Wili

Vila par Andy Paciorek.

Créatures fantastiques de la mythologie slave, les wilis (ou willis, vila , ou plus correctement vily[1]) représentent à peu près la version slave des nymphes grecques.

Les willis sont indissolublement liées au ballet romantique Giselle créé à Paris en 1841, avec ses willis spectrales, jeunes filles mortes le jour de leur mariage, qui saisissent presque le dernier soupir du héros, mais doivent disparaître à l'aube.

Heinrich Heine[modifier | modifier le code]

Ces willis ont été adaptées d'un texte de l'écrivain allemand Heinrich Heine titré De l’Allemagne (Über Deutschland), sont évoqués les « esprits élémentaires » (Elementargeister) dans le chapitre « Traditions populaires » :

« Dans une partie de l'Autriche, il y a une légende qui offre certaines similitudes avec les antérieures, bien que celle-ci soit d'une origine slave. C'est la légende de la danseuse nocturne, connue dans les pays slaves sous le nom de "willi". Les willis sont des fiancées qui sont mortes avant le jour des noces, pauvres jeunes filles qui ne peuvent pas rester tranquilles dans la tombe. Dans leurs cœurs éteints, dans leurs pieds morts reste encore cet amour de la danse qu'elles n’ont pu satisfaire pendant leur vie ; à minuit, elles se lèvent, se rassemblent en troupes sur la grande route, et, malheur au jeune homme qui les rencontre ! Il faut qu'il danse avec elles ; elles l'enlacent avec un désir effréné, et il danse avec elles jusqu'à ce qu'il tombe mort. Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leur doigts, les willis dansent au clair de lune comme les elfes. Leur figure, quoique d'un blanc de neige, est belle de jeunesse ; elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction, leur air a de si doucettes promesses ! Ces bacchantes mortes sont irrésistibles. »

— Heinrich Heine, De l'Allemagne[2],[3].

Formes originales slaves[modifier | modifier le code]

En Serbie, les wilis sont des vierges qui sont mortes damnées. En Bulgarie, où on les nomme samovily, ce sont de jeunes filles mortes sans baptême. En Pologne, les wilis sont de belles jeunes filles qui, en châtiment de leur légèreté dans leur vie passée, sont condamnées à errer dans les airs.

Influences[modifier | modifier le code]

Leur légende a inspiré :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En russe, vily (вилы) est le pluriel de vila (вила). Le w initial est la marque d'une orthographe germanique ou polonaise.
  2. « In einem Teile Östreichs gibt es eine Sage, die mit den vorhergehenden eine gewisse Ähnlichkeit bietet, obgleich sie ursprünglich slawisch ist. Es ist die Sage von den gespenstischen Tänzerinnen, die dort unter dem Namen »die Willis« bekannt sind. Die Willis sind Bräute, die vor der Hochzeit gestorben sind. Die armen jungen Geschöpfe können nicht im Grabe ruhig liegen, in ihren toten Herzen, in ihren toten Füßen blieb noch jene Tanzlust, die sie im Leben nicht befriedigen konnten, und um Mitternacht steigen sie hervor, versammeln sich truppenweis an den Heerstraßen, und wehe dem jungen Menschen, der ihnen da begegnet!… ». » Heinrich Heine : Über Deutschland (Source).
  3. Heinrich Heine, De l'Allemagne, p. 309, Pluriel, 1981.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Heinrich Heine, De l'Allemagne, collection « Tel », Gallimard, Paris, 1998 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Rudolf Simek, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave, Porte-glaive, coll. « Patrimoine de l'Europe », 1995.
  • Elizabeth Warner, Mythes russes, Seuil / Le Point Sagesses, 2005 (ISBN 978-2-02-064016-9)

Articles connexes[modifier | modifier le code]