Zahi Hawass

Zahi Hawass (arabe : زاهي حواس), né le à Damiette, est un égyptologue, archéologue et universitaire égyptien[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière académique[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass en 2009, coiffé d'un Stetson à l'Indiana Jones[2].

Après des études en Égypte et aux États-Unis, où il est diplômé en 1967, il devient consultant pour de nombreux documentaires avant d'occuper divers postes et devenir finalement le secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes[3].

Son premier poste, en 1969, est celui d'inspecteur des antiquités à Tounah el-Gebel, en Moyenne-Égypte. La même année, il est également inspecteur des antiquités à Edfou, à Abydos et à Al-Minya. L'année suivante, c'est à Alexandrie, pour la partie ouest du delta du Nil. En 1972, il est nommé à ce poste pour la région du Caire, en 1973, aux temples d'Abou Simbel, en 1974, à Louxor[3]. De 1974 à 1979, il est premier inspecteur des antiquités, puis en 1980, inspecteur en chef puis il occupe le poste de directeur général des antiquités du plateau de Gizeh, de Saqqarah et de l'oasis de Bahariya entre 1987 et 1997[3].

Professeur invité dans plusieurs universités américaines et européennes, il est également membre de l'Académie russe des sciences naturelles et de l'Académie royale des Beaux-Arts de Sainte Élisabeth de Hongrie (en)[4] ainsi que de plusieurs autres sociétés savantes. Entre 1998 et 2002, il occupe le poste de sous-secrétaire d'État pour les monuments de Gizeh avant de devenir en 2002 le secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes[3]. C'est à ce titre qu'il fait passer une loi en 2010 annulant le quota de 10 % de biens que les missions étrangères avaient l'habitude de prélever sur leurs découvertes[5].

Carrière politique, chute et retour[modifier | modifier le code]

Il est nommé ministre des Antiquités, un poste ministériel nouvellement créé, par Hosni Moubarak en . Il démissionne le de ses fonctions ministérielles puis est reconduit, le , dans les fonctions de ministre des Antiquités dans le nouveau gouvernement présidé par le Premier ministre Essam Charaf[6]. Il démissionne de nouveau le après que le Premier ministre Charaf l'a informé qu'il ne serait pas reconduit dans ses fonctions. Il est remplacé le à la tête du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes par Mohamed Abdel Fattah puis un mois après par Moustapha Amine[7]. Très critiqué pour sa relation étroite avec le clan Moubarak, une enquête est par ailleurs en cours contre Zahi Hawass sur des allégations de corruption[8].

Interdit de sortie d'Égypte après la chute du raïs, il est de nouveau libre de voyager depuis , il entame alors une série de conférences internationales[9]. En 2018, son nom est donné à un nouveau centre d'études égyptologiques[10],[11].

Combat pour rapatrier les Antiquités égyptiennes[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass avec Laura Bush et Liz Cheney devant la pyramide de Khéops (23 mai 2005).

Depuis 2009, il s'est lancé dans une grande campagne pour récupérer les trésors de l'Égypte antique à l'étranger[12],[13]. Pour arriver à l'objectif souhaité, il organise des communiqués de presse à grande échelle pour sensibiliser l'opinion publique occidentale[14].

Dans ce combat, il réclame sans succès le retour de la Pierre de Rosette, la stèle qui a permis à Champollion de déchiffrer l'écriture hiéroglyphique[15],[16]. De même, il réussit à convaincre les responsables français de rendre à l'Égypte cinq fragments de peintures murales qui proviennent du tombeau d'un dignitaire de la XVIIIe dynastie situé dans la vallée des Rois, auparavant exposées au musée du Louvre[17],[18]. Il travaille également d'arrache-pied pour obtenir le retour du buste de Néfertiti détenu par le Neues Museum de Berlin[19],[20].

Arrivé à la tête du ministère des Antiquités dans un contexte houleux marqué par la révolution, il réussit à mettre en place une stratégie avec l'UNESCO pour assurer une meilleure protection des sites archéologiques égyptiens[21],[22].

Polémiques[modifier | modifier le code]

En Occident, Hawass a été accusé de comportement autoritaire incluant l'interdiction faite aux archéologues d'annoncer leurs propres découvertes[23] ; on l'accuse ainsi de courtiser les médias pour son propre compte, après leur avoir interdit l'accès aux sites archéologiques sous prétexte d'amateurisme[24]. Plusieurs égyptologues, ont au contraire déclaré lors d'interviews que la plupart des travaux du docteur Hawass étaient dépassés depuis longtemps[25]. Hawass a délibérément ignoré ou méprisé ces critiques. Interrogé à ce sujet, il déclare que ce qu'il fait, il le fait dans l'intérêt de l'Égypte et pour la sauvegarde de ses antiquités[26].

Travaux[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass examinant une momie (2018).

Il est l'artisan de la restauration du Sphinx de Gizeh, qui a suscité maintes controverses, avec par exemple l'usage de béton armé[27].

Le , Zahi Hawass et son équipe ont déménagé dans la mythique tombe KV62 la momie de Toutânkhamon vers un nouveau sarcophage[28].

En restaurant les murs de la mosquée Abou el-Hagag sur le temple de Louxor, ils ont fait une découverte : des linteaux, piliers et bas-reliefs vieux de 3 300 ans[29].

Soixante-trois tombes ont été mises au jour dans la vallée des Rois, mais aucune par un archéologue égyptien. Zahi Hawass espère mettre fin à cette série. En 2008, son équipe a entamé des recherches entre les tombeaux de Mérenptah et de Ramsès II avec pour objectif de trouver la sépulture de Ramsès VIII[30].

Authentification de la momie de la reine Hatchepsout[modifier | modifier le code]

Zahi Hawaas au congrès international d'égyptologie (Le Caire, 2019).

Zahi Hawass a authentifié la momie de la reine Hatchepsout, trouvée en 1903 dans la tombe KV60[31]. Le mystère a été définitivement éclairci en passant au CT Scan un vase canope portant sa titulature. Dans cette urne contenant ses viscères momifiés, Zahi Hawass et son équipe ont décelé une molaire à laquelle manquait une des racines. Et ce fragment de dent correspond parfaitement au vide laissé dans la mâchoire de la momie où se trouve toujours la racine manquante[32].

Cette momie ainsi que d'autres sont décrites dans l'ouvrage Scanning the Pharaohs: CT Imaging of the New Kingdom Royal Mummies, qu'il a co-écrit avec Sahar Saleem[33].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Docteur honoris causa[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass reçoit le grand prix du Ministère de la Culture saoudienne (en) (2018).

Décorations[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass décoré par le président péruvien Alan García des insignes du grand-croix de l'ordre du Soleil (Lima, 4 juillet 2011).

Décorations égyptiennes[modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

Principales publications[modifier | modifier le code]

Zahi Hawass signant un autographe (août 2003).

En français[modifier | modifier le code]

  • Au royaume des pharaons, Éd. Prisma, Paris, 2019
  • Le trésor de Toutânkhamon, Éd. Citadelles & Mazenod, Paris, 2019
  • Découvrir Toutânkhamon : De Howard Carter à l'ADN, Éd. du Rocher, Paris-Monaco, 2016
  • L'art pharaonique, Éd. White Star, Londres, 2019
  • Les Tombes oubliées de Thèbes, Éd. Thames & Hudson, Londres, 2010
  • La fantastique histoire des constructeurs de pyramides, Éd. du Rocher, Paris-Monaco, 2009, (ISBN 978 2 268 06810 7)
  • Le style égyptien, Éd. Citadelles et Mazenod, Paris, 2009
  • Le Trésor de Toutânkhamon, Éd. Imprimerie nationale, Paris, 2008
  • Les trésors perdus de la vallée des Rois, Éd. Mengès, Paris, 2006
  • Trésors cachés de l'Égypte, Éd. National Geographic, Londres, 2004

En anglais[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Zahi Hawaas », sur babelio.com
  2. « Le pharaon business de Zahi Hawass », sur lexpress.fr,
  3. a b c et d « Zahi Hawass », sur aucegypt.edu
  4. « Boletín de Bellas Artes », Real Academia de Bellas Artes de Santa Isabel de Hungría, no 37,‎ , p. 179 (lire en ligne [PDF])
  5. Claire Talon, « Pilleurs d'Égypte », sur lemonde.fr,
  6. « Égypte : l’archéologue Zahi Hawass nommé ministre des Antiquités », sur jeuneafrique.com,
  7. « Le retour de Zahi Hawass, archéologue tout-puissant », sur telerama.fr,
  8. « Égypte : Zahi Hawass détrôné », sur sciencesetavenir.fr,
  9. « Zahi Hawass est de retour ! », sur sciencesetavenir.fr,
  10. « Zahi Hawaas Center of Egyptology », sur hawass.bibalex.org
  11. « Egyptology research centre named after Zahi Hawass opens in Cairo's Smart Village », sur english.ahram.org.eg,
  12. « Zahi Hawass, le souverain des antiquités égyptiennes », sur lemonde.fr,
  13. « Zahi Hawass ou le retour de l’Égyptologie en terre natale », sur jeuneafrique.com,
  14. « L'Égypte réclame ses trésors aux musées », sur leparisien.fr,
  15. « L'Égypte réclame le retour de la pierre de Rosette », sur liberation.fr,
  16. « Zahi Hawass, un nationaliste aux antiquités égyptiennes », sur la-croix.com,
  17. « L'Égypte veut récupérer ses antiquités éparpillées dans le monde », sur lemonde.fr,
  18. « La France rend à l'Égypte des fragments de peintures murales », sur rfi.fr,
  19. « Zahi Hawass et la chasse aux trésors », sur jeuneafrique.com,
  20. « L'Égypte réclame la restitution du buste de Néfertiti », sur lepoint.fr,
  21. « Hawass, superstar dell egittologia stregato dal Mann », sur repubblica.it,
  22. « L’Indiana Jones égyptien débarque à Saqqara », sur lepoint.fr, .
  23. « Pyramide de Khéops : les découvertes remises en cause par les rivalités ? », sur leparisien.fr,
  24. « Zahi Hawass fait son show », sur jeuneafrique.com,
  25. « Égypte : cette « découverte » dans la pyramide de Khéops qui crée la polémique », sur leparisien.fr,
  26. « Former Egyptian antiquities minister faces questions over theft from pyramid », sur theguardian.com,
  27. « Zahi Hawass, l'homme qui tutoie le Sphinx », sur sciencesetavenir.fr,
  28. « Égypte : Une tombe inconnue détectée dans la vallée des Rois ? », sur sciencesetavenir.fr,
  29. « À Louxor, l'allée des Sphinx témoigne de l'opulence des Empires d'Égypte », sur leparisien.fr,
  30. « Vallée des Rois : Zahi Hawass passe à l'attaque », sur sciencesetavenir.fr,
  31. « La momie d'Hatchepsout a été retrouvée », sur nouvelobs.com,
  32. « Le mystère de la momie de la reine Hatchepsout », sur lefigaro.fr,
  33. (en-US) « Scanning the Pharaohs », sur World Archaeology, (consulté le )
  34. a b c d e et f « Zahi Hawaas » [PDF], sur festivaldecineglobal.org
  35. « Recent Awards to Dr. Zahi Hawass », sur guardians.net
  36. « Hawass receives honourary doctorate from Lisbon », sur english.ahram.org.eg,
  37. « Encore un doctorat », sur hebdo.ahram.org.eg, 24 au 30 juin 2009
  38. « Egyptologist Hawass promotes Egypt in Bulgaria », sur english.ahram.org.eg,
  39. « Ministro de Cultura ofrece cena de gala a arqueólogo egipcio Zahi Hawass », sur diariohispaniola.com,
  40. « Hawass receives honorary doctorate in Peru, promotes tourism to Egypt », sur english.ahram.org.eg,
  41. (en) « Hawass Rewarded Honorary Doctorate from RSUH », sur see.news, .
  42. a b et c « Zahi Hawass », sur drhawass.com
  43. « Zahi Hawass », sur time.com, .
  44. « Dr. Hawass Receives an Emmy ! », sur guardians.net,
  45. « Zahi Hawass awarded the Golden Memorial Medal in Prague », sur drhawass.com,
  46. « Egyptologist Zahi Hawas awarded prestigious European prize », sur egypttoday.com,
  47. « Zahi Hawass awarded Golden Gala of Magna Graecia Film Festival in Italy », sur english.ahram.org.eg,
  48. (en) « Un honors Egyptologist Zahi Hawass as Culture, Antiquities Ambassador », sur egyptindependent.com,
  49. « Italy to grant Zahi Hawass Social Commitment award », sur egypttoday.com,
  50. « Zahi Hawass honored at the 2018 Mediterranean Tourism Forum », sur drhawass.com,
  51. Modèle:Lien we
  52. a et b « Zahi Hawass in Brazil », sur drhawass.com,
  53. (en) « Saudi Arabia honours Egyptian Egyptologist Zahi Hawass for his devotion to archaeology », sur english.ahram.org.eg, .
  54. « Ancient Sicilian city of Noto honours Zahi Hawass as 'world's most famous archaeologist' », sur english.ahram.org.eg,
  55. « Hawass Shows Monumental Discoveries to Arab Tourism Ministers », sur see.news,
  56. (en) « Egypt’s Faculty of Economics & Political Science at Cairo University honors Zahi Hawass », sur egypttoday.com, .
  57. « Real Decreto 481/2009, de 27 de marzo, por el que se concede la Orden de las Artes y las Letras de España al Dr. Zahi Hawass », sur boe.es,
  58. « Seuls 30 % des trésors de l'Égypte ont été découverts », sur leparisien.fr, .
  59. « Zahi Hawaas : Commendatore Ordine al Merito della Repubblica Italiana », sur quirinale.it,
  60. « Japan grants Khaled Anany, Zahi Hawass, the ‘Order of the Rising Sun’ », sur egyptindependent.com (consulté le )
  61. « Hawass receives Peru's highest award », sur english.ahram.org.eg,
  62. (en) « Poland grants Minister of Antiquities Anany, Egyptologist Hawass Order of Merit », sur egyptindependent.com, .
  63. « Les énigmes du Sphinx », sur tv5monde.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Delasalle, « Par Osiris et par Hawass », Télérama, no 3469,‎ , p. 36-39.
  • Collectif, Guardian of Ancient Egypt: Studies in Honor of Zahi Hawass, Prague, éd. Czech Institute of Egyptology, 2021.

Liens externes[modifier | modifier le code]