Symphonie no 3 de Chostakovitch

« Premier mai »

Symphonie no 3
en mi bémol majeur
Opus 20
« Premier mai »
Genre Symphonie
Nb. de mouvements 4
Musique Dmitri Chostakovitch
Texte Semion Kirsanov
Langue originale russe
Durée approximative 30 minutes
Dates de composition 1929
Création
Leningrad
Interprètes Orchestre philharmonique de Leningrad
Chœur académique Capella
Alexandre Gaouk direction

La Symphonie no 3 en mi bémol majeur (Opus 20), sous-titrée « Premier mai », est la troisième des quinze symphonies de Dmitri Chostakovitch, composée en 1929. C'est une symphonie avec chœur. Elle utilise un texte de Semion Kirsanov.

De même que la deuxième symphonie, elle est considérée comme une symphonie expérimentale.

Structure[modifier | modifier le code]

L'œuvre se divise en quatre mouvements, qui s'enchaînent sans coupures, de manière similaire à la deuxième symphonie. Le dernier mouvement fait intervenir le chœur.

  1. AllegrettoAllegro
  2. Andante
  3. AllegroLargo
  4. Moderato : V pervoye Pervoye maya

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Orchestration[modifier | modifier le code]

La troisième symphonie est écrite pour un orchestre comprenant les cordes, les bois par paires, plus un piccolo, quatre cors, deux trompettes, trois trombones, un tuba, timbales et percussions (quatre instrumentistes), auquel s'ajoute un chœur dans le dernier mouvement.

Histoire[modifier | modifier le code]

Elle a été écrite deux ans après la deuxième symphonie et cinq ans avant sa quatrième. Elle est postérieure d'un an à son opéra Le Nez.

Avec sa « deuxième symphonie, l'œuvre était destinée à faire partie d'une série de partitions pour célébrer le calendrier révolutionnaire, projet inabouti »[1].

Composition[modifier | modifier le code]

Même si elle reste une œuvre expérimentale, le style de la troisième symphonie est beaucoup plus léger que celui de la deuxième. Le chœur final est aussi plus mélodique. L'ensemble donne une impression de joie de vivre, avec de nombreux éléments empruntés aux fêtes populaires et aux marches traditionnelles.

Dans une lettre à Boleslav Yavorsky, Chostakovitch a écrit que son œuvre « exprimait l'esprit de la reconstruction pacifique ». D'un autre côté, on peut constater que la plus grande partie du matériau qui précède le final est d'une tonalité plutôt sombre. Il devait même à l'origine inclure une partie pour mitrailleuse.

Création et réception[modifier | modifier le code]

La première russe a eu lieu le à Leningrad sous la direction d'Alexandre Gaouk, la première américaine le par Leopold Stokowski[1].

Analyse[modifier | modifier le code]

Allegretto — Allegro[modifier | modifier le code]

La symphonie s'ouvre par un dialogue songeur entre les clarinettes, avec les cordes en pizzicati, bientôt suivi par des échanges extatiques entre groupes instrumentaux, qui alternent avec des passages véhéments avec tout l'orchestre. Le climax de ce mouvement est marqué par une marche menée par les cuivres et le tambour.

Andante[modifier | modifier le code]

Le second mouvement est introduit par les violons dans le registre aigu, suivi d'un passage plus désolé aux cuivres et percussions, qui gagne peu à peu en chaleur, et une expressivité qui fait songer à la musique de Mahler.

Allegro — Largo[modifier | modifier le code]

Ce mouvement en manière de Scherzo est introduit par un motif aux cordes qui gagne peu à peu en élan et en intensité théâtrale, avec les cuivres, jusqu'à une coupure marquée par un signal au tambour, avec les cordes et les cuivres, puis des coups de grosse caisse, qui déclinent finalement, pour laisser place au tuba et aux cordes dans le registre grave. Après quoi des glissandi de cordes alternent avec un passage en fanfare joué par les trombones et les trompettes, puis l'ensemble des cuivres à l'unisson.

Moderato : V pervoye, Pervoye Maya[modifier | modifier le code]

Le final présente un texte Semion Kirsanov à la gloire de la Fête du Travail du premier mai et de la révolution, texte intitulé « Pervoye Maya », qui signifie « Premier mai » en russe. Le chœur à l'unisson alterne avec des passages pour les voix d'hommes, puis les voix de femmes, avant un final grandiose et triomphal, lancé par les trompettes et les cordes.

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

Direction Orchestre Année Label Note
Kirill Kondrachine Orchestre philharmonique de Moscou 1972 Melodiya
Bernard Haitink Orchestre et chœur philharmonique de Londres 1981 Decca
Vasily Petrenko Royal Liverpool Philharmonic Orchestra 2010 Naxos (label)
Andris Nelsons Orchestre symphonique de Boston 2023 Deutsche Grammophon

Adaptation au cinéma[modifier | modifier le code]

Les accords finaux sont utilisés dans le film La Symphonie du Donbass de Dziga Vertov (1931).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Whitehouse R, Notice de l'enregistrement de l’œuvre par le Royal Philharmonic Orchestra sous la direction de Vasily Petrenko, éditions Naxos

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]