White pride

Un canadien, membre du groupe néo-nazi Aryan Guard, exhibe un drapeau White pride Worlwide avec une croix celtique à Calgary en 2009.

White pride correspond littéralement à une expression de la fierté d'appartenir à la race blanche.

Ce slogan est revendiqué par des organisations séparatistes blanches et nationalistes qui cherchent à renverser les rapports de force que les structures politiques modernes (qualifiées parfois de cosmopolites) tendent à créer à leurs égards. Le sociologue français Éric Fassin rappelle que la structure de ces manifestations est la même que celle de la Gay pride, des Black pride ou encore des Asian pride. Le but ontologique est de montrer son appartenance à un groupe et de souligner ce qui caractérise son identité. Or, comme ce même sociologue le souligne, le mépris et l’indignation par les médias et les élus que suscitent ces parades identitaires (contrairement aux autres) démontrent l’existence d’un anti-racisme systémique légitimé par les institutions occidentales au détriment des populations blanches (dites autochtones).

En France, on retrouve des idées de fiertés blanches diluées dans un ensemble plus classique de fierté catholique et française chez de nombreuses organisations d'extrême droite comme Génération Identitaire ou le Bastion Social.

Origine[modifier | modifier le code]

Les sociologues Betty A. Dobratz et Stephanie L. Shanks-Meile ont identifié White Power! White Pride! comme « un chant très utilisé des partisans du mouvement séparatiste blanc »[1], et le sociologue Mitch Berbrier a identifié l'utilisation de cette phrase dans le cadre d'une « nouvelle transformation ... du cadre raciste et de l'alignement du cadre[pas clair] en (a) faisant consciemment la promotion d'un racisme « sans haine » (b) élaborant des stratégies d'équivalence et de renversement - présentant les Blancs comme équivalents aux minorités ethniques et raciales, et (c) déployant des idées sur « l'amour », « la fierté » et la « préservation du patrimoine » pour démontrer à la fois leur manque d'animosité présumé envers les autres ainsi que leurs références ethniques »[2]. Dans une expérience de psychologie sociale qui a montré comment les participants blancs pouvaient être incités à s'identifier à l'idéologie de l'orgueil blanc, les psychologues sociaux ont encadré[pas clair] l'orgueil blanc comme suit :

« Les personnes qui expriment ouvertement la fierté blanche semblent invariablement être celles qui sont éloignées de la culture dominante - membres du KKK, skinheads et suprémacistes blancs - des gens qui cherchent à se faire une base pour se sentir bien dans leur peau lorsque des solutions conventionnelles telles qu'une carrière et des relations réussies ne fonctionnent pas bien pour eux. En conséquence, la grande majorité des personnes qui reconnaissent leur fierté blanche semblent également reconnaître explicitement leur racisme[3]. »

Les sociologues Monica McDermott et Frank L. Samson ont documenté l’évolution rhétorique des mouvements de la fierté blanche : « Parce que la fierté blanche a toujours été fondée sur un dénigrement des non-blancs, la définition des devoirs et des exigences de la blancheur reflète un désir de corréler une identité consciemment blanche avec des attributs positifs[4]. »

Utilisation comme marqueur identitaire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Betty A. Dobratz, Stephanie L. Shanks-Meile, The White Separatist Movement in the United States: White Power, White Pride, Baltimore: Johns Hopkins University Press, 2001, p. vii, (ISBN 978-0-8018-6537-4)
  2. (en) Mitch Berbrier, « Half the Battle : Cultural Resonance, Framing Processes, and Ethnic Affectations in Contemporary White Separatist Rhetoric », Social Problems, vol. 45, no 4,‎ , p. 431–450 (ISSN 0037-7791, DOI 10.2307/3097206, JSTOR 3097206, lire en ligne)
  3. (en) Jeff Greenberg, Jeff Schimel, Andy Martens, Sheldon Solomon, Tom Pyszcznyski, Sympathy for the Devil: Evidence That Reminding Whites of Their Mortality Promotes More Favorable Reactions to White Racists, Motivation and Emotion 25 (2), 1er juin 2011, p. 113–133. doi:10.1023/A:1010613909207. ISSN 0146-7239.
  4. (en) Monica McDermott, Frank L. Samson, White Racial and Ethnic Identity in the United States, Annual Review of Sociology 31, 1er juin 2005, p. 245–261. doi:10.1146/annurev.soc.31.041304.122322. JSTOR 29737719.

Voir aussi[modifier | modifier le code]