Suku (peuple)

Suku

Populations importantes par région
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo 116 000
Drapeau de l'Angola Angola 15 000
Population totale 131 000
Autres
Langues Suku
Ethnies liées Yakas, Bakongo

Les Suku sont une population d'Afrique centrale vivant dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo, également en Angola.

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs formes : Basuku, Bayaka, Soukou, Suko, Sukus, Wasuku[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les régions des peuples Suku se situent à la frontière entre la République Démocratique du Congo (ex Zaïre) et l'Angola. Les Suku peu nombreux (80 000 à 100 000 individus) peuplent deux petites régions s'étend sur les plateaux dominant les vallées fluviales très encaissées qui caractérisent toute cette partie située entre le fleuve Congo et la rivière Kwilu. (Les Suku et les Yaka se sont scindés suite à chute de l’empire Lunda-Chokwe au XIXe siècle. Les suku rassemblent aujourd’hui environ 400 000 personnes.) Si les langues des Yaka et des Suku sont différentes, ils ont une culture très proche car les populations sont vraiment en contact les unes des autres. Ils possèdent les mêmes institutions, la même typologie d'objets et partagent le même environnement. Historiquement ces deux peuples sont liés depuis le XVIIe siècle avec le souvenir vivace d'appartenance à une même terre d'origine. Ils se sont en effet déplacés depuis le pays Lunda et ont migré vers le Nord afin de fuir une soumission aux Lunda. Leur société est très structurée avec, pour la famille, une segmentation en lignage dont le chef exerce une réelle autorité (jusqu'au droit de vie et de mort). Leur organisation politique est aussi pyramidale du village au chef de plusieurs villages, au chef de région jusqu'au chef suprême: le Kyamfu chez les Yaka et le Menikongo chez les Suku(rappelle le Royaume Kongo) auquel on doit tribut. De par la proximité de ces peuples et de leur culture, il sera intéressant d'examiner des statuettes de divination et plus encore les masques liés aux sociétés d'initiation (semblables dans leurs pratiques) : le nkanda chez les Yaka et le mukanda chez les Suku.

Langue[modifier | modifier le code]

Ils parlent le suku, une langue bantoue, dont le nombre de locuteurs était estimé à 50 000 en 1980[2].

Culture[modifier | modifier le code]

Culturellement ils sont très proches des Yakas. Leurs figures en bois sculpté – par l'intermédiaire desquelles ils honorent les ancêtres –, de même que leurs masques-heaumes sont réputés[3].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source RAMEAU, BnF [1]
  2. (en) Fiche langue[sub]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  3. Alain-Michel Boyer, Les Arts d'Afrique, Hazan, 2008, p. 322 et 255
  4. a b et c Musée royal de l'Afrique centrale
  5. Musée du quai Branly - Jacques-Chirac
  6. a et b Château des Sforza

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Arthur Paul Bourgeois, Nkanda related sculpture of the Yaka and Suku of Southwestern Zaire, Indiana University, 1979 (thèse).
  • (en) Arthur Paul Bourgeois, Art of the Yaka and Suku, A. et F. Chaffin, Meudon, 1984, 271 p. (ISBN 2904005013)
  • Bulundu Bayekula et Pelende Mahungu, Il mit du poison dans le vin de ses frères : mythes suku, Ceeba publications, Bandundu, 1976, 152 p.
  • Elle partit avec une calebasse trouée : récits de littérature : kwese, ngongo, suku, Ceeba, Bandundu, 1974, 193 p.
  • Tumina Kikusa, Fils, on n'épouse pas sa sœur ! : mythes suku, Ceeba Publications, Bandundu, 1974, 111 p.
  • (en) Igor Kopytoff, Extension of conflict as a method of conflict resolution among the Suku of the Congo, Ann Arbor, 1961
  • (en) Igor Kopytoff, « Knowledge and belief in Suku thought », Africa, 51, 3, 1981, p. 709-723
  • François Lamal, Essai d'étude démographique d'une population du Kwango : les Basuku du territoire de Feshi, Georges Van Campenhout, Bruxelles, 1949, 189 p.
  • François Lamal, Basuku et Bayaka des districts Kwango et Kwilu au Congo, Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren (Belgique), 1965, 323 p.
  • Mbuluku Masoka Jean-Valère, Liberté, nécessité et ethnicité : essai d'anthropologie suku, Université de Fribourg (Suisse), 1987, 365 p.
  • Kika Mavunda, L'Elevage des bovins et le développement socio-économique chez les Suku du Kwango-Kwilu au Zaire, Université de Dijon, 1974, 108 p. (DES de sciences économiques)
  • Klaus Weiland, La Chefferie suku de Mobanga : son organisation sous l'angle du système de parenté, École pratique des hautes études (Paris), 1976, 426 p. (mémoire)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]