Tafas

Tafas
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Nom officiel
(ar) طفسVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(ar) طفسVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Gouvernorat
District
Sous-district
Mzeireb Subdistrict (d)
Altitude
492 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
32 236 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Populated place in Syria (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)

Tafas (طفس) est une ville du sud de la Syrie dépendant du gouvernorat de Deraa. Elle comptait 32 236 habitants au recensement de 2004[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville se trouve à 83 kilomètres au sud/sud-ouest de Damas.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la période hellénistique, la déesse Isis Lactans était adorée à Tafas, comme le prouve une statuette découverte ici[2]. Pendant la période romaine, il existait une communauté juive[3]. Plusieurs stèles funéraires, la plus ancienne datant de 64 av. J.-C., ont été découvertes à Tafas[4]. Un bronze romain patera a été aussi mis au jour, mais il a été dérobé du musée de Damas[5].

Époque ottomane[modifier | modifier le code]

En 1596, Tafas figure sur les registres d'impôts ottomans, comme faisant partie de la nahié (canton) de Bani Malik al-Asraf, dans le Qada Hawran. Tafas comptait alors une a population de 73 foyers et de 40 célibataires, tous musulmans. Les villageois payaient l'impôt sur le blé, l'orge, divers froments, les têtes de troupeaux ovins et les rûches[6].

En 1810, Tafas a été dévasté par des tribus wahhabites, d'après le témoignage de Burckhardt[7]. la première école élémentaire a été construite ici en 1865[8]. Dans les années 1880, Tafas avait l'aspect d'un village moyen avec environ une centaine de maisons de pierre pour une population de 250 musulmans. Certaines maisons étaient en ruines et inhabitées. Le village comptait aussi une mosquée[9]. Une décennie plus tard, Tafas comptait 90 maisons et 400 habitants[10].

Tafas a été en 1918 le théâtre d'un massacre odieux perpétré par l'armée ottomane en retraite à la fin de la Première Guerre mondiale[11]. En représailles, les troupes de T.E. Lawrence ont pu capturer les colonnes turques et ont fusillé les prisonniers (au nombre de 250) dont des soldats allemands et autrichiens[12].

Histoire récente[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre civile syrienne, un grand nombre d'habitants de Tafas rejoignent des manifestations hostiles au régime baassiste de Bachar al-Assad et trois manifestants sont tués par les forces de sécurité[13]. En mai 2011, l'armée syrienne assiège la ville et arrête 250 opposants[14].

La ville est aux mains des rebelles du Front du Sud, mais au début de l'année 2016, l'armée syrienne, notamment les forces de la 5e division armée (12e, 15e et 38e brigades) reprend des villages environnants[15].

L'armée syrienne vient de reprendre la ville de Tafas dans le sud syrien.[Quand ?]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Recensement de 2004
  2. Vermaseren, 1979, p. 192
  3. Sartre, 2005, p. 324
  4. Cohen, 2006, p. 247
  5. Cook, 2010, p. 1096
  6. Hütteroth et Abdulfattah, 1977, p. 213.
  7. Burckhardt, 1822, p. 657
  8. (en) Henry Diab et Lars Wåhlin, « The Geography of Education in Syria in 1882. With a Translation of "Education in Syria" by Shahin Makarius, 1883 », Geografiska Annaler. Series B, Human Geography, vol. 65, no 2,‎ , p. 105–128 (DOI 10.2307/490939) Accessed 10 février 2016.
  9. Schumacher, Oliphant et Le Strange, 1889, p. 210.
  10. Schumacher, 1897, 167
  11. D'après T.E. Lawrence, l'armée ottomane a massacré, le 27 septembre 1918, de nombreux habitants du village dont des femmes et des enfants
  12. (en) Murphy, 2011, p. 44
  13. (en) « Syrian protesters target Baath Party offices », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) Al Jazeera English, « Syria tightens control over more urban areas », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) AMN, article du 10 février 2016, Grande opération militaire au sud de la Syrie.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Burckhardt, John Lewis (1822). Travels in Syria and the Holy Land. J. Murray.
  • (de) Hütteroth, Wolf-Dieter; Abdulfattah, Kamal (1977). Géographie historique de la Palestine, de la Jordanie, de la Cisjordanie et de la Syrie du Sud à la fin du XVIe siècle. Erlanger Geographische Arbeiten, Sonderband 5. Erlangen, Germany: Vorstand der Fränkischen Geographischen Gesellschaft. (ISBN 3-920405-41-2).
  • (en) Murphy, David (2011). Lawrence of Arabia. Osprey Publishing. (ISBN 9781849083690).
  • (en) Cook, A. B. (2010). Zeus: A Study in Ancient Religion 3. Cambridge University Press. (ISBN 1108021239).
  • (en) Cohen, Getzel M. (2006). The Hellenistic Settlements in Syria, the Red Sea Basin, and North Africa. University of California Press. (ISBN 0520241487).
  • (en) Sartre, Maurice (2005). The Middle East Under Rome. Harvard University Press. (ISBN 0674016831).
  • (en) Schumacher, Gottlieb; Oliphant, Laurence; le Strange, Guy (1889). Across the Jordan: being an exploration and survey of part of Hauran and Jaulan. Bentley.
  • (de) Schumacher, G. (1897). "Der Südliche Basan". Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins. 19-20: 65–227.
  • (en) Vermaseren, Maarten Jozef, ed. (1977). Studies in Hellenistic Religions. Brill Archive. (ISBN 9789004058859).