Affaire du wagon sanglant

L'assassinat de Mme Goüin (L'Œil de la police, tome 54, 1910).

L’affaire du wagon sanglant (aussi connue sous le nom du crime du train 826) est une affaire criminelle française très médiatisée à la fin des années 1900 et au début des années 1910.

Description[modifier | modifier le code]

Les faits[modifier | modifier le code]

Médaillon de la Société philanthropique représentant M. et Mme Jules Goüin, la victime.

Le , est retrouvé sur le bord de la voie ferrée, près de Brunoy, le corps mutilé d'une femme (le corps est retrouvé déchiqueté en plusieurs morceaux). L'enquête révèle rapidement que la défunte est tombée du train 826 reliant Montargis à Paris, ainsi que son identité. Il s'agit de Mme Jules Goüin, née Marie-Thérèse Singer, veuve de l'industriel et régent de la Banque de France, et petite-fille du financier et philanthrope David Singer et du chanteur d'opéra Luigi Lablache. Mme Goüin, âgée de 53 ans, qui était très impliquée avec son mari dans les œuvres de charité pour les plus nécessiteux (Fondation Goüin, hôpital Goüin) et qui donnait elle-même des concerts de charité, rentrait de Fontainebleau pour rendre visite à sa belle-sœur et remettre à un tiers une importante somme destinée à la construction d'un asile.

Le fait divers va se transformer en un réel feuilleton de plusieurs mois qui va passionner l'opinion et que les journaux vont suivre au jour le jour.

L'idée d'une chute accidentelle du train est envisagée, Mme Goüin étant sujette à des hémorragies et malaises, mais les éléments de l'enquête vont rapidement écarter cette hypothèse. La presse évoque un crime, l'insécurité dans les transports est pointée du doigt.

Un des fils de la victime offre une récompense de 25 000 francs pour retrouver les responsables de ce crime.

Le , les deux meurtriers sont dénoncés par un de leurs anciens camarades de régiment, Maurice Portheault. Il s'agit de deux soldats du 31e régiment d'infanterie, Georges Graby et Henri Michel, qui voyageaient dans le même train. Ils avouent le crime, Graby avec une certaine désinvolture. Leurs aveux, repris par les journaux, vont même connaître un fort succès (Le Petit Journal ira même jusqu'à les rééditer à quatre reprises). Le crime est bien motivé par le vol. Les deux criminels ont écrasé la tête de la victime sur le chauffage du compartiment, avant de l'achever à coups de pied et de la défenestrer.

Michel est condamné à vingt ans de travaux forcés, ainsi qu'à la dégradation militaire, qui se déroulera dans la cour de la caserne des Tourelles, à Paris. Graby, dont l'avocat est Henri Geraud, quant à lui, est d'abord condamné à mort par le deuxième conseil de guerre de Paris, le . Il bénéficie alors d'une grâce du président de la République Armand Fallières, et la peine de mort est commuée en une déportation à perpétuité au bagne de Cayenne. Il est également destitué par les autorités militaires[1],[2].

Conséquences de l'affaire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L’assassinat de Mme Goüin - Graby est gracié, sa peine est commuée en celle du bagne à perpétuité », Le Petit Parisien, no 12 326 du 29 juillet 1910.
  2. « La Grâce de Graby », Journal des débats, no 209 du 30 juillet 1910.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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