Île Saint-Barnabé

Île Saint-Barnabé
L'île Saint-Barnabé vue de la rive de Rimouski
L'île Saint-Barnabé vue de la rive de Rimouski
Géographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Localisation Estuaire du Saint-Laurent
Coordonnées 48° 28′ 14″ N, 68° 34′ 13″ O
Superficie 1,55 km2
Géologie Île continentale
Administration
Statut Espace vert

Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité régionale de comté Rimouski-Neigette
Ville Rimouski
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte 1535
Fuseau horaire UTC−05:00
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Île Saint-Barnabé
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Île Saint-Barnabé
Île Saint-Barnabé
Île au Canada

L'île Saint-Barnabé est une île de l'estuaire du Saint-Laurent, située dans la région du Bas-Saint-Laurent au Québec. Elle fait partie du territoire de la ville de Rimouski à laquelle elle fait face à une distance d'environ trois kilomètres des rives de la municipalité.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme de l'île est très ancien et déjà présent sur l'une des cartes de Samuel de Champlain en 1612[1]. C’est probablement Champlain lui-même qui nomme l’île Saint-Barnabé au début du XVIIe siècle lorsqu’il la côtoie le , jour de la fête de Saint Barnabé lors d'un voyage exploratoire[2]. Le nom de l'île apparaît alors sous la forme de «I. St Bernabe»[1]. Il se peut que l'origine du nom soit antérieur à 1612; Jacques Cartier ayant remarqué l'existence de l'île lors de son passage à cet endroit en [1].

Géologie et morphologie[modifier | modifier le code]

L'île Saint-Barnabé fait partie d'un chapelet de bandes de terre étroites émergées situées généralement près du littoral du Bas-Saint-Laurent. Cette série d'îles — l'île aux Lièvres, l'île Verte, l'île aux Basques, l'île du Bic et l'île Saint-Barnabé — sont apparues à la fin du Pléistocène, il y a quelques milliers d'années, lors du retrait de la mer de Goldthwait[3].

La morphologie de l'île est très longiligne, l'île mesurant près de cinq kilomètres de long, alors que sa largeur maximale est d'au plus 400 mètres[1]. Son territoire est orienté du sud-ouest au nord-ouest, face à la ville de Rimouski. La formation géologique schisteuse caractérise l'île, mais des arêtes rocheuses affleurent aussi sur son rivage. Des battures de vases et de galets séparent l'île de la rive continentale[1].

Avec le cap du Rocher-Blanc et l'îlet Canuel au sud-ouest, le rivage sud de l'île Saint-Barnabé protège un léger rentrant du littoral où s'est bâti le centre-ville de Rimouski. Cet ensemble sert d'abri à une baie peu profonde, presque totalement découverte à marée basse, la baie de Rimouski[4]. Cette baie a servi de havre à une certaine époque pour la navigation de faible tonnage[5], mais sa faible profondeur et une forte sédimentation forcent le déplacement des activités portuaires au nord-est, du côté de Pointe-au-Père[6].

Milieu naturel[modifier | modifier le code]

L'île fait partie de la zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) du marais de Rimouski, pour sa concentration de sa population de sauvagines[7],[8]. La ZICO a une superficie de 47,71 km2 et un territoire qui correspond à la côte sud du fleuve Saint-Laurent entre le secteur du Rocher-Blanc en amont et Pointe-au-Père à l'aval. Il comprend la baie de Rimouski, l'île Canuel et la réserve nationale de faune de Pointe-au-Père[8]. L'une de principale caractéristique de la ZICO est la présence d'un marais en gradient, unique dans l'est du Québec, ce qui offre une grande variété d'habitats, comme des côtes rocheuses, des vasières, des marais salés, des plages et des herbiers à zostère[8].

Flore[modifier | modifier le code]

Faune[modifier | modifier le code]

Le Grand Héron (Ardea herodias) est l'oiseau emblématique de l'île Saint-Barnabé[9].

Histoire[modifier | modifier le code]

Des sources mentionnent que le père Henri Nouvel, accompagné d'un groupe d'autochtones s'est arrêté à l'île Saint-Barbabé le , en route vers un voyage de chasse à l'intérieur des terres de ce territoire de l'est de la Nouvelle-France[10]. D'autres sources mentionnent plutôt que le père Nouvel s'est arrêté à la Pointe-au-Père où il aurait célébré une messe[11].

L'île Saint-Barnabé fait partie du territoire de la seigneurie de Rimouski concédé par le gouverneur Jacques-René de Brisay à Augustin Rouer de la Cardonnière le [12]. Le , l'administration de la Nouvelle-France charge René-Ovide-Hertel, sieur de Rouville, de la gestion d'un poste d'observation situé sur l'île dans le but de signaler la présence de tous navires remontant le fleuve Saint-Laurent[1].

Excursions touristiques[modifier | modifier le code]

Sentier sous les sapins baumiers

L'île est maintenant une destination touristique et pendant la période estivale, de juin à septembre, l'office du tourisme de Rimouski y organise des excursions[13],[14]. Les visiteurs peuvent y observer la faune, (présence de grand hérons et de phoques), et y pratiquer la randonnée pédestre. Le déplacement entre Rimouski et l'île s'effectue en zodiac[14].

Il est possible de camper sur le site depuis l'aménagement de 12 sites de camping rustique chacun dotés d'une plate-forme, d'une table de pique-nique et d'un foyer pour allumer des feux. Le camping est situé à une demi-heure de marche du point d'accueil de l'île[15].

Plusieurs autres activités sont également proposées aux visiteurs. Douze géocaches ont été éparpillées dans différents endroits[16]. Il est aussi possible de s'arrêter pour pique-niquer ou de s'informer à des haltes thématiques aménagées et qui abordent différentes facettes du milieu naturel, de l'occupation humaine des lieux et de l'histoire locale[15].

La légende de Toussaint Cartier[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle, l’île est habitée par Toussaint Cartier, un ermite, dont l’histoire est encore aujourd’hui enveloppée de mystère. Selon l’historienne Marie-Andrée Massicotte, les faits historiques sont les suivants : En 1728, Toussaint Cartier, alors âgé d’une vingtaine d’années, arrive à Rimouski et demande au seigneur Lepage, la permission de se retirer sur l’île Saint-Barnabé afin d’y vivre en ermite. Sa requête ayant été acceptée, l’ermite s’installe vers le milieu de l’île, du côté sud, où il se construit une cabane et une petite étable. Il tire subsistance de la culture d’un lopin de terre et de l’élevage de quelques animaux domestiques, « Il traversait quelquefois à Rimouski pour assister aux offices religieux de la mission et, s’il gardait le silence sur lui-même, il savait se montrer agréable dans ses échanges avec les Rimouskois[17]. »

Toussaint Cartier meurt le . Dans un livre intitulé « The History of Emily Montague », publié à Londres en 1769, la romancière Frances Brooke imagine une histoire romanesque autour du personnage de Toussaint Cartier[17]. Cette fiction contribuera à fausser la vérité sur ce personnage et à créer la légende[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Gouvernement du Québec, « Île Saint-Barnabé », sur Commission de la toponymie du Québec (consulté le )
  2. Tourisme Rimouski, « Excursions - Île Saint-Barnabé », sur Tourisme Rimouski -Île Saint-Barnabé (consulté le )
  3. Fortin et Lechasseur 1993, p. 41
  4. Livernoche 1996, p. 6
  5. Frenette 1956, cité par Livernoche 1996, p. 11.
  6. Livernoche 1996, p. 11
  7. « Rimouski », sur IBA Canada (consulté le )
  8. a b et c Zico de Rimouski 2012, p. 7
  9. Tourisme Rimouski, « Présentation de l'île », sur Île Saint-Barnabé (consulté le )
  10. Saindon 1995, p. 394-396
  11. Massicotte et al. 1982, p. 24-26
  12. Gouvernement du Québec, « Seigneurie de Rimouski », sur Commission de la toponymie du Québec (consulté le )
  13. Tourisme Québec, « Excursions à l'Île Saint-Barnabé », sur Tourisme Québec (consulté le )
  14. a et b Office du tourisme de Rimouski, « Excursions à l'Île Saint-Barnabé », sur Tourisme Rimouski (consulté le )
  15. a et b Tourisme Rimouski, « Camping », sur Île Saint-Barnabé (consulté le )
  16. Tourisme Rimouski, « Geocaching », sur Île Saint-Barnabé (consulté le )
  17. a b et c Massicotte 1996, p. 58-59

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Béatrice Chassé, Rimouski et son île : les seigneurs Lepage : l'île Saint-Barnabé, Rimouski, Société d'histoire du Bas-Saint-Laurent et le GRIDEQ, coll. « Collection Les cahiers de l'estuaire » (no 3), , 101 p. (ISBN 2-920270-73-7)
  • Jean-Charles Fortin, Antonio Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. « Les régions du Québec » (no 5), , 860 p. (ISBN 2-89224-194-4)
  • Claude Livernoche, « Géomorphologie du territoire urbain de Rimouski et utilisation de l'espace », Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, Rimouski, vol. 19, no 2,‎ , p. 5-13 (ISSN 0319-0730, lire en ligne, consulté le )
  • Marie-Andrée Massicotte et al., Une lumière sur la côte, Pointe-au-Père, 1882-1982, Rimouski, Corporation des fêtes du centenaire de Pointe-au-Père, , 461 p. (OCLC 15983265)
  • Marie-Andrée Massicotte, « Une île au large de la ville », Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, Rimouski, vol. 19, no 2,‎ , p. 57-62 (lire en ligne, consulté le )
  • Nature Québec, ZICO de Rimouski: la mer en ville! : Plan de conservation, Québec, , 98 p. (ISBN 978-2-923731-63-6, lire en ligne)
  • Richard Saindon, Histoire de Rimouski par le nom de ses rues, Rimouski, Richard Saindon, , 522 p. (ISBN 2-9804670-0-6)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]