Akwaeke Emezi

Akwaeke Emezi
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Akwaeke Emezi en 2018
Naissance (36-37 ans)
Umuahia, Drapeau du Nigeria Nigeria
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Anglais nigérian (en)
Genres

Œuvres principales

  • Eau douce

Akwaeke Emezi, née en à Umuahia au Nigeria, est une personnalité nigériane, écrivaine non-binaire, installée aux États-Unis. Akwaeke Emezi se décrit comme « Nigériane, noire, trans et non-binaire ». Se vivant comme étant plusieurs, Emezi utilise le pronom they singulier en anglais.

La légende nigériane des ogbanje - des esprits dans la culture igbo - l'inspire pour Eau douce, livre primé et nommé à plusieurs reprises. Cette légende l'aide à comprendre ses expériences de dédoublement de personnalité qui commencent à 16 ans lors de son départ aux États-Unis et conduisent Emezi à une tentative de suicide. Emezi explique que la recherche de statut social, un marqueur de la culture igbo, l'a poussé à devenir riche et célèbre. Emezi anime des blogs et des comptes sur les réseaux sociaux qui lui confèrent une certaine notoriété.

Ayant effectué une transition de genre à l'âge de 28 ans, Emezi raconte ses interventions chirurgicales dans un long article pour CUT.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Akawaeke Emezi naît en 1987 à Umuahia[1] au Nigeria et y grandit. Sa mère est une tamoule malaisienne et son père nigérian est un fils de fermiers igbo[2],[3]. Emezi est la cadette d'une fratrie de trois enfants[3]. Sa famille est catholique et certaines de ses grandes-tantes sont des religieuses carmélites[4]. Le frère de sa grand-mère est le premier évêque de couleur de Malaisie[4]. Akawaeke veut dire « l’œuf de python » en référence à une divinité igbo[3]. Enfant, Akwaeke Emezi lit de nombreux auteurs africains mais aussi beaucoup de littérature de jeunesse britannique, dont J. K. Rowling, Enid Blyton ou encore C. S. Lewis[2].

À 16 ans, Akwaeke Emezi part aux États-Unis. Dès son arrivée, Emezi vit sa première expérience de dédoublement de personnalité[3]. Puis un autre personnage prend le dessus et Emezi décrit sa vie à distance comme un témoin[3]. Après avoir abandonné l'école vétérinaire, Emezi s'inscrit à l'Université de New York, décrochant un MPA et la bourse d'écriture Miles Morland 2015[5].

Blogs et controverse sur les réseaux sociaux[modifier | modifier le code]

Emezi s'inspire de la notoriété de sa sœur Yagazie sur les réseaux sociaux et tient un blog sexuel anonyme et un autre sur les cheveux naturels qui sont suivis[3]. Une controverse oppose sur les réseaux sociaux Emezi à Chimamanda Ngozi Adichie à propos d'un essai dans lequel elle donne ses opinions sur les femmes trans[6],[7].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Dans son premier roman Eau douce (Freshwater), Akwaeke Emezi s'intéresse aux ogbanje, les esprits nés dans un corps humain dans la culture igbo, qui, dans la tradition s'effacent à la naissance[8]. Or, dans le roman, les esprits sont restés dans le corps et la tête d'Ada[9]. On la suit de son enfance au Nigeria jusqu'à son arrivée aux États-Unis dans une université où un évènement traumatisant va la changer à travers les multiples voix qui peuplent son esprit[9],[10].

En 2019, Freshwater fait partie des nommés pour le Baileys Women's Prize for Fiction et c'est la première fois qu'un ouvrage écrit par une personnalité non-binaire est sélectionné en 25 ans d'existence du prix[11].

Dans Pet, un roman young adult (2021), le lecteur suit Jam, une jeune fille trans noire dans la ville imaginaire de Lucille[4].

Dans La mort de Vivek Oji Emezi raconte l'histoire de Vivek Oji, dont le corps est retrouvé devant sa maison le lendemain d'une émeute sur un marché. Le roman remonte dans l'histoire de Vivek Oji, son habitude de porter des robes et son attirance envers Osita, son cousin[12]. Selon Catherine Faye ce livre « invite à une exploration de l’intime, de l’identité et du genre » comme un écho du parcours de l'auteure[13]. En 2023, Akwaeke Emezi signe un contrat d'adaptation du roman en film avec l'United Talent Agency (UTA)[14].

Helon Habila, journaliste de The Guardian décrit la biographie d'Emezi Dear Senthuran : a black spirit memoir comme une série de combats avec son entourage, sous forme de chapitres, courts et percutants comme des tweets. Emezi « choisit de lutter contre la marginalisation en transformant sa position marginale en sujet principal [...] notamment en devenant riche et célèbre. »[15].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Akwaeke Emezi se décrit comme « Nigériane, noire, trans et non-binaire »[9] et raconte que la légende nigériane des ogbanje - des esprits nés dans un corps humain - les ont aidés à comprendre ce qui les a poussés au suicide[9]. Une tentative à laquelle Emezi survit. Emezi dit aussi « si tu es igbo, tout est affaire de statut social. »[3]. C'est pourquoi Akwaeke Emezi déclare « le but est de devenir aussi grand et aussi brillant que possible »[3].

Ayant transitionné à l'âge de 28 ans, Akwaeke Emezi raconte son hystérectomie et sa double salpingectomie dans un long article pour CUT en 2018[16].

Emezi vit aux États-Unis à New York, dans le quartier de Brooklyn[11].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Poèmes[modifier | modifier le code]

Non fiction[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « CV », sur Akwaeke Emezi (consulté le )
  2. a et b (en-GB) Arifa Akbar, « Akwaeke Emezi: ‘I’d read everything – even the cereal box’ », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g et h (en) Maya Binyam, « ‘The Goal Is to Get As Bright As Possible’ », sur Vulture, (consulté le )
  4. a b et c (en) Gabe Bergado, « "Pet" Author Akwaeke Emezi on Making a Better World for Their Protagonist, a Black Trans Girl Named Jam », sur Teen Vogue (consulté le )
  5. (en) « Akwaeke Emezi », sur www.fantasticfiction.com (consulté le )
  6. (en) Ainehi Edoro, « The Adichie-Emezi Fallout: A Few Thoughts », sur brittlepaper.com (consulté le )
  7. (en-US) Alexandra Alter, « Chimamanda Ngozi Adichie Sparks Controversy in Online Essay », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. Gladys Marivat, « « Eau douce », d’Akwaeke Emezi : quels démons piquent Ada », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b c et d (en) Katy Waldman, « A Startling Début Novel Explores the Freedom of Being Multiple », sur The New Yorker (consulté le )
  10. Youness Bousenna, « Eau douce Akwaeke Emezi (Roman) : la critique Télérama », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  11. a et b (en-GB) Sian Cain, « Non-binary trans author nominated for Women's prize for fiction », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. « Les brèves critiques du « Monde des livres » : Florence Burgat, Laure de Chantal, Akwaeke Emezi, Guy Goffette… », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Catherine Faye, « Akwaeke Emezi : Être ou ne pas être », sur Afrique magazine, (consulté le )
  14. (en-US) Caitlin Huston, « ‘The Death of Vivek Oji’ Author Akwaeke Emezi Signs With UTA (Exclusive) », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  15. (en-GB) Helon Habila, « Dear Senthuran: A Black Spirit Memoir by Akwaeke Emezi review – a series of fights », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) Akwaeke Emezi, « Transition », sur The Cut, (consulté le )
  17. (en-US) « Who Is Like God », sur Granta, (consulté le )
  18. « Otherwise (anciennement James Tiptree Jr. Memorial Award) - Prix littéraire - nooSFere », sur www.noosfere.org (consulté le )
  19. (en) « www.africansfs.com - The 2019 Nommo Award Winners », sur www.africansfs.com (consulté le )
  20. (en-US) « Akwaeke Emezi », sur National Book Foundation (consulté le )
  21. (en-GB) Arifa Akbar, « Why I backed a gender-fluid writer for a women’s fiction prize », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  22. « 2019 PEN/Hemingway Award Finalists Announced | The Hemingway Society », sur www.hemingwaysociety.org (consulté le )
  23. prizeadmin, « Announcing the Women's Prize 2019 Longlist », sur Women's Prize for Fiction, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Flora Roussel, « La figure d’ọgbanje entre monstruosité métamorphosée et métamorphose monstrueuse : une lecture postcoloniale du genre hybride dans Freshwater d’Akwaeke Emezi » (téléchargeable), Études littéraires africaines, vol. 51,‎ , p. 231–247 (DOI 10.7202/1079610ar Accès libre, lire en ligne)
  • (en) Rocío Cobo-Piñero, « Queering the black Atlantic : transgender spaces in Akwaeke Emezi’s writing and visual art », Cultural Studies,‎ , p. 280-297 (DOI 10.1080/09502386.2022.2104893)

Liens externes[modifier | modifier le code]