Sturmtiger

Sturmtiger
(Tiger-Mörser, 38cm RW61 auf Sturm(panzer)mörser)
Image illustrative de l’article Sturmtiger
Un Sturmtiger abandonné en avril 1945.
Caractéristiques générales
Équipage 5 (commandant, conducteur, canonniers)
Longueur 6,28 m
Largeur 3,57 m
Hauteur 2,85 m
Masse au combat 68 tonnes
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Blindage 150 mm
Armement
Armement principal Mortier de 380 mm RW61 L/5.4
Armement secondaire Mitrailleuse MG34 7,92 mm
Mobilité
Moteur Moteur Maybach HL230
Puissance 600 ch (450 kW)
Suspension Barres de torsion
Vitesse sur route 40 km/h
Puissance massique 9 ch/tonne
Autonomie 120 km (sur route)

Le Sturmtiger, dont le nom d'origine est 38 cm RW61 auf Sturmmörser Tiger, est un canon d'assaut lourd allemand, développé et produit de 1943 à 1944. C'est l'une des variantes les plus rares du char lourd Tigre I, avec comme arme un mortier géant de 380 mm.

Dénomination[modifier | modifier le code]

En , le véhicule est appelé Panzermoerser mit 38 cm auf Tiger I (Eisen)[1].

Développement[modifier | modifier le code]

Ce véhicule est évoqué pour la première fois lors d’une réunion de la Waffenkommission le . À cette date, le développement a déjà été lancé par la société Alkett pour monter un lanceur de 38 cm de diamètre sur un châssis de Tigre[1]. L’entreprise propose d’abord d’installer l’arme à l’arrière et le moteur à l’avant, mais devant le refus de l’administration, c’est une configuration plus classique qui est choisie le , avec le moteur à l’arrière et l’arme en proue. Le premier prototype est achevé avant le , date à laquelle il est approuvé pour la mise en production, qui doit commencer en décembre[1],[2].

Production[modifier | modifier le code]

La caisse est produite par Krupp et le train de roulement par Henschel, qui s’occupe également d’assembler ces deux éléments. Les châssis complétés sont alors envoyés à l’usine Alkett de Berlin-Spandau, qui y ajoute la casemate produite par Brandenburger Eisenwerke[1],[2].

En raison des difficultés auxquelles l’industrie allemande fait face à cette époque, la production ne progresse que lentement et seulement trois exemplaires ont été produits à la fin du mois de . Le , Hitler demande d’accélérer la cadence. Le choix est alors fait de ne plus produire des châssis neufs, mais de réutiliser ceux d’anciens Tigre. Cela permet de produire encore trois exemplaires supplémentaires avant [1].

Hitler étant persuadé que cette arme aura un impact important, la production augmente fortement à partir de septembre et quinze autres exemplaires sont encore construits avant la fin de l’année[1].

Histoire opérationnelle[modifier | modifier le code]

Une unité spéciale devant utiliser le véhicule est formée le , la Sturm-Moerser-Kompanie 1000. Celle-ci est immédiatement envoyée au combat à Varsovie avec les deux véhicules alors disponibles afin de combattre les insurgés du ghetto. Les Sturmmoerser sont employés avec succès à partir du pour détruire les bâtiments et les barricades. Une deuxième compagnie est formée en septembre, puis une autre en octobre, numérotées respectivement 1001 et 1002. Chaque compagnie se voit alors assigner quatre véhicules. Les compagnies 1000 et 1001 sont par la suite envoyées sur le front de l’Ouest en prévision de l’offensive des Ardennes[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Pour encaisser le recul prodigieux qui pouvait atteindre environ 40 tonnes-force (400 kilonewton), le châssis robuste du Tigre I fut sélectionné et la décision fut prise d'utiliser des caisses revenant du front de façon à ne pas perturber la production en série du char.

Le compartiment de combat était constitué d'une casemate boulonnée sur la caisse inférieure. Le blindage avait une épaisseur de 150 mm sur la face avant et de 80 mm sur les côtés. Plus tard un contrepoids circulaire en acier fut ajouté sur la bouche de mortier de certains véhicules pour en faciliter l'élévation.

Les énormes projectiles autopropulsés par fusées mesuraient 149 cm de long et pesaient 330 kg. Pour charger ces munitions à bord, une potence de chargement était installée à l'arrière droit de la casemate. Du fait de la taille des projectiles et de l'espace à bord réduit, seulement 14 pouvaient être embarqués.

Annexes[modifier | modifier le code]

Données techniques[modifier | modifier le code]

Tableau récapitulatif des dimensions[2]
Longueur hors tout 6,28 m
Largeur hors tout 3,57 m
Hauteur 2,85 m
Masse en ordre de combat 65 000 kg
Tableau récapitulatif des caractéristiques motrices[2]
Motorisation Maybach HL 230 P45
Vitesse maximale 40 km/h
Autonomie 120 km
Tableau récapitulatif du blindage[2]
Caisse avant 100 mm à 25°
Caisse côtés 60 mm à 0°
Caisse arrière 80 mm à 9°
Caisse toit 25 mm à 90°
Plancher 25 mm à 90°
Casemate avant 150 mm à 45°
Casemate côtés 80 mm à 30°
Casemate arrière 80 mm à 0°
Casemate toit 25-40 mm à 90°
Tableau récapitulatif de l’armement et de l’équipement[2]
Armement principal 38 cm Stu M RW61 L/5,4
Traverse/Élévation armement principal 10° de chaque côté / 0° à +80° (manuel)
Viseur armement principal Pak Z.F. 3 x8
Munitions armement principal 14 projectiles
Armement secondaire Une MG34 en proue
Traverse/Élévation armement secondaire 15° de chaque côté / -7° à +20° (manuel)
Viseur armement secondaire Kg ZF2
Munitions armement secondaire 600 cartouches de 7,92 mm
Radio FuG 5

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Peter Chamberlain, Hilary Doyle et Thomas Jentz, Encyclopedia of German tanks of World War Two, Londres, Arms and Armour Press, (ISBN 1854092146).
  • (en) Thomas Jentz et Hilary Doyle, Sturmgeschuetz : s.pak to Sturmmoerser, vol. 8, coll. « Panzer Tracts », (ISBN 189284804X).
  • (de) Horst Schiebert, Die Tiger-Familie : Tiger I, Porsche-Tiger, Jagdpanzer Elefant (Ferdinand), Tiger II (Königstiger), Jagdtiger, Sturmtiger, vol. 56, Friedberg, Podzun Pallas Verlag, coll. « Waffen-Arsenal », (ISBN 3790901075).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Jentz et Doyle 1999, p. 56.
  2. a b c d e et f Chamberlain, Jentz et Doyle 1993, p. 106.