Syed Ahmad Khan

Syed Ahmad Khan
Syed Ahmad Khan
Fonction
Juge
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
سید احمد خانVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d'Édimbourg
Anglo Arabic Senior Secondary School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Maître
Mamluk Ali Nanautawi (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Titres honorifiques
Khan Bahadur (en)
Sir
signature de Syed Ahmad Khan
Signature
Vue de la sépulture.

Syed Ahmad Khan (en ourdou : سید احمد خان), né le à Delhi, mort le à Aligarh[1], est un magistrat, éducateur et réformateur islamique de renom[2], créateur de l'université islamique d'Aligarh à Aligarh, dans l'Uttar Pradesh en Inde.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Syed Ahmed Taqvi est né le à Delhi, capitale de l'Empire moghol à l'époque de l'empereur moghol Akbar II. Sa famille entretient des contacts étroits avec la cour moghole auprès de laquelle elle a également contracté d'importantes dettes.

Syed Ahmad a vécu à l'époque de la première guerre d'indépendance indienne, forme d'insurrections régionales menées contre l'influence de la Compagnie des Indes orientales. Le pouvoir de l'État moghol, avec un monarque au rôle secondaire, est ainsi réduit au profit de l'Empire britannique.

Carrière[modifier | modifier le code]

Syed Ahmed Khan est fondateur de l'Université musulmane d'Aligarh[3],[4]. Il s'est opposé à l'ignorance, aux superstitions et aux mauvaises coutumes répandues dans la société musulmane indienne. Il pernsait fermement que la religion devait s'adapter à son temps, sinon, elle se "fossiliserait", et que les préceptes religieux n'étaient pas immuables. Il a préconisé une approche critique et libérée de la tradition ou de la coutume[5].

Les causes de la révolte Indienne[modifier | modifier le code]

Maulana Altaf Hussain Hali a écrit dans une biographie sur Syed :

"Dès que Syed a atteint Moradabad, il a commencé à écrire la brochure intitulée" Les causes de la révolte indienne "(Asbab-e-Baghawat-e-Hind), dans laquelle il a fait tout son possible pour pardonner au peuple Indien, et en particulier la communauté musulmane, des accusations de mutinerie. Malgré les risques encourus, il dresse un rapport courageux et approfondi des accusations portées contre le gouvernement et réfute la théorie inventée par les Britanniques pour expliquer les causes de la révolte"[6].

De nombreuses traductions officielles ont été faites du texte en ourdou des causes de la révolte indienne. Celui entrepris par le bureau de l'Inde a fait l'objet de nombreuses discussions et débats[7]. La brochure a également été traduite par le gouvernement indien en association avec plusieurs députés, mais aucune version n'a été proposée au public. Une traduction débutée par un fonctionnaire du gouvernement et achevée par le grand ami de Syed, le colonel G.F.I. Graham, et finalement publié en 1873[6].

L'Ai'n-e Akbari[modifier | modifier le code]

En 1855, il achève l'édition encyclopédique en 5 volumes, bien documentée et illustrée d'Ai'n-e Akbari d'Abul Fazl, œuvre extraordinairement recherchée. Ayant terminé le travail à sa grande satisfaction, et croyant que Mirza Asadullah Khan Ghalib était une personne qui apprécierait ses travaux, Syed Ahmad approcha le grand Ghalib pour lui écrire un poème élogieux. Mais ce dernier le réprimande pour avoir gaspillé son talent et son temps sur ces choses mortes.

Syed Ahmad Khan n'a plus jamais écrit un mot de louange à l'Ai'n-e Akbari et a en fait renoncé à s'intéresser activement à l'histoire et à l'archéologie. Il a édité deux autres textes historiques au des années suivantes, mais aucun d'eux ne ressemblait à l'Ai'n: un document vaste et triomphaliste sur la gouvernance d'Akbar[8].

Le réformateur musulman[modifier | modifier le code]

Sceau de l'Université musulmane d'Aligarh.

Il affirme l'accord de la foi et de la raison, entre le Coran et l'esprit scientifique : il « ne peut y avoir de conflit entre l'œuvre de Dieu et la Parole de Dieu[9]. »

Bien qu'il soit fervent musulman, Syed critique l'influence du dogme traditionnel et de l’extrémisme religieux, qui a rendu la plupart des musulmans indiens méfiants vis-à-vis des influences britanniques. Il fondé une "Médersa" moderne à Muradabad en 1859 : c'est fut l'une des premières écoles religieuses dispensant un enseignement scientifique. Syed a également travaillé sur des causes sociales, aidant à organiser des secours pour les personnes frappées par la famine de la province du Nord-Ouest en 1860. Il a créé une autre école moderne à Ghazipur en 1863.

Lors de son transfert à Aligarh en 1864, Syed commence à travailler sans compter pour l'éducation et fonde la Société scientifique d'Aligarh, la première association scientifique du genre en Inde. En s'inspirant de la Royal Society et de la Royal Asiatic Society, Syed réuni des érudits musulmans de différentes parties du pays.

Le Mouvement Ourdu[modifier | modifier le code]

La controverse hindi-ourdou qui éclate en 1867 a vu l'émergence de Syed comme défenseur du Mouvement ourdou et de cette langue.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

En 1878, Syed a été nommé au Conseil législatif du Vizir[10].

Dernières années et héritage[modifier | modifier le code]

Syed Ahmad est largement commémoré à travers l'Asie du Sud comme un grand réformateur social musulman et visionnaire. Dans le même temps, Syed Ahmad a cherché à allier politiquement les musulmans avec le gouvernement britannique. Fidèle loyal de l'Empire britannique, il a été nommé membre de la Commission de la fonction publique en 1887 par Lord Dufferin. En 1888, il a créé la United Patriotic Association à Aligarh pour promouvoir la coopération politique avec la participation britannique et musulmane au gouvernement britannique.

Aux prises avec des maladies et la vieillesse, il est décédé le . Il a été enterré à la mosquée Syed à l'intérieur du campus de l'Université musulmane d'Aligarh.

L'université qu'il a fondée reste l'une des institutions les plus importantes de l'Inde[4]. formant une partie des dirigeants politiques musulmans, comme Mohammad Ali Jouhar, Abdur Rab Nishtar, Shaukat Ali et Maulvi Abdul Haq, qui est salué au Pakistan sous le nom de Baba-e-Urdu (père de l'ourdou). Les deux premiers premiers ministres du Pakistan, Liaquat Ali Khan et Khawaja Nazimuddin, ainsi que le président indien Dr. Zakir Hussain, sont parmi les diplômés les plus célèbres d'Aligarh. En Inde, Syed est commémoré comme un pionnier qui a travaillé pour l'élévation socio-politique des musulmans indiens.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Syed Ahmad Khan a été désigné membre de l'Université de Calcutta et de l'Université d'Allahabad par le vice-roi en 1876 et 1887.

Il reçoit le titre de «Khan Bahadur»[11]et est fait ensuite chevalier par le gouvernement britannique en 1888 et puis nommé Chevalier Commandeur de l'ordre de l'étoile de l'Inde pour sa fidélité à la couronne britannique[12]. Grâce à son statut de membre du Conseil législatif impérial, il a reçoit l'année suivante un titre honoris causa de l'Université d'Edimbourg[13].

La poste Indienne a émis des timbres-poste commémoratifs en son honneur en 1973 et 1998. Plus tard, les services postaux du Pakistan ont également émis un timbre-poste commémoratif en son honneur en 1990 dans la série «Pionniers de la liberté»[14].

Appartenance Maçonnique[modifier | modifier le code]

Il a fait partie de la Grande Loge de l'Inde, sous juridiction de la Grande Loge Unie d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse[15],[16].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. bnf, « Sayyid Aḥmad K̲h̲ān̲ (1817-1898) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. (en) Smirna Si, Enlightenment and Islam Sayyid Ahmad Khan (lire en ligne).
  3. « Bicentenaire de la naissance de Sir Syed Ahmad Khan : plusieurs activités organisées par des anciens étudiants d’Aligarh », sur Star, (consulté le ).
  4. a et b (en-US) « Sir Syed University of Engineering and Technology », sur Sir Syed University of Engineering and Technology (consulté le ).
  5. (en-US) « Sir Syed Ahmed Khan and the Aligarh Movement », sur Your Article Library, (consulté le ).
  6. a et b (ur) Altaf Hussain Hali, Ḥayāt-i jāved, Sang-i Mīl Pablikeshanz, (ISBN 969-35-0186-1 et 978-969-35-0186-5, OCLC 33085903, lire en ligne), pp. 92–95.
  7. (en) Raja, Masood A., 1965-, Constructing Pakistan : foundational texts and the rise of Muslim national identity, 1857-1947, Oxford University Press, , 156 p. (ISBN 978-0-19-547811-2 et 0-19-547811-8, OCLC 502033251, lire en ligne), chapitre 2.
  8. (en) Shamsur Rahman Faruqi, « From Antiquary to Social Revolutionary: Syed Ahmad Khan and the Colonial Experience (De l'antiquité à la révolution sociale : Syed Ahmad Khan et l'expérience coloniale) », Université Anglaise de Colombia,‎ (lire en ligne [PDF]).
  9. Cité par Rachid Benzine. Les nouveaux penseurs de l'islam, p. 48.
  10. (en) Graham Major Genral G.f.i (page 281), The Life And Work Of Sir Syed Ahmed Khan, , 298 p. (lire en ligne).
  11. (en) « To be Companions », The London Gazette,‎ (lire en ligne).
  12. (en) « To be .Knighls Commanders », The London Gazette,‎ (lire en ligne).
  13. (en) « A Musafir To London », sur outlookindia.com (consulté le ).
  14. « Timbre poste Pakistan », sur freestampcatalogue.fr, .
  15. Jean Marc Aractingi, Dictionnaire des Francs maçons arabes et musulmans, Amazon editions, (ISBN 978-1-9852-3509-0).
  16. (en-US) « Sir Syed Ahmed Khan and the Aligarh Movement », sur eos, (consulté le ).