Tomás Gutiérrez Alea

Tomás Gutiérrez Alea
Naissance
La Havane, Cuba
Nationalité Drapeau de Cuba Cubain
Décès (à 67 ans)
La Havane, Cuba
Profession Réalisateur
Films notables Fraise et Chocolat
Mémoires du sous-développement
La Mort d'un bureaucrate

Tomás Gutiérrez Alea, dit Titon, est un réalisateur cubain, né le à La Havane et décédé le à La Havane.

Il est l'un des fondateurs et précurseurs de l'Institut cubain de l'art et de l'industrie cinématographiques (ICAIC). Il est surtout connu pour son film Fraise et Chocolat (Fresa y chocolate) qu'il a coréalisé avec Juan Carlos Tabío.

Biographie[modifier | modifier le code]

À 18 ans, il commence des études de Droit à l'Université de La Havane et obtient son Doctorat en 1951. Mais ses véritables passions sont depuis toujours le cinéma et la politique, qu'il entremêlera tout au long de sa carrière.

Dès 1947, il commence à tourner des courts-métrages humoristiques. Ceux-ci, remarqués par le Parti Socialista Popular (PSP), lui permettent d'obtenir son premier contrat en 1948. En 1951, il part vivre pendant trois ans à Rome où il étudie la réalisation.

En 1955, de retour à Cuba, il coréalise avec Julio García Espinosa un moyen-métrage documentaire sur la vie des charbonniers des marécages de Zapata, El Megano (16 mm). Le film est confisqué par la police. Toujours avec Julio Garcia Espinosa, il organise en 1959 le Département Cinéma du Ministère de la Culture du gouvernement rebelle de Fidel Castro. Puis, il tourne l'emblématique Esta tierra nuestra (1959), premier court-métrage de fiction réalisé depuis l'avènement du régime castriste, consacré à la vie dans la campagne avant la réforme agraire. L'arrivée au pouvoir des forces révolutionnaires inspire son cinéma, et en 1960, il tourne coup sur coup son premier long-métrage de fiction Histoires de la Révolution (Historias de la revolución) et un court-métrage documentaire, Asamblea general, célébrant les manifestations populaires ayant débouché sur la première déclaration de La Havane.

En 1962, il réalise Doce sillas, qu'il présente l'année suivante à Moscou. En 1964, il réalise Cumbite, d'après un roman de Jacques Roumain.

En 1968 sort Mémoires du sous-développement[1], que nombre de critiques considèrent comme son plus grand film, et l'un des films les plus remarquables du cinéma cubain.

En 1976, après un an passé à représenter le cinéma cubain dans le monde, il réalise La Ultima Cena puis Les Survivants (Los Sobrevivientes) (1978), adapté de Jose Benitez Rojo. En 1979, arrive l'heure de la consécration pour ce réalisateur engagé : Mexico puis New York organisent les premières rétrospectives de son œuvre, tandis qu'il est l'invité des Festivals de Berlin et de Cannes, et que le Festival de San Francisco lui rend hommage. En 1983, il participe à la première Assemblée mondiale des réalisateurs de cinéma organisée au Portugal, et achève Jusqu'à un certain point (Hasta cierto Punto) qu'il présente en 1984 aux Festivals de Berlin et San Francisco. Cinq ans plus tard, il se lance dans sa première adaptation de Gabriel García Márquez, Lettres du parc, suivi en 1991 par le tournage au Mexique d'un court-métrage, toujours tiré des écrits de son célèbre contemporain colombien, Contigo en la distancia. En 1993, avec Juan Carlos Tabio, il réalise Fraise et Chocolat (Fresa y Chocolate) qui ouvre le XVe Festival international du nouveau cinéma latinoaméricain.

Déjà très malade, Tomas Gutierrez Alea qui, pendant des années, s'était vu refuser l'accès au territoire américain pour son supposé activisme politique pro-castriste, est finalement accueilli à Hollywood pour la nomination de Fraise et Chocolat aux Oscars 1995 dans la catégorie Meilleur film étranger. Il meurt le à La Havane, à l'âge de 67 ans, quelques mois après la sortie en salles de son dernier film, Guantanamera.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « MEMORIAS DEL SUBDESARROLLO - Festival de Cannes », sur Festival de Cannes (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nancy Berthier, Tomás Gutiérrez Alea. Cinéma et Révolution cubaine, Éditions du Cerf, coll. 7e ARt, 2005
  • (es) Ambrosio Fornet, Alea. Una retrospectiva crítica, Letras cubanas, 1987
  • Sandra Hernández (coord.), Tomás Gutiérrez Alea et le cinéma cubain : une esthétique dans/de la révolution cubaine, Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), Université de Nantes, 2003, 151 pages, (ISBN 2-86939-194-3).
  • (es) Silvia Oroz, Tomas Gutiérrez Alea: los filmes que no filmé, UNEAC, 1989

Liens externes[modifier | modifier le code]