Yang Jiang

Yang Jiang
Yang Jiang en 1941.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 104 ans)
Peking Union Medical College Hospital (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Yang Yinhang (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Qian Zhongshu (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Qian Yuan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
Œuvres principales
Six récits de l'école des cadres

Yang Jiang (chinois traditionnel : 楊絳 ; chinois simplifié : 杨绛 ; pinyin : Yáng Jiàng), née Yang Jikang (chinois traditionnel : 楊季康 ; chinois simplifié : 杨季康 ; pinyin : Yáng Jìkāng) le à Pékin et morte le dans la même ville, est une femme de lettres et traductrice chinoise. Elle est l'épouse du grand écrivain et érudit Qian Zhongshu (1910-1998).

Biographie[modifier | modifier le code]

Née à Pékin, elle est élevée dans le sud de la Chine. Elle étudie la littérature aux universités Dongwu de Suzhou et Qinghua de Pékin. Elle réside ensuite en Europe, à Londres et Paris, de 1935 à 1938. Puis, à Shanghai, elle est l'auteur de pièces de théâtre « antiromantiques » : À vos souhaits (1944), Prendre le vrai pour le faux (1945) et Duvets emportés par le vent (1947). Après 1949, elle enseigne à l'université Qinghua et fait des recherches à l'université de Pékin et à l'Académie des sciences sur la littérature occidentale. Ses critiques paraissent en 1979 dans un recueil, Boue de printemps. Elle traduit aussi des œuvres européennes : La Vie de Lazarillo de Tormes (1951), Histoire de Gil Blas de Santillane (1956), ainsi que Don Quichotte (1978)[1]. Sa traduction en chinois de Don Quichotte, commencée avant la Révolution culturelle, confisquée par les Gardes rouges et achevée en 1978, est toujours considérée, en 2016, comme la version définitive[2].

Elle est la sœur d'une autre traductrice, Yang Bi (楊必)(1922-1968). Après la mort de son mari et de sa fille, elle écrivit Nous trois (《我們仨》), paru en 2003, pour eux.

Elle meurt le à Pékin[2].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Au cours des années 1980 est apparu un courant appelé « littérature de réflexion » (fansi wenxue), ou « d'introspection », qui se proposait de faire la critique de la Révolution culturelle. Il a inspiré de jeunes écrivains comme Wang Meng, Zhang Xianliang ou Zhang Jie, mais aussi des écrivains plus âgés comme Ba Jin ou Yang Jiang. Les recueils de Yang Jiang Six récits de l'école des cadres (1981), Sombres nuées (1990) et Mémoires décousus (1991) appartiennent à ce courant, couvrant aussi la période du Grand Bond en avant[3].

Son expérience dans une « école des cadres » du Henan de 1969 à 1972, où elle est déportée avec son époux durant la Révolution culturelle, lui inspire ses Six récits de l'école des cadres (1981)[1]. C'est avec cette œuvre qu'elle se fait largement connaître[4].

Liste des œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1944 : Ni xin ru yi (À vos souhaits), théâtre
  • 1945 : Nong zhen cheng jia (Prendre le vrai pour le faux), théâtre
  • 1947 : Feng xu (Duvets emportés par le vent), théâtre
  • 1979 : Chun ni ji (Boue de printemps), recueil de critiques
  • 1981 : Gan xiao liu ji (Six récits de l'école des cadres), récits
  • 1985 : Jiang yin cha (En quête de thé), souvenirs
  • 1988 : Xi zao (Le Bain), roman
  • 1990 : Bingwu Dingwei nianji shi : niaoyun yu jinbian (Sombres nuées)
  • 1991 : Zayi yu zaxie (Mémoires décousus)
  • 2003 : Women sa (Nous trois), mémoires

Traductions en français[modifier | modifier le code]

  • Six récits de l'école des cadres, trad. par Isabelle Landry et Zhi Sheng, Christian Bourgois éditeur, Paris, 1983.
  • Sombres nuées : chronique des années Bing Wu et Ding Wei, trad. par Angel Pino, Christian Bourgois éditeur, Paris, 1992.
  • Le Bain, trad. par Nicolas Chapuis, Christian Bourgois éditeur, Paris, 1992.
  • Mémoires décousus, trad. par Angel Pino et Isabelle Rabut, Christian Bourgois éditeur, Paris, 1997.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b A. Peyraube, dans André Lévy (dir.), Dictionnaire de littérature chinoise, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », 1994, rééd. 2000, p. 364-365
  2. a et b (en) Amy Quin, « Yang Jiang Dies at 104; Revered Writer Witnessed China’s Cultural Revolution », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Noël Dutrait, Petit Précis à l'usage de l'amateur de littérature chinoise contemporaine, Arles, Éditions Philippe Picquier, 2002, p. 30-35.
  4. Li-hua Ying, Historical Dictionary of Modern Chinese Literature, The Scarecrow Press, 2010, p. 234.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Numéro spécial « Yang Jiang », Renditions, numéro 76, automne 2011.
  • Liu Meizhu, « Propos de Yang Jiang recueillis par Liu Meizhu », Perspectives chinoises, numéro 94 , mars-. [lire en ligne]
  • Liu Meizhu, « Yang Jiang et ses traductions », in Isabelle Rabut (éd.), Les Belles Infidèles dans l’empire du Milieu : Problématique et pratiques de la traduction dans le monde Chinois moderne, Paris, You Feng, 2010, p. 33-44.
  • Angel Pino, « Yang Jiang (1911-) », Encyclopædia Universalis. [lire en ligne].
  • (en) Christopher G. Rea, « Yang Jiang's 楊絳 Conspicuous Inconspicuousness: A Centenary Writer in China's 'Prosperous Age’ », China Heritage Quarterly, numéro 26, . [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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