Élections générales espagnoles de 1881

Élections générales espagnoles de 1881
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Les élections générales espagnoles de 1881 sont les élections à Cortes tenues en Espagne le dimanche 21 août 1881 pour élire les 392 sièges du Congrès des députés et 180 des 360 sièges du Sénat[1].

Il s’agit des deuxièmes élections sous l’égide de la Constitution de 1876.

Comme cela restera habituel jusqu’aux dernières années de la Restauration bourbonienne, elles donnent une écrasante majorité au parti nouvellement nommé au gouvernement, dans ce cas le Parti libéral fusionniste (« Parti libéral ») de Práxedes Mateo Sagasta, qui remporte 297 sièges au Congrès[2]. Après plus de 6 ans de gouvernement du Parti libéral-conservateur (« Parti conservateur ») d’Antonio Cánovas del Castillo, il s’agit des élections qui inaugurent le turno — l’alternance politique bipartiste frauduleuse de la Restauration basée sur l’exploitation des réseaux de caciques —[3],[4],[5].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le roi Alphonse XIII décide de faire usage de sa prérogative de dissolution du Parlement, et d'intervenir comme modérateur du pouvoir politique, après une menace de Sagasta de se retirer du jeu politique si les conservateurs se maintenaient au pouvoir, ce qui ferait courir le risque d’une explosion révolutionnaire dans le pays[6].

Par la suite, le processus d’alternance entre libéraux et conservateurs se fera de façon pacifique[7].

Cette législature marque une première étape de réformes progressistes dans le pays, comme l’établissements de certaines libertés fondamentales[8],[9],[5].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Commes les précédentes, les élections se font sous l'égide de la loi électorale de 1878, qui a rétabli le suffrage censitaire masculin. Il est donc réservé aux hommes majeurs — âgés d’au moins 25 ans — s’acquittant d’un certain cens, ce qui signifie un nombre d’électeurs significativement réduit.

Le nombre d’électeurs s’élève à 846 961, soit environ 5 % de la population totale[10],[2].

Participation[modifier | modifier le code]

Le taux de participation n’est pas communiqué officiellement.

Résultats[modifier | modifier le code]

Groupe ou parti Députés[2]
Libéraux-fusionnistes et candidats du gouvernement 297
Conservateurs canovistes 39
Démocrates 32
Indépendants 10
Union catholique (es) 3
Traditionalistes 2
Non identifiés 9

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) « Real decreto declarando disueltos el Congreso de los Diputados y la parte electiva del Senado », Agencia Estatal Boletín Oficial del Estado, no 177,‎ , p. 871 (lire en ligne)
  2. a b et c Martínez Ruiz, Maqueda Abreu et de Diego 1999, p. 109.
  3. Dardé 2007, loc 437.
  4. Martorell Linares et Juliá 2019, p. 122-123.
  5. a et b Elizalde Pérez-Grueso 2011, p. 425.
  6. Martorell Linares et Juliá 2019, p. 123.
  7. Martorell Linares et Juliá 2019, p. 134.
  8. Pro 2019, p. 631
  9. Guereña 2002, loc 539.
  10. Dardé 2007, loc 1549.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Albert Carreras de Odriozola et Xavier Tafunell Sambola, Estadísticas históricas de España, siglos XIX-XX, vol. 1, Bilbao, Fundación BBVA, , II éd. (1re éd. 1989), 1072–1097 p. (ISBN 84-96515-00-1, lire en ligne [archive du ])
  • (es) Carlos Dardé, La aceptación del adversario : Política y políticos de la Restauración, 1875-1900, Biblioteca Nueva, (ISBN 978-84-9742-733-3)
  • [Elizalde Pérez-Grueso 2011] (es) María Dolores Elizalde Pérez-Grueso, María Dolores Buldain Jaca (dir.) et al., « La Restauración, 1875-1902 », dans Historia contemporánea de España (1808-1923), Madrid, Akal, (ISBN 978-84-460-3104-8), p. 371-521
  • [Guereña 2002] (es) Jean-Louis Guereña, « État et nation en Espagne XIXe siècle », dans Francisco Campuzano, Les Nationalismes espagnols (1876-1978), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, (ISBN 978-2-84269-527-9)
  • (es) Miguel Martínez Cuadrado (es), Elecciones y Partidos Politicos de Espana : 1868-1931, Madrid, Taurus, , 998 p.
  • (es) Enrique Martínez Ruiz, Consuelo Maqueda Abreu et Emilio de Diego, Atlas histórico de España, vol. 2, Bilbao, Ediciones KAL, , 108–110 p. (ISBN 9788470903502, lire en ligne)
  • (es) Miguel Martorell Linares et Santos Juliá, Manual de historia política y social de España (1808-2011), RBA, , 544 p. (ISBN 9788490562840)
  • (es) Montserrat García Muñoz, « La documentación electoral y el fichero histórico de diputados », Revista General de Información y Documentación, vol. 12, no 1,‎ , p. 93–137 (ISSN 1132-1873, lire en ligne, consulté le )
  • (es) Juan Pro, La construcción del Estado de España : Una historia del siglo XIX, Madrid, Alianza Editorial, coll. « Alianza Ensayo », , 768 p. (ISBN 978-84-9181-467-2)
  • (en) Alejandro Martínez Relanzón, « Political Modernization in Spain Between 1876 and 1923 », Université Marie Curie-Skłodowska, Madrid, vol. 24, no 1,‎ , p. 145–154 (DOI 10.17951/k.2017.24.1.145, lire en ligne)