USS Nautilus (SSN-571)

USS Nautilus
illustration de USS Nautilus (SSN-571)
Le Nautilus lors de ses essais en mer.

Type Sous-marin nucléaire d'attaque
Histoire
A servi dans US Navy
Chantier naval chantier naval Electric Boat de Groton
Commandé
Quille posée
Lancement
Armé
Mise en service
Statut Retiré du service actif le
Équipage
Équipage 105 (13 officiers, 92 sous-mariniers)
Caractéristiques techniques
Longueur 98,75 m
Maître-bau 8,47 m
Tirant d'eau 6,70 m
Déplacement 3 530 t (surface), 4 090 t (plongée)
Propulsion 1 réacteur S2W, 2 hélices
Puissance 10 000 kW
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles
Carrière
Port d'attache Submarine Force Library and Museum
Indicatif SSN-571
Protection registre national des lieux historiques (1979)
National Historic Landmark (1982)
Localisation
Coordonnées 41° 23′ 23″ nord, 72° 05′ 21″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Connecticut
(Voir situation sur carte : Connecticut)
USS Nautilus
USS Nautilus

L’USS Nautilus (SSN-571), troisième sous-marin de l'US Navy à porter ce nom, est le premier sous-marin nucléaire d'attaque et le premier navire à propulsion nucléaire de l'histoire.

Historique[modifier | modifier le code]

Le Nautilus, retraité, se dirige vers son lieu d'exposition le , après restauration par le General Dynamics Electric Boat.

Ainsi nommé en hommage au Nautilus de Jules Verne, ce sous-marin nucléaire est le quatrième navire de la marine américaine à porter ce nom[1], après l’USS Nautilus (SS-168). Il a été conçu grâce aux travaux du physicien Philip Abelson, puis commandé par Harry S. Truman en 1951 (date à laquelle le congrès américain a donné son accord pour le lancement du programme), et inauguré par le président Eisenhower en 1954.

Le Nautilus réalise sa première sortie en mer le , depuis le chantier naval Electric Boat de Groton dans le Connecticut. Il mesure 98,7 mètres de long pour plus 3 533 tonnes de déplacement en plongée[2]. La propulsion nucléaire lui procure une autonomie sans précédent (plusieurs semaines d'immersion et jusqu'à 140 000 kilomètres en vitesse « de croisière »). Les avantages stratégiques et tactiques de la propulsion nucléaire vont bien au delà de l'autonomie : elle transcende les capacités du bâtiment[non neutre]. Lors des essais du Nautilus puis du Seawolf, l'US Navy est stupéfaite par les performances tactiques de ses deux premiers prototypes de sous-marins nucléaire d'attaque[3] :

« Les premiers essais, en , dépassent les prévisions les plus optimistes. Le Nautilus échappe facilement au groupe du porte-avions anti-sous-marin qui le traque et aux torpilles qui sont tirées sur lui. Les évaluations opérationnelles concluent qu'un sous-marin nucléaire d'attaque pourrait détruire huit bâtiments de surface, dont le porte-avions, avant d'être lui-même neutralisé. Entre 1955 et 1957, le Nautilus subit plus de cinq mille attaques et n'est « détruit » qu'à trois reprises. Ses chances de survie sont cent fois supérieures à celles d'un bâtiment conventionnel.[…] Ces remarquables résultats justifient l'abandon immédiat de la construction des sous-marins conventionnels, nonobstant le coût trois fois supérieur d'un sous-marin nucléaire.[…]

Le Seawolf va néanmoins être confronté au Nautilus dans des essais destinés à évaluer les performances d'un sous-marin nucléaire contre un autre sous-marin nucléaire. Ils semblent impuissants l'un contre l'autre. À grande vitesse ils se détectent de loin mais la portée insuffisante des torpilles interdit l'engagement. À faible vitesse, ils se détectent à courte distance mais peuvent s'échapper avant que la direction de lancement des torpilles ait pu calculer une solution de tir. Le risque de se torpiller soi-même n'est pas nul si le sous-marin monte en vitesse pour chasser son congénère[3]. »

— J.-M. Mathey & A. Sheldon-Duplaix, Histoire des sous-marins ; des origines à nos jours

Le Nautilus à Mare Island Naval Shipyard en 1985.

Le Nautilus sert de modèle pour la construction de la première centrale électronucléaire : le réacteur nucléaire de Shippingport, qui produisit de l'énergie de jusqu'en 1982.

Le , le Nautilus atteint son soixante-millième mille marin (soit 111 120 km) en plongée, correspondant aux « vingt mille lieues » du roman de Jules Verne.

Le , à 11 h 15, commandé par William R. Anderson, il devint le premier bâtiment à naviguer sous la banquise du pôle Nord. À cette occasion, chacun des sous-mariniers embarqués a essayé d'entrer dans l'histoire en étant le premier à faire telle ou telle chose en ce lieu mythique (premier à prendre une douche, à laver son linge, et ainsi de suite)[4].

Après son périple sous la calotte glaciaire, il retourne à la base de l'île de Portland (Grande-Bretagne) où il reçut la première Presidential Unit Citation décernée en temps de paix[5].

Durant la très grande majorité de son service actif, son port d'attache est la base navale de New London dans le Connecticut.

Préservation[modifier | modifier le code]

Il est retiré du service actif en 1980, puis désigné comme site historique en 1982, avant d'être finalement transformé en navire musée. Il stationne depuis à Groton (Connecticut) au Submarine Force Library and Museum.

Culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Dans le film Godzilla de 2014, la propulsion nucléaire du Nautilus provoque le réveil de Godzilla.
  • Le Nautilus apparait dans le film Le Géant de fer où il reçoit l'ordre de lancer une frappe nucléaire contre le héros du film.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nautilus », Dictionary of American Naval Fighting Ships, Naval Historical Center,
  2. Jean-Marie Mathey et Alexandre Sheldon-Duplaix, Histoire des sous-marins : des origines à nos jours, Boulogne-Billancourt, E-T-A-I, , 192 p. (ISBN 2-7268-8544-6), p. 98
  3. a et b Mathey et Sheldon-Duplaix 2002, p. 72-73
  4. Le portail des sous-marins > Le commandant du Nautilus se souvient de l'arrivée au pôle Nord
  5. USS Nautilus (SSN 571), Navysite, DE.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :