Woyzeck

Woyzeck
Auteur Georg Büchner
Pays Drapeau du Grand-duché de Hesse Grand-duché de Hesse
Version originale
Langue Allemand
Titre Woyzeck
Éditeur Sauerländer
Lieu de parution Francfort
Date de parution
Date de création
Metteur en scène Eugen Kilian
Lieu de création Théâtre Cuvilliés

Woyzeck est une pièce de théâtre fragmentaire de Georg Büchner écrite en 1836. Elle est restée inachevée après la mort de Büchner (en 1837)[1].

Historique[modifier | modifier le code]

L'histoire est inspirée de l'affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, fabricant de perruques et coiffeur sans emploi accusé d'avoir poignardé sa maîtresse, la veuve du chirurgien Woost, le [2],[3],[4].

Le frère de Büchner, Ludwig, recueille ses écrits et les fait publier avec une introduction et une biographie en 1850 chez Sauerländer à Francfort. Bertolt Brecht fait connaître la pièce au XXe siècle, comme les surréalistes ont fait connaître le marquis de Sade. Woyzeck est aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature allemande. L'œuvre n'a cependant, jamais eu de fin et l'ordre que l'on connait actuellement est un ordre qui a été défini avec ce qui semblait être le plus logique. Les écrits retrouvés n'avaient pas encore de titre, et Woyzeck n'était qu'un titre provisoire[5].

Photo prise par Fred Erismann en 1937 lors de la production de la pièce au Stadttheater Bern. Elle représente sur une scène de théâtre dans un décor représentant un pièce d'un appartement un acteur costumé en soldat prend dans ses bras une femme.
Photo prise par Fred Erismann (de) en 1937 lors de la production de Woyzeck au Stadttheater Bern dans une mise en scène de Fritz Jessner (de).

Résumé[modifier | modifier le code]

Le texte étant fragmentaire, chaque metteur en scène a écrit sa propre adaptation. Ainsi, ce résumé peut être contredit par d'autres lectures des fragments. C'est donc ici un résumé factuel et simpliste qui ne s'attache pas à l'aspect profondément poétique de la pièce.

Woyzeck, un jeune soldat, vit difficilement. Pour satisfaire aux besoins de sa bien-aimée, Marie, et leur fils, il sert de cobaye au médecin contre un peu d'argent et de subalterne au capitaine de la garnison. Ces mauvais traitements le font de plus en plus tomber dans la folie. Lorsqu'il soupçonne Marie de fréquenter le tambour-major, il perd la raison et, par jalousie, tue Marie[1].

Influences[modifier | modifier le code]

Le texte est rempli de références à la Bible, à Faust de Goethe, à Hamlet de William Shakespeare et aux autres œuvres de Büchner (Lenz, La Mort de Danton). Le conte raconté par la grand-mère est une réécriture sous une forme ramassée et pessimiste du conte des frères Grimm Les Talents d'étoiles (Die Sterntaler (de)).

Personnages[modifier | modifier le code]

  • Franz Woyzeck, soldat
  • Marie
  • Andres, soldat
  • Le capitaine
  • Le médecin
  • Le tambour-major
  • Un idiot
  • Margret
  • L'enfant de Marie
  • Soldats, domestiques, enfants...

Réception et postérité[modifier | modifier le code]

« Le Woyzeck de Büchner [...], cette œuvre prodigieuse, écrite il y a plus de quatre-vingt ans (G. Büchner était le frère, mort prématurément du célèbre Ludwig Büchner), n'a pour action que le destin d'un simple soldat (vers 1848) qui poignarde sa bien-aimée infidèle ; mais sa puissante évocation montre comment la grandeur de l'être entoure même une existence aussi infime que celle d'un conscrit, Woyzeck, pour laquelle le simple uniforme de fantassin semble encore trop large et trop voyant; comment Woyzeck ne peut empêcher qu'aux abord de son âme ensommeillée, tantôt là, tantôt ici, derrière et devant elle, des horizons s'ouvrent pour se perdre dans le violent, le monstrueux et l'infini; spectacle sans pareil que celui de cet homme maltraité, vêtu de son bourgeron, au centre de l'univers, malgré lui, dans le rapport infini des astres. Voilà du théâtre, voilà ce que pourrait être le théâtre. »

— Rainer Maria Rilke, Correspondance, lettre à Marie de la Tour et Taxis, 9 juillet 1915

Heiner Müller a consacré un texte à la pièce, La Blessure Woyzeck.

Mises en scène notables[modifier | modifier le code]

Postérité de Woyzeck[modifier | modifier le code]

Éditions[modifier | modifier le code]

  • Woyzeck, fragments complets, L'Arche, coll. « Scène ouverte », Paris, 1993
  • La Mort de Danton, Léonce et Léna, Woyzeck, Lenz, GF Flammarion, Paris, 1997
  • Woyzeck, édition bilingue, Gallimard, coll. « Folio théâtre », 2011
  • Woyzeck, traduction nouvelle et postface de Jérôme Thélot, éditions du geste[6], 2019

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hoskyns 2011, p. 319
  2. Hoskyns 2011, p. 318
  3. Hubert Roland, « Littérature, médecine et responsabilité chez E.T.A. Hoffmann, Karl Immermann et leurs contemporains », dans François Ost, Lettres et lois : le droit au miroir de la littérature, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2001, 400 pages, p. 113-125 (ISBN 2802801430).
  4. Sander L. Gilman, « Alban Berg, the Jews and the Anxiety of Genius », dans Ronald Michael Radano, Philip Vilas Bohlman (dir.), Music and the Racial Imagination, University of Chicago Press, 2001, 703 pages, p. 483-509 (ISBN 0226702006).
  5. « Woyzeck », sur www.reseau-canope.fr (consulté le )
  6. « éditions du geste / théâtre », sur éditionsdugeste.wordpress.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Barney Hoskyns (trad. Corinne Julve), Tom Waits, une biographie : Swordfishtrombones et chiens mouillés, Rivages, , 456 p. (ISBN 978-2743624675) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Article connexe[modifier | modifier le code]