VIIIe gouvernement constitutionnel portugais

VIIIe gouvernement constitutionnel
(pt) VIII Governo Constitucional

IIIe République portugaise

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Premier ministre, Francisco Pinto Balsemão
Président de la République António Ramalho Eanes
Premier ministre Francisco Pinto Balsemão
Élection 5 octobre 1980
Législature IIe
Formation
Fin
Durée 1 an, 9 mois et 5 jours
Composition initiale
Coalition PPD/PSD-CDS-PPM
Ministres 14
Femmes 0
Hommes 14
Représentation
Assemblée de la République
134  /  250
Drapeau du Portugal

Le VIIIe gouvernement constitutionnel (en portugais : VIII Governo Constitucional) est le gouvernement de la République portugaise entre le et le , sous la IIe législature de l'Assemblée de la République.

Il est dirigé par le libéral Francisco Pinto Balsemão, démissionnaire volontairement, et repose sur une coalition de trois partis de centre droit, l'Alliance démocratique. Il succède au VIIe gouvernement constitutionnel et cède le pouvoir à Mário Soares et au IXe gouvernement constitutionnel après la victoire du Parti socialiste aux élections anticipées puis la formation d'une grande coalition.

Historique du mandat[modifier | modifier le code]

Ce gouvernement est dirigé par le Premier ministre libéral sortant Francisco Pinto Balsemão. Il est constitué et soutenu par l'Alliance démocratique (AD), ine coalition de centre droit entre le Parti social-démocrate (PPD/PSD), le Parti du Centre démocratique et social (CDS) et le Parti populaire monarchiste (PPM). Ensemble, ils disposent de 134 députés sur 250, soit 53,6 % des sièges de l'Assemblée de la République.

Il est constitué à la suite de la démission de Francisco Pinto Balsemão, au pouvoir depuis .

Il succède donc au VIIe gouvernement constitutionnel, constitué et soutenu dans des conditions identiques.

Formation[modifier | modifier le code]

Le , le ministre des Affaires sociales Carlos Macedo démissionne, dix jours après que le Conseil de la Révolution a censuré la loi relative à la privatisation du secteur bancaire. Les opposants internes à Francisco Pinto Balsemão au sein du Parti social-démocrate, tenants d'une ligne de confrontation avec le président de la République António Ramalho Eanes, suggèrent une démission de l'ensemble du gouvernement. Le Premier ministre s'y oppose, mais démissionne le après avoir jugé trop timide le soutien envers sa posture exprimé la veille par le conseil national du PPD/PSD[1].

Le conseil national approuve six jours plus tard une motion politique soutenant la ligne de normalisation des relations institutionnelles portées par Francisco Pinto Balsemão et l'invitant à rester au pouvoir[2], après une tentative finalement avortée du courant critique de proposer la candidature d'Aníbal Cavaco Silva pour la direction du gouvernement[3]. Le , le chef de l'exécutif démissionnaire s'entend avec le président du CDS Diogo Freitas do Amaral pour que celui-ci revienne au gouvernement qualité de vice-Premier ministre[4].

Chargé le par António Ramalho Eanes de constituer un nouvel exécutif[5], Francisco Pinto Balsemão présente le VIIIe gouvernement constitutionnel le [6], qui prête serment trois jours plus tard[7]. Le cabinet s'adjuge le la confiance du Parlement après que les trois partis de la majorité ont repoussé par 126 voix contre les motions de rejet du programme gouvernemental déposées par l'opposition de gauche[8].

Succession[modifier | modifier le code]

Les élections municipales du voient la victoire de l'Alliance démocratique, mais celle-ci recule de cinq points au niveau national, perd sa majorité absolue aux conseils municipaux de Lisbonne et Porto et voit un rééquilibrage interne au profit du Centre démocratique et social, tandis que le Parti socialiste engrange cinq points supplémentaires[9]. Accusé par les cadres du PPD/PSD d'être responsable de cette contre-performance, Francisco Pinto Balsemão annonce sa démission le , qu'il présente comme irrévocable, en dépit de l'incapacité pour le conseil national du PPD/PSD de lui désigner un successeur[10].

Le , après avoir échoué à convaincre l'ancien chef de l'exécutif et ex-proche du président Carlos Mota Pinto de prendre sa suite[11], le Premier ministre démissionnaire propose le président du groupe parlementaire Vítor Crespo, ex-ministre de l'Éducation, pour lui succéder à la direction du gouvernement, proposition ratifiée par le conseil national[12]. Ce dernier est reçu en audience le par le président de la République et assume avoir du mal à constituer une équipe gouvernementale, alors que les négociations entre le Parti social-démocrate et le Centre démocratique et social s'enlisent[13].

Finalement, António Ramalho Eanes annonce le son intention de dissoudre le Parlement, passant outre l'opposition exprimée à une voix de majorité par le Conseil d'État — dont l'avis est facultatif — et déclenchant de sévères critiques de la part des directions du PPD/PSD et du CDS[14],[15]. Il convoque deux semaines plus tard les élections législatives anticipées pour le [16].

Le , un mois et demi après la tenue du scrutin, le socialiste Mário Soares est investi Premier ministre à la tête du IXe gouvernement constitutionnel, formé d'une coalition entre le Parti socialiste et le Parti social-démocrate[17].

Composition[modifier | modifier le code]

Initiale (4 septembre 1981)[modifier | modifier le code]

Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Francisco Pinto Balsemão PPD/PSD
Vice-Premier ministre
Ministre de la Défense nationale
Diogo Freitas do Amaral CDS
Ministre d'État
Ministre de la Qualité de vie
Gonçalo Ribeiro Telles PPM
Ministre d'État
Ministre des Finances et du Plan
João Salgueiro PPD/PSD
Ministre adjoint du Premier ministre et des Affaires parlementaires Fernando Amaral PPD/PSD
Ministre de l'Intérieur Ângelo Correia PPD/PSD
Ministre des Affaires étrangères André Gonçalves Pereira Sans
Ministre de la Justice et de la Réforme administrative José Menéres Pimentel PPD/PSD
Ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Vítor Crespo PPD/PSD
Ministre du Travail António Queirós Martins PPD/PSD
Ministre des Affaires sociales Luís Barbosa (pt) CDS
Ministre de l'Agriculture, du Commerce et de la Pêche Basílio Horta CDS
Ministre de l'Industrie, de l'Énergie et des Exportations Ricardo Bayão Horta CDS
Ministre de la Culture et de la Coordination scientifique Francisco Lucas Pires CDS
Ministre du Logement, des Travaux publics et des Transports José Viana Baptista PPD/PSD

Remaniement du 12 juin 1982[modifier | modifier le code]

  • Par rapport à la composition précédente, les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions le sont en italique.
Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Francisco Pinto Balsemão PPD/PSD
Vice-Premier ministre
Ministre de la Défense nationale
Diogo Freitas do Amaral CDS
Ministre d'État
Ministre de la Qualité de vie
Gonçalo Ribeiro Telles PPM
Ministre d'État
Ministre des Finances et du Plan
João Salgueiro PPD/PSD
Ministre de l'Intérieur Ângelo Correia PPD/PSD
Ministre des Affaires étrangères Vasco Futscher Pereira Sans
Ministre de la Justice et de la Réforme administrative José Menéres Pimentel PPD/PSD
Ministre de l'Éducation João José Fraústo da Silva Sans
Ministre du Travail Luís Morales PPD/PSD
Ministre des Affaires sociales Luís Barbosa (pt) CDS
Ministre de l'Agriculture, du Commerce et de la Pêche Basílio Horta CDS
Ministre de l'Industrie, de l'Énergie et des Exportations Ricardo Bayão Horta CDS
Ministre de la Culture et de la Coordination scientifique Francisco Lucas Pires CDS
Ministre du Logement, des Travaux publics et des Transports José Viana Baptista PPD/PSD
Ministre des Affaires parlementaires Marcelo Rebelo de Sousa PPD/PSD

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le premier ministre présente sa démission au chef de l'État », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Le conseil national du parti social-démocrate choisit un nouveau premier ministre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Le parti social-démocrate invite M. Balsemao à former le nouveau gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « TOUS LES OBSTACLES A LA FORMATION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT DE M. BALSEMAO SONT LEVÉS. », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Portugal », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « M. Francisco Balsemao a formé un gouvernement qui inclut tous les dirigeants du centre-droit », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Les agriculteurs et les syndicats sont inquiets », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Le second gouvernement Pinto Balsemao a aisément obtenu la confiance du Parlement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Le parti socialiste apparaît comme le vainqueur des élections locales », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « M. Pinto Balsemao choisira lui-même son successeur au poste de premier ministre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « M. Pinto Balsemao n'a toujours pas trouvé de successeur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Des élections anticipées paraissent inévitables », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Le général Eanes pourrait annoncer des élections générales anticipées », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « LE PRÉSIDENT EANES POURRAIT ÊTRE AMENÉ A NOMMER UN PREMIER MINISTRE INTÉRIMAIRE », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le général Eanes annonce la dissolution du Parlement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Le Portugal votera le 25 avril », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « M. Soares se heurtera une fois de plus à l'opposition des communistes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]