Barrage de Puylaurent

Barrage de Puylaurent
Carte de la retenue de Puylaurent
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Hydroélectricité
Soutien d'étiage
Irrigation
Écrêtement des crues
Loisirs.
Propriétaire
Date du début des travaux
1990
Date de la fin des travaux
1996
Date de mise en service
Coût
210 millions de francs
Barrage
Type
Hauteur
(lit de rivière)
73 m
Longueur
217 m
Épaisseur en crête
4,5 m
Épaisseur à la base
16 m
Réservoir
Altitude
943 m
Volume
10,8 millions de
Superficie
60 ha
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Prévenchères
Puissance installée
3,9 MW
Production annuelle
8,25 GWh
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte du Languedoc-Roussillon
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Localisation sur la carte de la Lozère (département)
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Le barrage de Puylaurent est un grand barrage hydroélectrique français, de type voûte en béton, situé sur les communes de la Bastide-Puylaurent et de Prévenchères en Lozère, sur la rivière Chassezac affluent de l'Ardèche.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situé en Lozère à six kilomètres à l'ouest du département de l'Ardèche, l'ouvrage se trouve sur le Chassezac, à environ 970 mètres d'altitude et approximativement 860 mètres en aval de la confluence du ruisseau de Malaval[1] son affluent en rive droite, qui forme ainsi la branche sud du lac de retenue.

Le Chassezac est un cours d'eau de type cévenol, avec un bassin-versant (en amont de Puylaurent) de 80 km2, et des précipitations annuelles moyennes de 1 300 mm. Le débit estimé au barrage est donc :

  • débit moyen annuel : 2,38 m3/s,
  • débit de pointe décennal : 134 m3/s,
  • débit de pointe centennal : 350 m3/s,
  • débit de pointe millénal : 560 m3/s[2].

En aval, à la station de Gravières, le débit mesuré pour les crues est de 700 m3/s avec une période de retour de deux ans, 1 000 m3/s avec une période de retour de cinq ans ; la crue décennale est en moyenne de 1 250 m3/s et la crue centennale de 2 500 m3/s[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Premiers projets d'aménagement[modifier | modifier le code]

L'idée d'implanter un ouvrage sur le Chassezac est assez ancienne : EDF demande la concession hydroélectrique d'ensemble sur ce cours d'eau le [4] et l'obtient par un décret du [5]. Le cours d'eau commence à être équipé dans les années 1960. Toutefois, le site de Puylaurent est laissé en l'état.

Changement de vocation de l'ouvrage[modifier | modifier le code]

C'est à partir des années 1980 qu'EDF recommence à s'intéresser au site de Puylaurent, tout d'abord dans un but purement hydroélectrique. Toutefois, les impératifs nombreux de la région conduisent l'entreprise à revoir sa position et à envisager plutôt un barrage à buts multiples[6], qui serve non seulement à la production hydro-électrique, mais aussi au soutien du débit d'étiage du Chassezac (et donc de l'Ardèche), à l'écrêtement des crues, au tourisme et à l'irrigation.

Pour le Conseil départemental de l'Ardèche, il s'agit d'assurer un débit minimal de 0,5 m3/s, en particulier dans la zone karstique située en amont de Saint-Alban-Auriolles, où les pertes provoque une disparition totale du cours d'eau durant l'été. Il s'agit également de constituer une réserve de 500 000 m3, permet de doubler la surface irriguée dans le département : 1 600 hectares contre huit cents précédemment).

Le changement de vocation du barrage s'accompagne donc d'un changement de maîtrise d'ouvrage : c'est le Syndicat Départemental d'Équipement de l'Ardèche qui devient maître d'ouvrage ; toutefois, EDF reste propriétaire de l'usine hydroélectrique prévue de Prévenchères, et reste maître d'œuvre de l'opération de construction[6]. Le coût est partagé entre les acteurs : un tiers du coût de construction (70 millions de francs) est désormais supporté par le SDEA, le restant à la charge d'EDF.

Construction[modifier | modifier le code]

La construction débute en juin 1990 par les travaux de terrassement, mais sont suspendus durant un an et demi à partir du mois de décembre de la même année à la suite d'un sursis à exécution. Ils reprennent en août 1992, pour s'achever en septembre 1993. À partir de mars 1994 (jusqu'à août 1995) a lieu la phase de gros œuvre, avec coulage de l'ouvrage proprement dit. L'innovation principale apportée dans ce chantier est l’incorporation de plus de 10 000 tonnes de cendres volantes (issues de la combustion du charbon) dans le béton, ce qui en a amélioré les capacités mécaniques[7],[8]. Simultanément, de juin 1994 à août 1995, a lieu l'installation des équipements électromécaniques[2]. Puylaurent est le plus grand barrage réalisé en France métropolitaine dans les années 1990, le chantier mobilisant 200 personnes pour un total de 500 000 heures de travail[9].

Mise en eau du barrage[modifier | modifier le code]

La mise en eau du barrage commence en janvier 1996 pour s'achever en mai de la même année. Dès l'inauguration (9 juillet 1996), le barrage effectue son premier soutien d'étiage[2].

Caractéristiques techniques du barrage[modifier | modifier le code]

Carte de la retenue de Puylaurent.

Le barrage[modifier | modifier le code]

Le barrage de Puylaurent est une voûte à simple courbure, de 217 mètres de longueur en crête. 80 000 m3/s de béton ont été nécessaires à sa réalisation[2].

L'usine de Prévenchères[modifier | modifier le code]

L'usine de Prévenchères, située juste sous l'évacuateur de crues du barrage, turbine l'eau de la retenue avec une turbine Francis verticale capable de turbiner 6,6 m3/s[2].

Fondation du barrage[modifier | modifier le code]

Évacuateurs de crues[modifier | modifier le code]

L'évacuateur de crues est dimensionné pour une crue millénale de 560 m3/s. Par rapport au projet initial, il a été modifié afin d'assurer une hausse de 2,6 mètres du niveau de la retenue, qui correspond à environ un million de mètres cubes supplémentaires d'eau[10].

Vidange du barrage[modifier | modifier le code]

Risques liés au barrage[modifier | modifier le code]

Les déformations de l'ouvrage sont mesurées en permanence par 16 pendules répartis sur cinq lignes et un pendule dans la culée[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Malaval (V5041120) ».
  2. a b c d et e Paul Gaudron, « Conception et construction du barrage de Puylaurent (Lozère) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur barrages-cfbr.eu, Comité français des barrages et réservoirs, (consulté le ).
  3. Serveur de données hydrométriques temps réel du bassin Rhône Méditerranée, « Situation hydrologique station Gravières (V5045030) », sur rdbrmc.com, Ministère de l'Écologie, en temps réel (consulté le ).
  4. Bernard Hugo, « L'aménagement hydro-électrique du bassin de l'Ardèche », sur persee.fr, Persée, (consulté le ).
  5. Patrick Castaing, « Le barrage de Puylaurent (Lozère) », sur inbo-news.org, Réseau international des organismes de bassin, (consulté le ).
  6. a et b Patrick Castaing, « Colloque de Megève », sur inbo-news.org, Réseau international des organismes de bassin, (consulté le ).
  7. Fanny - EDF, « Puylaurent, un barrage high-tech », sur jeunes.edf.com, Électricité de France, (consulté le ).
  8. (en) L. Berga, RCC Dams - Roller Compacted Concrete Dams: Proceedings of the IV International Symposium on Roller Compacted Concrete Dams, Madrid, Spain, 17-19 November 2003, Taylor & Francis, (ISBN 978-9058095640), 1240 pages ; page 740.
  9. ?, « Puylaurent Alt. 1071m », ?, ? (consulté le ).
  10. ?, « SDEA Ardèche / SELO Lozère », sur hydroplus.fr, Hydroplus, ? (consulté le ).
  11. Émilie Pons & Rémy Huber, « Surveillance et auscultation des barrages ici et ailleurs »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur barrages-cfbr.eu, Électricité de France, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]