ch (consulté le )
  25. République et Canton de Genève, Salle du Grand Conseil, Genève, République et Canton de Genève, , 36 p. (lire en ligne), p. 30-32
  26. a b c d e et f Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 41-50
  27. a et b Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 77-78
  28. « ETAT DE LA PROPRIETE », sur ge.ch, mis à jour tous les 24 heures (consulté le ).
  29. « NOMS GÉOGRAPHIQUES DU CANTON DE GENÈVE : Avenue de Tournay »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ge.ch, (consulté le ).
  30. Jean-Frédéric Rouiller, « Toponymie genevoise », Le Globe. Revue genevoise de géographie, vol. 101, no 1,‎ , p. 105–136 (DOI 10.3406/globe.1961.3476, lire en ligne, consulté le )
  31. Gilles Gardet, Carte historique de la commune de Pregny-Chambésy, juin 2016, (voir en ligne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1947 (1978)
  • E. Deuber-Pauli, J.-D. Candaux, dir., Voltaire chez lui, 1994.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]