12e étape du Tour de France 1994

Tour de France 1994
12e étape
Résultats de l’étape
1er Richard Virenque h 8 min 32 s
(33,29 km/h)
2e Marco Pantani + min 34 s
3e Oscar Pelliccioli + min 52 s
Comb. Richard Virenque
Classement général à l’issue de l’étape
M. jaune Miguel Indurain 58 h 3 min 39 s
2e Tony Rominger + min 56 s
3e Richard Virenque + min 56 s
Classements annexes à l’issue de l’étape
M. vert Djamolidine Abdoujaparov 223 pts
M. à pois Richard Virenque 181 pts
M. blanc Richard Virenque 58 h 11 min 35 s
D. jaune Festina-Lotus 174 h 40 min 24 s
Chronologie

La 12e étape du Tour de France 1994 a lieu le entre la ville de Lourdes et la station de sports d'hiver de Luz-Ardiden (commune de Luz-Saint-Sauveur) sur une distance de 204,5 km. Elle est remportée par Richard Virenque.

Parcours[modifier | modifier le code]

Après la première journée de repos, les coureurs se voient proposer l'unique grande étape pyrénéenne de ce Tour de France. Au départ de Lourdes, le parcours emprunte quasi-exclusivement les routes du département des Hautes-Pyrénées, à l'exception d'une courte incursion en Haute-Garonne. Le début d'étape est accidenté, avec trois côtes répertoriées (une classée en 4e catégorie, deux en 3e catégorie), puis après avoir longé la chaîne pyrénéenne, avec deux sprints intermédiaires à Bertren et Esténos, le parcours remonte la vallée de la Pique jusqu'à Bagnères-de-Luchon.

Les coureurs doivent alors réaliser un enchaînement classique du Tour de France, empruntant la route des cols, en montant jusqu'au col de Peyresourde, puis au col d'Aspin par Arreau (classés en 1re catégorie), avant d'aller jusqu'au col du Tourmalet par Sainte-Marie-de-Campan (hors-catégorie). La montée finale, classée hors-catégorie, mène les coureurs jusqu'à la station de sports d'hiver de Luz-Ardiden, une ascension réalisée pour la cinquième fois dans le cadre du Tour de France, depuis son apparition lors de l'édition 1985.

La course[modifier | modifier le code]

L'équipe Festina anime le début d'étape, se plaçant systématiquement dans les côtes répertoriées en début de parcours, Richard Virenque passant en tête de deux d'entre elles. Mais c'est son coéquipier Roberto Torres qui parvient à s'échapper du peloton, bientôt pris en chasse par Thierry Marie et Eros Poli. Dans l'ascension du col de Peyresourde, un nouveau groupe se détache, composé d'Udo Bölts, Oscar Pelliccioli, Nélson Rodríguez, Laurent Dufaux et Laudelino Cubino. Lors du Tour de France 1988, ce dernier s'était imposé dans la 15e étape, qui proposait un parcours similaire, avec une arrivée à Luz-Ardiden. Sorti à son tour du peloton, Virenque revient sur le groupe, et passe en troisième position au col, derrière Torres et Marie[1].

Dans l'ascension vers le col d'Aspin, Torres et Marie sont rejoints puis débordés par le groupe de contre-attaque, qui passe groupé au sommet, Virenque en tête. La course se décante finalement dans la montée du col du Tourmalet. Dès les premières rampes, une attaque de Virenque met Bölts et Pelliccioli en difficulté. Plus loin, c'est une attaque de Cubino qui fait décrocher Dufaux, avant que Rodríguez ne cède à son tour. Arrivé à La Mongie, Virenque jauge Cubino et remarque que son cardiofréquencemètre indique 189 pulsations par minute. Comprenant que son adversaire ne pourrait pas suivre une nouvelle accélération, il décide alors d'attaquer[2]. Virenque lâche le grimpeur espagnol, et passe seul en tête au sommet, filant vers la victoire d'étape, sa première dans le Tour de France, survolté par les encouragements de la foule[3].

Dans le peloton, pointé à plus de six minutes de la tête de course au pied du Tourmalet, Marco Pantani décide de partir en contre-attaque. Après avoir repris un à un les échappés dans la descente vers Luz-Saint-Sauveur puis dans la montée finale, il termine à la seconde place de l'étape, et prend la huitième place du classement général. Peu avant La Mongie, toujours malade, Tony Rominger est lâché du peloton : revenu dans la descente grâce à son équipier Jon Unzaga, il concède quatre minutes supplémentaires à Miguel Indurain dans l'ascension vers Luz-Ardiden, et est relégué à près de huit minutes au classement, occupant toujours la seconde place, mais dans le même temps que Virenque[1],[4].

Ce dernier, qui s'était révélé au grand public en portant le maillot jaune durant une journée et le maillot à pois durant une semaine sur le Tour de France 1992, remporte la première grande victoire de sa carrière, montrant de grosses capacités physiques et mentales. Ce succès contribue fortement à lui faire gagner en popularité auprès du public[2],[4],[5].

Classement de l'étape[modifier | modifier le code]

Classement de la 12e étape
  Coureur Pays Équipe Temps
1er Richard Virenque Drapeau de la France France Festina-Lotus en h 8 min 32 s
2e Marco Pantani Drapeau de l'Italie Italie Carrera-Tassoni + min 34 s
3e Oscar Pelliccioli Drapeau de l'Italie Italie Polti-Vaporetto + min 52 s
4e Nélson Rodríguez Drapeau de la Colombie Colombie ZG Mobili-Selle Italia + min 2 s
5e Vladimir Poulnikov Drapeau de l'Ukraine Ukraine Carrera-Tassoni + min 42 s
6e Miguel Indurain Drapeau de l'Espagne Espagne Banesto + min 42 s
7e Luc Leblanc Drapeau de la France France Festina-Lotus + min 42 s
8e Laudelino Cubino Drapeau de l'Espagne Espagne Kelme-Avianca-Gios + min 14 s
9e Hernán Buenahora Drapeau de la Colombie Colombie Kelme-Avianca-Gios + min 43 s
10e Ángel Yesid Camargo Drapeau de la Colombie Colombie Kelme-Avianca-Gios + min 43 s

Classement général[modifier | modifier le code]

Classement général après la 12e étape
  Coureur Pays Équipe Temps
1er Miguel Indurain Drapeau de l'Espagne Espagne Banesto en 58 h 3 min 39 s
2e Tony Rominger Drapeau de la Suisse Suisse Mapei-CLAS + min 56 s
3e Richard Virenque Drapeau de la France France Festina-Lotus + min 56 s
4e Armand de Las Cuevas Drapeau de la France France Castorama + min 2 s
5e Luc Leblanc Drapeau de la France France Festina-Lotus + min 35 s
6e Vladimir Poulnikov Drapeau de l'Ukraine Ukraine Carrera-Tassoni + 11 min 30 s
7e Bjarne Riis Drapeau du Danemark Danemark Gewiss-Ballan + 11 min 44 s
8e Marco Pantani Drapeau de l'Italie Italie Carrera-Tassoni + 11 min 55 s
9e Thomas Davy Drapeau de la France France Castorama + 12 min 26 s
10e Piotr Ugrumov Drapeau de la Lettonie Lettonie Gewiss-Ballan + 13 min 17 s

Classements annexes[modifier | modifier le code]

Classement par points[modifier | modifier le code]

Classement par points
  Coureur Pays Équipe Point(s)
1er Djamolidine Abdoujaparov Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan Polti-Vaporetto 223 points
2e Silvio Martinello Drapeau de l'Italie Italie Mercatone Uno-Medeghini 179 pts
3e Emmanuel Magnien Drapeau de la France France Castorama 149 pts

Classement du meilleur grimpeur[modifier | modifier le code]

Classement du meilleur grimpeur
  Coureur Pays Équipe Point(s)
1er Richard Virenque Drapeau de la France France Festina-Lotus 181 points
2e Oscar Pelliccioli Drapeau de l'Italie Italie Polti-Vaporetto 102 pts
3e Laudelino Cubino Drapeau de l'Espagne Espagne Kelme-Avianca-Gios 83 pts

Classement du meilleur jeune[modifier | modifier le code]

Classement général du meilleur jeune
  Coureur Pays Équipe Temps
1er Richard Virenque Drapeau de la France France Festina-Lotus en 58 h 11 min 35 s
2e Marco Pantani Drapeau de l'Italie Italie Carrera-Tassoni + min 59 s
3e Abraham Olano Drapeau de l'Espagne Espagne Mapei-CLAS + min 9 s

Classement par équipes[modifier | modifier le code]

Classement par équipes
  Équipe Pays Temps
1re Festina-Lotus Drapeau de la France France en 174 h 40 min 24 s
2e Banesto Drapeau de l'Espagne Espagne + min 38 s
3e Mapei-CLAS Drapeau de l'Italie Italie + min 49 s

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « 81ème Tour de France 1994 - 12ème étape », sur memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  2. a et b « « J'ai découvert le vrai Richard Virenque » », sur leparisien.fr (consulté le )
  3. Laurent Chasteaux, « En haut de Luz-Ardiden, Richard Virenque était sur un nuage », sur humanite.fr, (consulté le )
  4. a et b « Etape 12 : Lourdes - Luz-Ardiden », sur lagrandeboucle.com (consulté le )
  5. Patrick Louis, « Richard Virenque : « J'ai envie de profiter de la vie » », sur ladepeche.fr, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]