Versions de la Magnavox Odyssey

Les différentes versions de la Magnavox Odyssey sont une série de consoles de jeux vidéo, commercialisées par la société Magnavox puis Philips de 1972 à 1978. La gamme comprend la console originale Magnavox Odyssey de Magnavox, puis la série de consoles dédiées Magnavox Odyssey dérivées de l'originale, et commercialisées par Magnavox et Philips. La console Magnavox Odyssey² ou Videopac est également commercialisée en 1978[1].

Magnavox commercialise la première version de la console Magnavox Odyssey en . La branche électronique grand public de Magnavox est entièrement vendue en 1975 à Philips en deux étapes (86 % en , puis le reste en )[2],[3]. À partir du moment où la console Odyssey est arrêtée cette même année, Philips commercialise la première série de consoles dédiées sous la marque Magnavox Odyssey (consoles qui peuvent seulement faire fonctionner des jeux inclus dans le système). Ces consoles sont des versions simplifiées de l’originale, mais possédant soit plusieurs jeux, soit des options supplémentaires[4]. Onze consoles dédiées Odyssey ont été produites jusqu'à la commercialisation de la vraie deuxième console, la Magnavox Odyssey² en 1978[5].

Magnavox Odyssey[modifier | modifier le code]

Console de jeu vidéo marron.
Brown Box.

La Magnavox Odyssey, ou simplement Odyssey, est une console de jeux vidéo de la première génération commercialisée par Magnavox en aux États-Unis, puis en 1973 dans le reste du monde. La console se présente sous la forme d'une boîte blanche avec un système de carte de jeu, contenant des circuits numériques équipés de composants discrets, et qui se connecte à une télévision. L'Odyssey peut afficher simultanément trois points carrés distincts à l'écran, en monochrome noir et blanc et permet un comportement différent pour chacun des points en fonction du jeu. Les joueurs placent un calque en plastique sur l'écran et un ou deux joueurs utilisent les boutons rotatifs des contrôleurs de jeu reliés avec des fils à la console, afin de déplacer les points à l'écran. L'Odyssey est commercialisée avec toute une panoplie d'accessoires tels que des dés, des cartes de jeu, des billets fictifs en papier, des jetons, des plateaux de jeux, qui sont utilisés conjointement aux jeux vidéo. Un peu plus d'une dizaine de jeux, suivant les localisations, sont inclus avec la console et quelques jeux sont commercialisés en 1972, puis 1973. Un périphérique appelé Shooting Gallery, sous forme de pistolet optique avec quatre jeux, est vendu séparément en 1972. La ludothèque comporte vingt-huit jeux au total.

Console de jeu vidéo blanche.
Magnavox Odyssey.

Ralph Baer dévoile qu'en 1951, il a l'idée de créer quelque chose d'interactif sur un écran, mais ne parvient à développer ce concept vague qu'en 1966, alors qu'il travaille chez Sanders. Il développe pendant trois ans le concept à l'aide de Bill Harrison et Bill Rusch, créant successivement plusieurs prototypes. Le septième, connu sous le nom de Brown Box, est proposé à plusieurs fabricants avant que Magnavox n'accepte de produire la console en . À la suite de sa commercialisation en , Magnavox écoule 350 000 unités durant son exploitation jusqu'en 1975. La console donne naissance à une série de consoles dédiées dérivée de l'originale, mais aussi à une seconde vraie console en 1970 appelée Videopac ou Magnavox Odyssey² selon les localisations.

Un jeu de ping-pong de l'Odyssey, appelé Table Tennis, inspire Nolan Bushnell et Atari, qui créent le jeu d'arcade Pong. Ce dernier, le premier jeu d'arcade commercialement exploité et largement disponible auprès du public, est un immense succès. Les joueurs qui cherchent à retrouver Pong achètent la console, et en dopent donc les ventes. Plusieurs entreprises, dont Atari, Nutting Associates, Allied Leisure, Bally Midway, Williams Electronics violent les brevets déposés par Ralph Baer, Sanders et Magnavox, ce qui les pousse à lancer de nombreux procès pendant plus de vingt ans, qui seront tous gagnés. Ces poursuites permettent à Sanders et Magnavox de gagner plus de 100 millions de dollars. La commercialisation de l'Odyssey — ainsi que Pong —, marque la fin de la genèse du jeu vidéo et la naissance de l'industrie du jeu vidéo commercial, ainsi que le début de la première génération des consoles de jeux vidéo. Cette création vaut généralement à Raplh Baer le surnom de « père du jeu vidéo » ou « père du jeu vidéo à domicile ».

Consoles dédiées Magnavox Odyssey[modifier | modifier le code]

Magnavox Odyssey 100[modifier | modifier le code]

La console dédiée Magnavox Odyssey 100 est commercialisée en 1975[6]. Elle intègre des multipuces à composant discrets et une conception plus simple que toutes les autres consoles dédiées[7]. Elle est conçue autour quatre puces Texas Instruments[8] et émet des sons rudimentaire[7]. Le score peut être conservé en déplaçant manuellement des curseurs situés sur la console[8]. Elle intègre uniquement deux jeux, le jeu de ping-pong et de hockey inclus dans la console originale[4]. Magnavox a déjà l'intention de réaliser la console basée sur une puce unique, mais Texas Instruments ne peut pas livrer les puces à temps. Magnavox préfère alors commercialiser de suite un système, fondé sur des puces multiples[7]. Les contrôleurs de jeu sont intégrés à la console, mais sont très similaires aux originaux[8].

Magnavox Odyssey 200[modifier | modifier le code]

Magnavox Odyssey 200

La console dédiée Magnavox Odyssey 200 est commercialisée en 1975[6]. Elle est physiquement identique à son prédécesseur, mais intègre deux puces Texas Instruments de plus que l'Odyssey 100, ce qui lui permet de proposer un jeu supplémentaire appelé Smash. Le jeu affiche un système permettant le maintien du score à l'écran et permet le jeu de deux à quatre joueurs[7],[8].

Magnavox Odyssey 300[modifier | modifier le code]

Console de jeu vidéo orange.
Magnavox Odyssey 300.

La console dédiée Magnavox Odyssey 300 est commercialisée en 1976[9]. L'Odyssey 300 est lancée pour concurrencer directement la Coleco Telstar. À l'instar de cette dernière, elle intègre une puce AY-3-8500 conçu General Instrument et fait donc partie des premières consoles à n'utiliser qu'une puce unique. La console est globalement identique à l'Odyssey 200. Elle propose les trois mêmes jeux, mais rajoute trois niveaux de difficulté, un seul bouton rotatif par joueur et une vraie gestion du score à l'écran[7],[9],[1].

Magnavox Odyssey 400[modifier | modifier le code]

La console dédiée Magnavox Odyssey 400 est commercialisée en 1976[10]. Elle est globalement identique à l'Odyssey 200, mais comporte une puce permettant de gérer le score à l'écran. Elle offre les trois mêmes jeux et trois boutons par joueurs[7],[10],[1].

Magnavox Odyssey 500[modifier | modifier le code]

Magnavox Odyssey 500

La console dédiée Magnavox Odyssey 500 est commercialisée en 1976[10]. C'est la première console à afficher de la couleur[10] et à la place des barres verticales représentant les raquettes des joueurs à l'écran, la console affiche des petits personnages miniatures[7]. Les trois jeux Tennis, Hockey et Smash. Des boutons permettent de choisir le terrain ou le type de joueurs[7].

Magnavox Odyssey 2000[modifier | modifier le code]

Console de jeu vidéo rouge.
Magnavox Odyssey 2000.

La console dédiée Magnavox Odyssey 2000 est commercialisée en 1977. Elle est globalement identique à l'Odyssey 200, mais l'Odyssey 300, mais comporte quatre jeux[7],[1].

Magnavox Odyssey 3000[modifier | modifier le code]

Console de jeu vidéo noire.
Magnavox Odyssey 3000.

La console dédiée Magnavox Odyssey 3000 est commercialisée en 1977. Elle arbore un nouveau design, comporte quatre niveau de difficulté et des manette filaire détachables de la console avec un gros bouton rotatif[7],[1].

Magnavox Odyssey 4000[modifier | modifier le code]

Console de jeu vidéo noire.
Magnavox Odyssey 4000.

La console dédiée Magnavox Odyssey 4000 est commercialisée en 1977. Elle arbore un nouveau design, propose huit jeux et des manette filaire détachables de la console équipées de petits joystick[7],[1].

Consoles dédiées Philips Odyssey[modifier | modifier le code]

Philips Odyssey 200[modifier | modifier le code]

La console dédiée Philips Odyssey est commercialisée par Philips en Europe en 1976. Elle est identique à son homologue américaine, la Magnavox Odyssey 200[11].

Philips Odyssey 2001[modifier | modifier le code]

La console dédiée Philips Odyssey 2001 est commercialisée par Philips en Europe en 1977[11]. Elle est globalement identique à l'Magnavox Odyssey 400, mais est basée sur la puce National Semiconductor MM-57105 permettant de jouer à Tennis, Hockey et Smash en couleur, avec du son joué sur la télévision et propose des manettes avec boutons[12].

Philips Odyssey 2100[modifier | modifier le code]

La console dédiée Philips Odyssey 2100 est commercialisée par Philips en Europe en 1978[11]. C'est une version améliorée de l'Odyssey 2001. Elle est basée sur une puce National Semiconductor MM-57186N et permet de jouer à six jeu comportant plusieurs variantes[13].

Voir aussi : Magnavox ou Philips Odyssey²/Videopac[modifier | modifier le code]

La Videopac, (Philips Videopac G7000 en Europe, Philips Odyssey au Brésil, Magnavox Odyssey² et Philips Odyssey² aux États-Unis et au Canada), est une console de jeux vidéo lancée en 1978. Au début des années 1970, Magnavox était un des pionniers du jeu vidéo avec sa Magnavox Odyssey puis sa série de consoles dédiées comportant quelques améliorations. Alors filiale du groupe Philips de puis 1975, Magnavox commercialise une deuxième console, la Videopac, appartenant à la seconde génération[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) « Good Deal Games - Classic Videogame Games ARTICLE - Home Video Game Console History », sur Goddealgames.com.
  2. Mark J. P. Wolf, p. 62.
  3. (en) « Magnavox Wholly Owned By North American Philips », sur The New York Times, .
  4. a et b Mark J. P. Wolf, p. 54–59.
  5. (en) Alexander Smith, « 1TL200: A Magnavox Odyssey », sur They Create Worlds, .
  6. a et b Mark J. P. Wolf, p. 91.
  7. a b c d e f g h i j et k (en) David Winter, « Pong-Story: Other Magnavox Odyssey systems », sur Pong-story.com.
  8. a b c et d Mark J. P. Wolf, p. 66.
  9. a et b Mark J. P. Wolf, p. 67.
  10. a b c et d Mark J. P. Wolf, p. 68.
  11. a b et c (en) David Winter, « Pong-Story: Philips Odyssey 200 », sur Pong-story.com.
  12. (en) David Winter, « Pong-Story: Philips Odyssey 2001 », sur Pong-story.com.
  13. (en) David Winter, « Pong-Story: Philips Odyssey 2100 », sur Pong-story.com.
  14. (en) « Magnavox Odyssey 2 is number 21 », sur IGN.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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