Universalisme moral

L'universalisme moral (aussi appelé objectivisme moral ou moralité universelle) est la position méta-éthique qu'un système d'éthique s'applique universellement, c'est-à-dire pour « tous les individus dans la même situation »[1], indépendamment de la culture, de la race, du sexe, de la religion, de la nationalité, de l'orientation sexuelle ou tout autre élément distinctif[2]. L'universalisme moral s'oppose au nihilisme moral et au relativisme moral.

Cependant, à l'instar de l'utilitarisme, toutes les formes d'universalisme moral ne sont pas absolutistes ou moniste. Certaines formes, telles que celle d'Isaiah Berlin, peuvent être pluralistes en ce qui concerne les valeurs : dans cette approche, l'universalisme moral reconnaît que différentes cultures, traditions et individus peuvent avoir des visions différentes de ce qui est moralement valable. Il ne cherche pas à imposer une seule norme morale universelle, mais plutôt à promouvoir le respect et la tolérance envers les différentes perspectives morales.

En plus des théories du réalisme moral, l'universalisme moral comprend d'autres théories morales cognitivistes comme la subjectiviste théorie de l'observateur idéal et la théorie du commandement divin et aussi la théorie morale non-cognitiviste du prescriptivisme universel[3],[4].

Présentation[modifier | modifier le code]

Selon R. W Hepburn, « Avancer vers le pôle objectiviste consiste à faire valoir que les jugements moraux peuvent être rationnellement défendables, vrais ou faux, qu'il existe des tests de procédure rationnels pour identifier des actions moralement inadmissibles ou que les valeurs morales existent indépendamment de l'état émotionnel des individus à des moments particuliers »[5].

Le linguiste et théoricien politique Noam Chomsky affirme :

« Si nous adoptons le principe de l'universalité : si une action est bonne (ou mauvaise) pour les autres, elle est bonne (ou mauvaise) pour nous. Ceux qui ne se haussent pas au niveau moral minimal d'appliquer à eux-mêmes les normes qu'ils appliquent aux autres - normes plus strictes en fait - ne peuvent tout simplement pas être pris au sérieux quand ils parlent de pertinence de la réponse ; ou du correct et de l'erroné, du bien et du mal[6]. »

Histoire[modifier | modifier le code]

La Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies peut être lue comme supposant une sorte d'universalisme moral. Le comité de rédaction de la Déclaration universelle a supposé, ou du moins aspiré à une approche «universelle» d'articulation des droits humains internationaux. Bien que la Déclaration en est indéniablement venue à être acceptée dans le monde entier comme une pierre angulaire du système international pour la protection des droits de l'homme, une croyance chez certains que la Déclaration universelle ne reflète pas adéquatement certaines importantes visions du monde a donné lieu à plus d'une déclaration complémentaire, telles que la Déclaration des droits de l'homme en islam et la Déclaration de Bangkok[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Garth Kemerling, « A Dictionary of Philosophical Terms and Names »,  : « Selon Immanuel Kant et Richard Mervyn Hare ... les impératifs moraux doivent être considérés comme également obligatoire pour tout le monde. »
  2. Chris Gowans, « Moral Relativism », Edward N. Zalta, ed,  : « Disons que l'objectivisme moral soutient que les jugements moraux sont habituellement vrais ou faux dans un sens absolu ou universel, que certains d'entre eux sont vrais et que les gens sont parfois justifiés en acceptant de vrais jugements moraux (et en rejetant ceux qui sont faux) sur la base d'éléments de preuve disponibles à toute personne raisonnable et bien informée »
  3. Non-cognitivisme : théorie méta-éthique selon laquelle les questions morales ne sont pas soumises à la détermination rationnelle. Traiter avec des valeurs, non des faits, les affirmations morales ne sont ni vraies ni fausses mais expriment simplement des attitudes, des sentiments, des désirs ou des exigencesPhilosophy Pages
  4. Prescriptivisme : L'assertion de R. M. Hare que l'utilisation du langage moral traduit un engagement implicite d'agir en conséquence. Ainsi, par exemple, dire que « tuer est mal » non seulement entraîne l'acceptation d'une obligation universalisable de ne pas tuer, mais conduit également à l'évitement de l'acte de tuer Philosophy Pages
  5. RW Hepburn, The Oxford Companion to Philosophy (en), , 2e éd., 667 ff (ISBN 978-0-19-926479-7, lire en ligne), « Ethical objectivism and subjectivism »
  6. Noam Chomsky, « Terror and Just Response »,
  7. « Article 29, Section 3 », United Nations General Assembly,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]