Vivianite

Vivianite
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Vivianite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H16Fe3O16P2 Fe3(PO4)2•8(H2O)
Identification
Masse formulaire[2] 501,6 ± 0,012 uma
H 3,22 %, Fe 33,4 %, O 51,03 %, P 12,35 %,
Couleur Incolore, vert très pâle, bleu foncé progressif, bleu foncé verdâtre, bleu indigo, noir avec l'oxydation
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Centré C
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ; 2/m
C 2/m
Clivage Parfait sur {010}
Cassure Fibreuse
Échelle de Mohs 1,5 - 2
Trait Blanc évoluant vert le bleu foncé, brun
Éclat Vitreux, nacré sur le clivage, mat si extrait de terre
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα=1,579-1,616,
nβ=1,602-1,656,
nγ=1,629-1,675
Biréfringence δ = 0,050-0,059
2V = 63° à 83,5° (mesuré)
2V = 78° à 88° (calculé)
Pléochroïsme Visible ; X = bleu, bleu foncé, bleu indigo ; Y = vert pâle jaunâtre, vert pâle bleuâtre, jaune-vert ; Z = vert pâle jaunâtre, jaune-olive
Dispersion optique r < v, faible
Propriétés chimiques
Densité 2,68

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La vivianite est un minéral phosphaté de formule Fe3(PO4)2•8(H2O). On le trouve en tant que minéral secondaire dans de nombreux environnements géologiques. Elle se présente généralement sous forme de cristaux prismatiques ou écrasés, de couleur variant du bleu foncé au bleu-vert. Elle prend une teinte foncée sous l'action de l'oxygène.

Elle cristallise dans le système cristallin monoclinique. Ses paramètres de maille sont =10,086 Å, =13,441 Å, =4,703 Å et β=104,27° ; sa maille conventionnelle contient Z = 2 unités formulaires.

Elle se forme en raison de la modification de dépôts de minerai de fer proches de la surface, ou à partir de phosphates primaires dans des pegmatites. Des cristaux de vivianite peuvent être fréquemment observés dans des coquillages fossiles, comme ceux des bivalves et des gastéropodes, ou attachés à des ossements fossilisés.

Les formations les plus remarquables se trouvent en Russie, Ukraine, Namibie, Cameroun (Anloua)[3], Angleterre, Maryland et Colorado aux États-Unis, dans la ville d'Iwama au Japon[4].

La vivianite a été décrite en premier par John Henry Vivian, à l'origine de son nom[5],[6]. Les topotypes (premiers cristaux identifiés) venaient des Cornouailles en Angleterre.

Formation sur des cadavres[modifier | modifier le code]

Il est notable que la vivianite peut se former sur des cadavres. L'interaction entre le fer, l'eau et le phosphate contenu dans les os et les dents en décomposition en est à l'origine. Lorsque l'environnement contient de l'eau et du fer, le phosphate peut réagir pour former de la vivianite minérale. La vivianite a été observée sur des corps humains et animaux (sur l'ivoire des défenses de mammouths, par exemple) vieux de quelques années à plusieurs millénaires. En 1960, des archéologues ont découvert des corps dans le lac Walchen, en Allemagne, partiellement squelettés et recouverts de cire grasse (adipocire), et constellés de vivianite. L'analyse des vêtements du corps a montré qu'ils étaient restés dans l'eau entre 30 et 50 ans[7]. En 1998, des chercheurs ont trouvé de la vivianite sur les restes de trois militaires américains portés disparus au combat depuis la Guerre du Viêt Nam en 1963[8]. De la vivianite a également été découverte sur le corps d'Ötzi, l'homme des glaces d'il y a 5 300 ans, découvert dans les Alpes italiennes en 1991[9], ainsi que sur un corps adipocérique incrusté de vivianite découvert dans une baie du lac de Brienz en Suisse, qui appartiendrait à un homme s'étant noyé dans les années 1700[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Pascal Oustrière, Étude géologique et géochimique du bassin lacustre d'Anloua (Cameroun). Application à la compréhension de la genèse de la vivianite, Université d'Orléans, 1984, 354 p. (thèse)
  4. (ja) Banno Yasuyuki, Bunno Michiaki, Haruna Makoto et Kono. Masahide, « Vivianite de Nagasawa, Iwama-machi, Préfecture d'Ibaraki, Japon. Nouvelle découverte sur des rochers meta-pelitiques », Bulletin d'étude géologique du Japon, vol. 50, no 2,‎ , p. 117–121 (ISSN 0016-7665, lire en ligne)
  5. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, Handbook of Mineralogy, Mineral Data Publishing, (lire en ligne [PDF])
  6. (en) Albert Huntington Chester, A Dictionary of the Names of Minerals Including Their History and Etymology, BiblioBazaar, (ISBN 978-1-142-13314-6 et 1-142-13314-1, lire en ligne)
  7. (en) S Berg, H Suchenwirth et K L Weiner, « On a recent deposit of vivianite in Lake Walchen/Upper Bavaria », Die Naturwissenschaften, vol. 54, no 8,‎ , p. 199–200 (ISSN 0028-1042, DOI 10.1007/BF00594517, résumé)
  8. (en) R.W Mann, M.E Feather, C.S Tumosa et T.D Holland, « A blue encrustation found on skeletal remains of Americans missing in action in Vietnam », Journal of Clinical Forensic Medicine, vol. 6, no 2,‎ , p. 113 (ISSN 1353-1131, DOI 10.1016/s1353-1131(99)90211-0, résumé)
  9. (en) Sigmar Bortenschlager et Klaus Oeggl, The Iceman and his Natural Environment: Palaeobotanical Results, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-7091-6758-8, lire en ligne)
  10. (en) Michael J. Thali, Bettina Lux, Sandra Lösch, Friedrich W. Rösing, Joachim Hürlimann, Philipp Feer, Richard Dirnhofer, Urs Königsdorfer et Ulrich Zollinger, « “Brienzi” – The blue Vivianite man of Switzerland: Time since death estimation of an adipocere body », Forensic Science International, vol. 211, no 1,‎ , p. 34–40 (ISSN 0379-0738, DOI 10.1016/j.forsciint.2011.04.009, résumé)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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