USS Cowpens (CVL-25)

USS Cowpens
illustration de USS Cowpens (CVL-25)

Type Porte-avions léger
Classe Classe Independence
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval New York Shipbuilding Corporation
Quille posée 17 novembre 1941
Lancement 17 janvier 1943
Armé 28 mai 1943
Statut démantelé en 1961
Équipage
Équipage 1 569 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 189,7 m
Maître-bau 21,8 m
Tirant d'eau 7,4 m
Déplacement 10 662 t
Port en lourd 14 751 t
Propulsion 4 arbres d'hélices
4 turbines à réduction par engrenages General Electric
4 chaudières
Puissance 103 000 ch
Vitesse 31 nœuds (57 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture : 127 mm
horizontal : 51 mm
Armement 26 canons Bofors 40 mm
4 à 16 canons de 20 mm Oerlikon
Rayon d'action 13 000 milles marins (24 000 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Aéronefs En septembre 1943:
24 F6F Hellcat
9 TBF Avenger
Carrière
Pavillon États-Unis
Indicatif CVL-25

L'USS Cowpens (CVL-25) est un porte-avions léger américain de la classe Independence engagé sur le théâtre Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale

Quatrième navire d'une série de neuf croiseurs légers de la classe Cleveland transformés dans l'urgence pour pallier le manque de porte-avions d'escadre [N 1], le Cowpens entre en service en 1943 et participe au début de l'offensive du Pacifique Central. Sa première opération est un raid sur l'île de Wake les 5 et . Il participe aux opérations jusqu'à la fin du conflit. Mis en réserve en 1946 puis désarmé en 1947, il est reclassé comme transport d'aviation en 1959 mais il n'est jamais réarmé. Il est démantelé en 1961.

La classe Independence[modifier | modifier le code]

L'idée de construire des porte-avions d'escadre légers sur une base de coque de croiseur est antérieure à l'attaque de Pearl Harbour mais, en , le président Roosevelt s'implique directement et propose de convertir en porte-avions légers un certain nombre de croiseurs légers de la classe Cleveland qui sont en cours de construction [1]. Son idée est d'abord rejetée par la marine, qui doute des qualités militaires de ces navires hybrides et qui pense qu'il faudra de plus trop longtemps pour les produire, mais elle est reprise lors de l'entrée en guerre et un programme de conversion d'urgence acceptant de nombreux compromis aboutit à la classe Independence. La New York Shipbuilding Corporation qui doit construire dix-sept Cleveland dans ses chantiers de Camden, New Jersey, reçoit dès le un avenant à son contrat lui confirmant le conversion d'un premier croiseur. De nouveaux avenants entre mars et juin porteront la série à neuf navires. Les neuf unités sont toutes lancées et en service avant la fin de 1943 [2].

Construction et mise en service[modifier | modifier le code]

Le navire[modifier | modifier le code]

Commencé comme le croiseur léger Huntington (CL-77), dont la quille avait été posée le , le Cowpens reçoit un hangar monté en superstructure, recouvert d'un pont d'envol en bois long de 170 m et large de 22, deux ascenseurs axiaux et un élévateur à munitions [3]. Un petit îlot surmonté d'un mât en treillis est installé en encorbellement sur tribord et une grue est placée à l'avant de l'îlot. Le hangar repose sur un pont supplémentaire intercalé environ 1,20 m au-dessus du pont blindé principal du croiseur car la cambrure de ce dernier compliquerait trop les mouvements d'avions, surtout par mer forte. De plus, cette configuration évite d'avoir à découper le pont blindé pour positionner les ascenseurs[4]. Le pont d'envol reçoit huit brins d'arrêt (un neuvième est ajouté vers 1945 [5]) et trois barrières [N 2]. Initialement, une seule catapulte hydraulique type H 2-1 est installée à bâbord.

Le navire est doté de quatre petites cheminées latérales à tribord. Pour accroître la stabilité, deux caissons extérieurs (bulges ou renflements en anglais) sont plaqués de part et d'autre de la coque (ce qui accroît la largeur de 1,5 m, la portant à 21,8 m). Celui de bâbord est lesté de ciment pour compenser le poids de l'îlot, de la grue et des cheminées.

L'artillerie et les radars[modifier | modifier le code]

Affût quadruple Bofors 40 mm (avec canons de 127 mm en arrière plan)

La batterie de DCA, comprend deux affûts quadruples de 40 mm Bofors plus neuf affûts doubles de 40 mm dirigés par sept télépointeurs à visée optique Mk 51 [6]. La DCA légère prévue initialement comporte dix affûts simples de 20 mm Oerlikon installés en périphérie du pont d'envol mais ce nombre est d'abord augmenté en cours de fabrication puis réduit lorsque la deuxième catapulte est installée en 1944, afin de limiter le poids dans les hauts mais aussi parce que l'efficacité des pièces de 20 mm est de toute manière très limitée [N 3].

Le Cowpens reçoit un radar de veille aérienne de type SK - installé entre les deux groupes de cheminées. Un radar de veille de surface SG et un second radar de veille aérienne SC-2 (rapidement remplacé par un SP avec altimétrie [N 4]) sont positionnés sur le mât surmontant l'îlot [7]. Ces installations sont complétées par de nombreux équipements de navigation, de communication, d'identification (IFF) et de guerre électronique.

Le groupe aérien embarqué[modifier | modifier le code]

Le groupe aérien embarqué ou Carrier Air Group (abrégé en CVLG)[N 5] est une unité semi-autonome - c'est-à-dire qu'il est considérée comme un des services (departments) du navire dès qu'il est embarqué. Constitué de deux flottilles, le groupe est commandé par le CAG (Commander, Air Group), un capitaine de corvette (lieutenant commander) qui, sur les Independence, est également le commandant de l'une des deux flottilles. Affectés pour un tour d'opération d'une durée d'environ six mois, les groupes se succèdent à bord du navire. De 1943 à , le Cowpens embarque successivement le CVLG-25 d' à juin 1944 puis le CVLG-22 à partir d' [8];

Lancement et entrée en service[modifier | modifier le code]

Le nouveau porte-avion est baptisé en souvenir de la Bataille de Cowpens pendant la guerre d'indépendance américaine. Il est lancé le . Sa marraine est Mme Preston Lea Spruance, fille de l'amiral William F. Halsey[N 6]. Il entre en service le , sous le commandement du capitaine de vaisseau (captain) Robert P. McConnell [9]. Initialement classé comme un porte-avions d'escadre, il reçoit le numéro CV-25, puis à la suite d'un changement de classification en , il devient le porte-avions léger CVL-25.

Le navire traverse le canal de Panama pour rejoindre la Flotte du Pacifique et arrive à Pearl Harbor le . Au sein de la flotte américaine, son surnom est : The Mighty Moo (le puissant « Moo ») [10].

Combat[modifier | modifier le code]

USS Cowpens durant le passage du typhon Cobra : 18 décembre 1944.

Ce navire perdit un membre d'équipage et sept avions durant le passage du typhon Cobra les 17 et .

Évolution du groupe aérien embarqué[modifier | modifier le code]

Initialement composé de chasseurs, de bombardiers en piqué et de bombardiers torpilleurs le format du groupe est ensuite réduit. Les bombardiers en piqué Douglas SBD Dauntless, dont les ailes ne sont pas repliables, prennent trop de place à bord et sont éliminés. À partir de 1943 le groupe comprend généralement 24 à 26 “Hellcat” - dont quelques modèles -P pour la reconnaissance photographique - et 9 bombardiers torpilleurs Avengers [11].


Fin de vie[modifier | modifier le code]

À la fin de la guerre, le Cowpens participe à l'opération Magic Carpet (Opération Tapis Volant) pour rapatrier les troupes aux États-Unis[12]. .

Mis en réserve en 1946, il est désarmé en 1947. En 1959, il est reclassé comme transport d'aviation sans être réactivé. Il est vendu en 1960 et démantelé en 1961 à Portland (Oregon)[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les américains les appellent porte-avions (ou fast carriers. Ce sont des navires capables d'évoluer à trente nœuds avec les autres navires de la flotte de combat, contrairement aux porte-avions d'escorte issus de la transformations de navires marchands ou construits en série selon les standards de la marine marchande. Destinés à l'escorte de convois ou à des missions de support, ils sont incapables de soutenir de telles vitesses.
  2. Ce sont des câbles destinés à arrêter un avion n'ayant pas croché les brins d'arrêt, afin qu'il ne percute pas les appareils garés à l'avant du navire. En général, l'appareil est très endommagé, voire détruit mais le pire (collision suivi d'un incendie) est évité. Sur les porte-avions modernes, où la piste oblique limite les risques de collision en permettant le re-décollage en cas d'appontage raté, les barrières sont remplacées par un unique filet amovible qui n'est dressé en cas d'urgence (crosse d'appontage brisée par exemple)
  3. À la fin de la guerre, la pièce de 20 mm est considérée comme entièrement inadéquate pour lutter contre les kamikaze car il ne suffit plus de désemparer un avion, il faut le détruire. Même l'utilité de la pièce de 40 mm est remise en cause car sa munition ne comporte pas de fusée de proximité et elle est trop légère pour désintégrer un kamikaze. La pièce de 127 mm, elle, est adéquate mais trop lourde pour être installée sur des navires déjà chargés dans les hauts... Jean Moulin, Les porte-avions La Fayette et Bois-Belleau p. 156
  4. Détection d'altitude. On parle également de sitométrie ou détection de hauteur, ce qui est équivalent sur un navire en mer puisque l'altitude est la hauteur par rapport au niveau de la mer. Cette capacité est particulièrement importante pour la DCA et pour le guidage des chasseurs.
  5. CV est l'identifiant d'un porte avions. Sur un grand porte-avions, le groupe aérien est un CVG, (parfois également appelé CAG, comme Carrier Air Group), sur un porte-avions d'escorte (CVE) un CVEG, sur un Independance (CVL), un CVLG
  6. Elle est l'épouse d'un cousin éloigné de l'amiral Spruance

Références[modifier | modifier le code]

  1. Norman Friedman - U.S. Aircraft Carriers: An Illustrated Design History - 1983 - voir aussi Jean Moulin, Les porte-avions La Fayette et Bois-Belleau et Michael C. Smith, US Light Carriers in action
  2. Moulin 2000, p. 21-22
  3. Moulin 2000, p. 153
  4. Moulin 2000, p. 23
  5. Moulin 2000, p. 150
  6. Moulin 2000, p. 156-162
  7. Moulin 2000, p. 164-166
  8. Moulin 2000, p. 216-217
  9. Site internet Nav Source Online - consulté le 7 avril 2019 https://www.navsource.org/archives/02/25.htm.
  10. Lambert 2011
  11. Moulin 2000, p. 184
  12. a et b Smith 2002, p. 16

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Moulin, Les porte-avions La Fayette et Bois-Belleau, Nantes, Marine éditions, (ISBN 2-909675-62-9). Consacré au deux navires prêtés à la France mais couvre toute la série.
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
  • (en) Norman Friedman, U.S. Aircraft Carriers : An Illustrated Design History, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 427 p. (ISBN 0-87021-739-9)
  • (en) Michael C. Smith, US Light Carriers in action, Carrollton (Texas), Squadron/signal publications, coll. « Warships » (no 16), (ISBN 0-89747-437-6)
  • (en) John G. Lambert, USS Independence CVL-22 : A War Diary of the Nation's First Dedicated Nignt Carrier : Enhanced Edition II - 2015, Lightning Source, , 781 p. (ISBN 978-0-9838869-1-4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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