Terracotta invetriata

La terracotta invetriata ( Terrecotte invetriate au pluriel ) désigne la terracotta italienne, une céramique vernissée ou émaillée, typique des artistes de la Renaissance de l'atelier Della Robbia.

Sa teinte originelle terracotta laisse la place aux couleurs cuites très vives de la céramique du style de cet atelier dit alla robbiana (limitée souvent aux teintes principales bleue et blanche).

Histoire[modifier | modifier le code]

Elle a servi à réaliser des bas-reliefs colorés, en particulier et presque exclusivement par l'atelier des Della Robbia, famille d'artistes italiens de la Renaissance.

La technique des Della Robbia consistait à recouvrir une terre modelée (terracotta) d’une poudre d’émail après une première cuisson, puis vitrifiée par une seconde. Un blanc opaque à base de plomb est d'abord utilisé par Luca della Robbia pour se rapprocher de la blancheur du marbre de Carrare poli auquel elle veut se substituer. Andrea della Robbia complète les fonds par du bleu de lapis-lazuli. Les paysages et les arguments allégoriques sont traduits par quelques éléments végétaux émaillés en vert. Le jaune de cadmium et le violet de manganèse imitent le porphyre. Les rouges ou les rehauts d’or sont posés à froid après la cuisson mais, très fragiles, ils ont souvent disparu. La carnation a été laissée quelquefois traduite par la terre cuite rose ocré et mat pour faire contraste avec les drapés.

Leur style s'affirme dans le temps, et devient leur standard à partir d'Andrea della Robbia qui le pousse à son paroxysme : les personnages sont tous d'un blanc lisse et brillant (visages et drapés), le fond est bleu uni, la polychromie réaliste s'affirme dans les guirlandes fruitières allégoriques entourant le retable.

Leurs œuvres se trouvent encore en Toscane, outre dans les grands monuments connus, dans certains édifices religieux de Pieve delle Sante Flora e Lucilla à Santa Fiora, dans les églises San Pietro et Santa Agata à Radicofani, porche d'entrée de l'abbaye territoriale Santa Maria de Monte Oliveto Maggiore. Une concentration particulièrement importante d’œuvres se trouve sur le site franciscain de Chiusi della Verna.

Santi Buglioni ayant repris dans des circonstances douteuses (Vasari) cette fabrication après le départ de Luca della Robbia le Jeune en 1529 pour la France, leur très spéciale terracotta invetriata disparut. Le terme désignera ensuite de pâles imitations de leur art.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L. Fornasari, Liletta Fornasari, Giancarlo Gentilini, I Della Robbia, Skira, 2009.
  • AA.VV., I della Robbia e l'arte nuova della scultura invetriata. Catalogo della mostra, Giunti Editore, Firenze 1998
  • Les Della Robbia - Sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne, catalogue édité par la Réunion des musées nationaux, (ISBN 2 7118 4468 4)
  • A. Zucchiatti, A. Bouquillonb, B. Moignardb, J. Salomonb et J. R. Gaboritc, Study of Italian Renaissance sculptures using an external beam nuclear microprobe, Istituto Nazionale di Fisica Nucleare Sezione di Genova

Articles connexes[modifier | modifier le code]