Vellaunodunum

Vellaunodunum
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Vellaunodunum est un oppidum gaulois, chez les Sénons, conquis en mars -52 par les armées de Jules César lors de la guerre des Gaules, en seulement trois jours. L'oppidum était situé entre Agedincum (actuelle ville de Sens) et Cenabum (Orléans).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Jusqu'au XIXe siècle inclus, plusieurs étymologies ont été proposées[1],[2],[3],[4],[5]. Elles sont toutes abandonnées aujourd'hui.

Le premier élément Vellauno- (ou Uellauno-), que l'on retrouve dans l'anthroponyme Vellaunos (ou Uellaunos), signifie en gaulois "excellent, remarquable"[6]. Il entre en composition dans de nombreux noms propres gaulois bien attestés, dont par exemple : *Catuuellauni (sur catu « bataille ») > Catalauni > Châlons-sur-Marne (cf. les champs catalauniques) ou encore dans Cassiuellaunos qui a son correspondant exact en moyen gallois Casswallawn[6]. Uellaunos correspond au gallois Gwallawn (évolution w- [noté v- dans l'épigraphie gallo-latine] → gw- en brittonique [w- étant la forme mutée]), nom de personne[6]. Il correspond également au vieil irlandais *follomon- « chef commandant » (évolution de w- → f- en gaëlique), que l'on trouve, entre autres, dans le verbe à la troisième personne du présent de l'indicatif follaimnigid « il gouverne, il commande »[6].

L'élément -dunum, récurrent dans la toponymie de la Gaule, aboutit à -dun, -don, -dan. Il remonte au gaulois duno/dunon « citadelle, enceinte fortifiée, mont »[6] (la désinence -um latinise).

D'où le sens global possible de Uellauno-dunum « Forteresse-de-commandement »[6]. Château-Landon peut être formé à partir de ce toponyme[6], en supposant l'adjonction gallo-romane du mot castellu « château » (> ancien français chastel) dont la signification est proche de dunum (cf. Châteaudun) et toutes sortes de modifications phonétiques (voir coalescence; aphérèse; monophtongaison et haplologie).

Géographie[modifier | modifier le code]

On ignore son emplacement exact, César précisant seulement qu'il est situé à deux jours de marche d'Agedincum[7] (actuelle ville de Sens dans le département de l'Yonne en allant vers Cenabum (Orléans, Loiret), et qu'il y avait là un oppidum qu'il a conquis en trois jours.

Des hypothèses du XIXe siècle placent le site à Sceaux-du-Gâtinais[8] ou encore à Triguères[9],[10].

Au XXe siècle, dans le Loiret à Beaune-la-Rolande, Girolles (hameau de Villon)[11] ou à Montargis[11].

Plus récemment, en Seine-et-Marne à Château-Landon[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. . Roget de Belloguet, Ethnologie gauloise, Paris, 1861.
  2. Dictionnaire celtique. Bullet, professeur royal de théologie et doyen de l'université de Besançon. Besançon, 1759.
  3. Dictionnaires celtiques. L. Lepelletier, bénédictin de Saint-Maur.
  4. Dictionnaires celtiques. Le Gonidec, Société royale des Antiquaires de France. Angoulême, 1821.
  5. Eugène Boutet de Monvel, « Nouvelle étude sur les ruines celtiques et gallo-romaines de la commune de Triguères », Mémoire de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, Orléans, Imprimerie d’Émile Puget et compagnie, t. 7,‎ , p. 137-172 (lire en ligne)
  6. a b c d e f et g Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux celtique continental, Errance, Paris, 2003, pp. 154 - 155 - 310
  7. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, VII, 10 et 11.
  8. Th. Cosson, « Notice sur quelques découvertes récentes (monnaies) faites à Sceaux (Vellaunodunum) », Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, vol. VI, no 81,‎ , p. 34-40 (lire en ligne)
  9. Ange Petit, Dissertation sur Genabum-Gien - Vellaunodunum-Triguères, Orléans, Alphonse Gatineau, , 135 p. (lire en ligne)
  10. M.A. Bréan, Itinéraire de l'expédition de César, 1865.
  11. a et b Joseph Vendryes, « La route de l'étain en Gaule », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 101, no 2,‎ , p. 204-209 (lire en ligne)
  12. Laurent Denajar, Carte archéologique de la Gaule, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2005, p. 150.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]