Église des Saints-Asomates d'Athènes

Église des Saints-Asomates d'Athènes
Image illustrative de l’article Église des Saints-Asomates d'Athènes
Vue de l'église depuis le sud.
Présentation
Nom local Ναός Αγίων Ασωμάτων
Culte Christianisme orthodoxe
Dédicataire Anges (« Incorporels »)
Type Église
Rattachement Archevêché d'Athènes
Fin des travaux Seconde moitié du XIe siècle
Autres campagnes de travaux Extensions : après 1880
Restaurations : 1958–1960
Style dominant Byzantin, à croix inscrite
Protection Site archéologique de Grèce
Bâtiment protégé en Grèce
Géographie
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Attique
Dème Athènes
Coordonnées 37° 58′ 40″ nord, 23° 43′ 16″ est

Carte

L’église des Saints-Asomates d'Athènes (en grec moderne : Ναός Αγίων Ασωμάτων / Naós Agíon Asomáton), est un édifice religieux byzantin situé dans le quartier athénien de Thissío, à proximité immédiate de la rue Ermoú. Imprécisément daté de la seconde moitié du XIe siècle, le monument est dédié aux Anges, qualifiés de « Saints Incorporels » ou « Saints Asomates » (Άγιοι Ασώματοι).

Histoire[modifier | modifier le code]

Faute de preuves documentaires écrites, l'histoire primitive de l'église est largement méconnue[1]. Selon Anastásios Orlándos et Arthur Hubert Stanley Megaw, elle daterait de la seconde moitié du XIe siècle de par ses caractéristiques architecturales, proches d'autres églises contemporaines comme l'église de la Panagía Kapnikaréa[2],[3]. Comme cette dernière, elle fut potentiellement fondée par un membre de l'aristocratie locale ou un haut représentant de l'Empire byzantin[4].

À partir de 1880, l'édifice a connu de multiples extensions disgracieuses rompant avec l'architecture originelle[5]. Furent ajoutés des espaces de 4 m de large et 17,75 m de long au nord, et de 5 m de large et de 16 m de long côté sud. Seul le dôme rappelait depuis lors l'église byzantine[1].

Afin de redonner à l'édifice ses caractéristiques initiales, des travaux de restauration furent conduits entre 1958 et 1960. Outre la destruction des ajouts modernes, les murs nord et sud ont été partiellement repris, tandis que le mur ouest a été intégralement reconstruit. À l'intérieur, la coupole a fait l'objet de modifications et l'enduit retiré a permis de révéler des traces de fresques[6]. Les travaux ont également donné lieu à des fouilles. Dans le narthex, trois tombes ont été mises au jour[7], ainsi que des inscriptions[8],[9],[10] et des poteries de l'époque byzantine[11],[12].

Architecture[modifier | modifier le code]

L’église des Saints-Asomates d'Athènes présente un plan à croix inscrite[5]. Quatre piliers monolithiques surmontés de remplois de bases de colonnes faisant office de chapiteaux soutiennent un dôme octogonal[13],[14]. Ce dernier est caractéristique du « type athénien (el) », c'est-à-dire percé de huit fenêtres séparées par de fines colonnes au dessus desquelles figurent des chapiteaux et des voussures en marbre[14]. Les fenêtres sont obturées par des panneaux de marbre percés de trous en forme de rosettes, proches de ceux de l'église des Saints-Apôtres.

La maçonnerie est en appareil cloisonné à croix[3] avec de la pierre poreuse de Mégare[15]. Le mur nord du narthex présente une porte en fer à cheval de 1,15 m de large et 1,85 m de haut[16], similaire à celle située au sud de l'église de la Panagía Kapnikaréa[17]. Sur la façade ouest, deux fragments d'une frise constituée de motifs pseudo-coufiques en terre cuite sont encore aujourd'hui visibles, à l'image de l'église Saints-Théodore d'Athènes[18].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Efstáthios Stíkas 1960, p. 117.
  2. Efstáthios Stíkas 1960, p. 122.
  3. a et b Gisèle Hadji-Minaglou, « Le grand appareil dans les églises des IXe – XIIe siècles de la Grèce du Sud », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 118, no 1,‎ , p. 161–197 (lire en ligne, consulté le ), p. 176.
  4. (en) Effie Athanassopoulos, « Byzantine monuments and architectural "cleansing" in nineteenth-century Athens », dans Héritages de Byzance en Europe du Sud-Est à l’époque moderne et contemporaine, École française d’Athènes, (ISBN 978-2-86958-530-0, lire en ligne), p. 195–218, p. 196 et 197.
  5. a et b Georges Daux 1960, p. 616.
  6. Georges Daux 1960, p. 616 et 618.
  7. Efstáthios Stíkas 1960, p. 117 et 118.
  8. Efstáthios Stíkas 1960, p. 120 (figure 49) et 122.
  9. (en) Angelos Chaniotis, Thomas Corsten, Guy Stroumsa et Rolf Tybout, Supplementum Epigraphicum Graecum, vol. 53, Leyde, Éditions Brill, (ISBN 978-90-04-19449-6, lire en ligne), chap. 1, p. 94.
  10. (en) British School at Athens, Archaeological Reports, Athènes, Council of the Society, (lire en ligne), p. 3.
  11. Efstáthios Stíkas 1960, p. 120 (figure 51).
  12. (en) Dimitris Skarlatos, Tilemachos Zakinthinos et Ioanis Koumanoudis, « The use of ceremic pots in old worship places », dans Dena Rosslere, Developments in Ceramic Materials Research, New York, Nova Publishers, , 292 p. (ISBN 978-1-60021-770-8, lire en ligne), p. 141–172, p. 144.
  13. (en) Eugenía Drakopoúlou, « British School at Athens research into Byzantine Attica », dans Michael-Llewellyn Smith, Paschalis Kitromilides et Eleni Calligas, Scholars, travels, archives: greek history and culture through the British School at Athens (Actes de la conférence à la Fondation nationale de la recherche, 6–7 octobre 2006, Athènes), Athènes, British School at Athens, , 244 p. (ISBN 978-090-488-760-0, lire en ligne), p. 145–151, p. 147.
  14. a et b (en) « Church of Agioi Asomatoi "Thissiou" », dans Vasiliki Krevvata et al., Navigating the Routes of Art and Culture (trad. du grec moderne par Deborah Brown-Kazazis), Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, , 144 p. (ISBN 978-960-386-102-7, lire en ligne), p. 114.
  15. Charalambos Bouras 2018, p. 234.
  16. Efstáthios Stíkas 1960, p. 118 et 119.
  17. Efstáthios Stíkas 1960, p. 119.
  18. (el) Ministère de la Culture et des Sports, « Ναός Αγίων Ασωμάτων, Αθήνα » [« Église des Saints-Asomates, Athènes »], sur www.odysseus.culture.gr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Charalambos Bouras, Byzantine Athens, 10th - 12th Centuries, Londres, Routledge, (ISBN 978-1-351-59697-8, lire en ligne), p. 162–164.
  • (el) Sofoklís Dimitrakópoulos, Εκκλησίες και μοναστήρια των Αθηνών [« Églises et monastères d'Athènes »], Athènes, Solidarité (ONG de l'Église de Grèce),‎ , 205 p. (ISBN 960-88014-4-3), p. 116–118.
  • (el) Ekateríni Koumarianoú, Αθήνα: η πόλη - οι άνθρωποι. Αφηγήσεις και μαρτυρίες, 12ος-19ος αιώνας [« Athènes : la ville - le peuple. Récits et témoignages, XIIe – XIXe siècle »], Athènes, Potamós,‎ , 496 p. (ISBN 960-8350-40-9), p. 309.
  • (el) Konstantínos Bíris (en), « Η αναστήλωση του ναού τον Αγίων Ασωμάτων » [« La reconstruction de l'église des Saints-Asomates »], O Méntor, vol. 9, no 37,‎ , p. 118–129 (ISSN 1105-7181).
  • (en) John Freely, Strolling through Athens: A guide to the city, Londres, Penguin Books, , 363 p. (ISBN 978-0-14-012650-1), p. 228.
  • Raymond Janin, Géographie ecclésiastique de l'empire byzantin, t. 2 : Les églises et les monastères des grands centres byzantins : Bithynie, Hellespont, Latros, Galèsios, Trébizonde, Athènes, Thessalonique, Paris, Institut français d'études byzantines, , 472 p. (lire en ligne), p. 305–306.
  • Georges Daux, « Chroniques des fouilles et découvertes archéologiques en Grèce en 1960 », Bulletin de correspondance hellénique, École française d'Athènes, vol. 85,‎ , p. 601-953 (ISSN 0007-4217, lire en ligne), p. 613–618. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (el) Efstáthios Stíkas, « Ο ναός των Αγίων Ασωμάτων «Θησείου» » [« L'église des Saints-Asomates « de Thissío » »], Bulletin de la Société Archéologique Chrétienne, vol. 19,‎ , p. 115–126 (ISSN 1105-5758, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]