Tai Katō

Tai Katō
Description de cette image, également commentée ci-après
Tai Katō en 1962.
Nom de naissance Yasumichi Katō
Naissance
Préfecture de Hyōgo (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Décès (à 68 ans)
Profession Réalisateur
Scénariste
Films notables Lady Yakuza : Le Jeu des fleurs

Tai Katō (加藤泰, Katō Tai?) est un réalisateur et scénariste japonais né le et mort le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Tai Katō nait le à Kobe, son véritable prénom est Yasumichi, son pseudonyme professionnel, Tai, vient d'une prononciation chinoise du caractère "Yasu"[1]. En 1921, sa famille déménage à Nagoya, la ville d'origine de son père. Son oncle maternel est le réalisateur Sadao Yamanaka[2].

Après avoir abandonné ses études techniques, il quitte Nagoya pour Kyoto où il travaille quelque temps dans une société commerciale qu'il finit à son tour par quitter pour se rendre à Tokyo. Il sollicite l'aide de son oncle pour décrocher un emploi dans le milieu du cinéma et entre à la Tōhō en 1937 comme assistant réalisateur[1]. Avec l'intensification de la guerre en Asie, Katō est appelé à d'autres fonctions, il est transféré en 1941 à la Riken Kagaku Eiga (ja) puis en 1944 à l'Association cinématographique du Mandchoukouo pour produire des documentaires[1].

Tai Katō en 1967.

De retour au Japon en 1946, Tai Katō retrouve une place d'assistant réalisateur à la Daiei, ce qui lui permet de travailler avec Daisuke Itō, l'un des réalisateurs qu'il admire le plus[3], sur des films comme Le simple rōnin force le passage (素浪人罷通る, Surōnin makaritōru?, 1947) et Ōshō, le joueur d'échecs (王将, Ōshō?, 1948) puis avec Akira Kurosawa sur Rashōmon (羅生門?, 1950)[1]. En 1950 cependant, il est renvoyé de la Daiei pour ses activités syndicales[3].

En 1951, la chance tourne enfin et il réalise ses premiers films dans une petite compagnie indépendante, Takara Production (ja), et à la Shintōhō avant de s'engager à la Toei en 1956[1]. Tai Katō s'affirme à la Toei, à l'instar d'un Seijun Suzuki à la Nikkatsu, comme un réalisateur qui se forge un style original à partir d'un cinéma populaire traditionnel[4]. Il fait partie des meilleurs réalisateurs spécialisés dans le film de genre. Ses films sont fignolés, pleins de longues scènes contemplatives, émaillés de brusques moments d'action. Il tourne des films autour de scénarios de Shin Hasegawa (ja), l'homme qui quarante ans plus tôt a défini les lois du jidai-geki[5].

Tai Katō a réalisé plus de 40 films et écrit autant de scénarios entre 1951 et 1984[6].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Sauf indication complémentaire, la filmographie de Tai Katō est établie à partir de la base de données JMDb[6].

Comme assistant réalisateur[modifier | modifier le code]

Comme réalisateur[modifier | modifier le code]

Junko Ikeuchi et Kinnosuke Nakamura dans Tokijirō, le loup solitaire (1966).

La mention « +scénariste » indique que Tai Katō est aussi auteur du scénario.

  • 1951 : Kennan jonan: Joshin denshin no maki (剣難女難 女心伝心の巻?)
  • 1951 : Kennan jonan: Kenkō ryūsei no maki (剣難女難 剣光流星の巻?)
  • 1952 : Shimizu minato wa oni yori kowai (清水港は鬼より怖い?)
  • 1952 : Hiyodori zōshi (ひよどり草紙?)
  • 1955 : Ninjutsu Jiraiya (忍術児雷也?)
  • 1955 : Gyakushū Daija maru (逆襲大蛇丸?)
  • 1957 : Koizome rōnin (恋染め浪人?)
  • 1957 : Genji Kurō sassōki: Nuregami nitōryū (源氏九郎颯爽記 濡れ髪二刀流?)
  • 1958 : Hizakura daimyō (緋ざくら大名?)
  • 1958 : Genji Kurō sassōki: Byakko nitōryū (源氏九郎颯爽記 白狐二刀流?) +scénariste
  • 1958 : Kaze to onna to tabigarasu (風と女と旅鴉?)
  • 1958 : Rōnin hakkei (浪人八景?)
  • 1959 : Kōgan no misshi (紅顏の密使?) +scénariste
  • 1960 : Ōedo no kyōji (大江戸の侠児?) +scénariste
  • 1960 : Ayamegasa: Kenka kaidō (あやめ笠 喧嘩街道?)
  • 1960 : Honō no shirō (炎の城?)
  • 1961 : Asagiri kaidō (朝霧街道?)
  • 1961 : Le Spectre de Dame Iwa (怪談お岩の亡霊, Kaidan Oiwa no bōrei?)[7] +scénariste
  • 1962 : Liens de sang[8] ou Ma mère dans mes paupières (瞼の母, Mabuta no haha?) +scénariste
  • 1962 : Tange Sazen: Kan'unkonryū no maki (丹下左膳 乾雲坤竜の巻?)
  • 1963 : Chroniques guerrières du clan Sanada (真田風雲録, Sanada fūun roku?)[9]
  • 1964 : Le Ninja du vent (風の武士, Kaze no bushi?)[10] +scénariste
  • 1964 : L'Indomptable d'Edo (車夫遊侠伝 喧嘩辰, Shafu yūkyōden: Kenka Tatsu?)[11]
  • 1964 : Contes cruels au pays du soleil couchant (幕末残酷物語, Bakumatsu zankoku monogatari?)[12]
  • 1965 : Le Sang de la vengeance (明治侠客伝 三代目襲名, Meiji kyōkyaku: Sandaime shūmei?)[13],[14]
  • 1966 : Tokijirō Kutsukake : un loup solitaire ou Tokijirō, le loup solitaire[15] (沓掛時次郎 遊侠一匹, Kutsukake Tokijirō: Yūkyō ippiki?)
  • 1966 : Hone made shaburu (骨までしゃぶる?)
  • 1966 : Délit de faciès (男の顔は履歴書, Otoko no kao wa rirekisho?)[16] +scénariste
  • 1966 : Ahendaichi: Jigoku butai totsugeki seyo (阿片台地 地獄部隊突撃せよ?) +scénariste
  • 1967 : Chōeki jūhachinen (懲役十八年?)
  • 1968 : Requiem pour un massacre (みな殺しの霊歌, Minagoroshi no reika?)[17] +scénariste
  • 1969 : Lady Yakuza : Le Jeu des fleurs (緋牡丹博徒 花札勝負, Hibotan bakuto: Hanafuda shōbu?)
  • 1970 : Lady Yakuza : Le Retour d'Oryū (緋牡丹博徒 お竜参上, Hibotan bakuto: Oryū sanjō?) +scénariste
  • 1971 : Lady Yakuza : Prépare-toi à mourir ! (緋牡丹博徒 お命戴きます, Hibotan bakuto: Oinochi itadakimasu?)[18] +scénariste
  • 1972 : Shōwa onna bakuto (昭和おんな博徒?)
  • 1972 : Jinsei gekijō: Seishun hen aiyoku hen zankyō hen (人生劇場 青春篇 愛欲篇 残侠篇?) +scénariste
  • 1973 : Hana to ryū: Seiun hen aizō hen dotō hen (花と龍 青雲篇 愛憎篇 怒濤篇?) +scénariste
  • 1973 : Miyamoto Musashi (宮本武蔵?)
  • 1973 : Nihon kyōkakuden (日本侠花伝 第一部野あざみ 第二部青い牡丹?) +scénariste
  • 1977 : Edogawa Ranpo no injū (江戸川乱歩の陰獣?) +scénariste
  • 1981 : Honō no gotoku (炎のごとく?) +scénariste
  • 1981 : The Ondekoza (ざ・鬼太鼓座?)[19],[20]

Comme scénariste[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Sadao Yamane, Shigehiko Hasumi et Tai Katō, Midnight Suprise, Kato Tai, Japan Foundation, 81 p., « A Profile of Kato Tai par Sadao Yamane », p. 1-4
  2. (en) John Berra, Directory of World Cinema : Japan 2, Intellect Books, , 375 p. (ISBN 978-1-84150-551-0, lire en ligne), p. 242
  3. a et b Frédéric Bonnaud, « Rétrospective Tai Kato », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne)
  4. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome II), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 119
  5. Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 164
  6. a et b (ja) « Filmographie », sur JMDb (consulté le )
  7. Le Spectre de Dame Iwa : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  8. Liens de sang : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  9. Chroniques guerrières du clan Sanada : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  10. Le Ninja du vent : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  11. L'Indomptable d'Edo : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  12. Contes cruels au pays du soleil couchant : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  13. Le Sang de la vengeance : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  14. Le Sang de la vengeance (1965) - Cinémathèque française
  15. Tokijirō, le loup solitaire : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  16. Délit de faciès : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  17. Requiem pour un massacre : titre français du film lors de la rétrospective « Les Maîtres de l'âge d'or du cinéma de genre japonais, vol 1 : Kenji Misumi et Tai Katō » du 17 janvier au 18 février 2012 à la MCJP
  18. Note : le film est projeté sous le titre La Joueuse à la pivoine - J'aurais ta peau lors de la rétrospective « Japon : vingt cinéastes d'aujourd'hui » du 10 janvier au 10 février 1974 à la Cinémathèque française
  19. The Ondekoza (1981) : titre du film lors de la rétrospective « 100 ans de cinéma japonais (2e partie) » du 23 janvier au 25 février 2019 à la Cinémathèque française
  20. Note : The Ondekoza a été filmé en 1981 et a fait l'objet d'une sortie posthume en 1994. Source : (en) Alexander Jacoby, A Critical Handbook of Japanese Film Directors : From the Silent Era to the Present Day, Berkeley, Calif., Stone Bridge Press, , 398 p. (ISBN 978-1-933330-53-2), p. 104

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Tom Mes, Tai Kato : By a Man's Style Shall You Know Him, Radiance, , 62 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]