Steve Jobs (film)

Steve Jobs
Description de l'image Steve Jobs 2015 film Logo.png.
Réalisation Danny Boyle
Scénario Aaron Sorkin
Musique Daniel Pemberton
Acteurs principaux
Sociétés de production Management 360
The Mark Gordon Company
Scott Rudin Productions
Legendary Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Biopic, drame
Durée 122 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Steve Jobs est un film américain réalisé par Danny Boyle et sorti en 2015. Il est consacré au personnage éponyme interprété par Michael Fassbender, et adapté par Aaron Sorkin de la biographie de Walter Isaacson, publiée en 2011. Le film est composé de trois actes décrivant trois importants lancements commerciaux ayant jalonné entre 1984 et 1998 la carrière de Steve Jobs, mais conserve comme fil conducteur les relations entre Jobs et sa fille Lisa. Chaque partie a été tournée avec des procédés et pellicules différents.

Steve Jobs reçoit des critiques globalement positives dans la presse. Il ne connait cependant pas le succès au box-office. Le film reçoit de nombreuses distinctions et obtient notamment le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle et le British Academy Film Award de la meilleure actrice dans un second rôle (tous deux pour Kate Winslet) et le Golden Globe du meilleur scénario.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Quelques minutes avant les lancements médiatiques respectifs du Macintosh 128K (1984), du NeXT Computer (1988) et de l'iMac (1998), Steve Jobs s'entretient, parfois violemment, avec plusieurs interlocuteurs, en particulier Joanna Hoffman, sa fidèle responsable marketing, Steve Wozniak, son associé des débuts, Andy Hertzfeld, un des principaux membres de son équipe d'ingénieurs, John Sculley, le PDG d'Apple, et sa fille Lisa[1].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution[modifier | modifier le code]

 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[5] et Symphonia Films[6] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[7]

Production[modifier | modifier le code]

Le cinéaste anglais Danny Boyle remplace David Fincher, déjà réalisateur de The Social Network, précédent film du scénariste Aaron Sorkin.

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

En , Sony Pictures Entertainment acquiert les droits du livre Steve Jobs de Walter Isaacson[8]. Aaron Sorkin, qui est déjà l'auteur de The Social Network, est ensuite chargé d'écrire le scénario[9].

Courant 2012, un projet concurrent de film indépendant à petit budget est produit par Five Star Institute. Jobs, avec Ashton Kutcher, sort au cinéma en [10]. En , Aaron Sorkin confirme officiellement qu'il écrit le scénario[11] et qu'il a demandé l'aide de Steve Wozniak, cofondateur d'Apple, pour les vérifications historiques[12] sans jamais lui donner accès au scénario[2]. En , le scénariste révèle la structure peu banale qu'il a choisi : « Tout le film ne sera composé que de trois scènes, chacune se déroulant en temps réel. À chaque fois, on se situera juste avant le lancement d'un produit, dans les coulisses de ce lancement : le premier sera le Mac, le second l'ordinateur NeXT (lancé après son départ d'Apple) et le troisième l'iMac »[13]. Danny Boyle précise que le film est « un portrait fondé sur un patchwork de témoignages[2]. »

Le développement du film est relancé, en , lorsque David Fincher entre en négociation pour réaliser le film[14]. Cependant, il quitte le projet en pour différends artistiques[15],[16]. D'après Aaron Sorkin, les deux principaux sujets d'inquiétude de Fincher furent le budget et le marketing (une inquiétude confirmée car le film a été mal vendu à travers le monde)[17]. Danny Boyle est alors engagé en remplacement[18]. Après de nombreux rebondissements pour le choix de l'acteur principal (Christian Bale a quitté deux fois le film), c'est au tour du studio Sony Pictures d'abandonner le projet, en [19]. Le film est finalement repris en main par Universal Pictures[20]. Diverses pressions sont exercées sur l'ensemble du projet, entre autres par la femme de Steve Jobs[2] : Danny Boyle précise même que « d'ailleurs, les gens Apple ne voulaient pas que notre film se fasse, que l'on touche à cette image de légende de pionnier »[21].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

George Clooney et Noah Wyle étaient les choix de Sony pour incarner Steve Jobs[22]. À l'arrivée de David Fincher comme réalisateur, ce dernier souhaite plutôt Christian Bale pour interpréter Jobs[23]. À la suite du départ de David Fincher, Danny Boyle récupère le poste de réalisateur et envisage Leonardo DiCaprio[24]. Alors qu'il avait accepté le rôle, Leonardo DiCaprio se retire finalement du projet en [25]. Quelques jours plus tard, le nom de Christian Bale revient dans les négociations[26], avant d'être officiellement confirmé quelques jours plus tard, alors qu'étaient également évoqués Ben Affleck, Matt Damon, Bradley Cooper. Le scénariste Aaron Sorkin déclare alors « Nous voulions le meilleur acteur, dans une certaine limite d'âge, et le meilleur c'est Christian Bale »[27]. Christian Bale quitte à nouveau le projet en pour des raisons inconnues[28]. Variety rapporte alors que Michael Fassbender est envisagé pour le remplacer[29]. Puis sa présence dans le rôle principal est confirmée au début du tournage du film en [30]

En , Seth Rogen est officialisé dans le rôle de Steve Wozniak, alors que Jessica Chastain est annoncée dans un rôle féminin principal[31]. Natalie Portman est également annoncée, dans un rôle non spécifié[20], mais n'est finalement pas dans le film.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le garage dans lequel Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne ont fondé Apple en 1976, à Los Altos.

Le tournage débute le dans la maison d'enfance de Steve Jobs à Los Altos en Californie[32]. D'autres scènes sont tournées dans la baie de San Francisco[33], puis à Berkeley les 23 et dans le restaurant La Méditerranée[34],[35]. Pour tourner la première partie situé en 1984, la production s'est rendu dans le même auditorium qui a servi à Steve Jobs pour le lancement du Macintosh 128K, dans le De Anza College[36]. La deuxième partie a été tournée principalement au San Francisco Opera, alors que la troisième l'a été au Louise M. Davies Symphony Hall (en), également à San Francisco[36].

Pour distinguer chacune des trois parties, Danny Boyle et son directeur de la photographie Alwin H. Küchler ont eu l'idée d'utiliser trois types de format : le 16 mm pour 1984, le 35 mm pour 1988 et le digital (avec la caméra Arri Alexa) pour 1998. De plus, selon le souhait de Danny Boyle, le tournage s'est déroulé dans l'ordre chronologique. Chaque partie a été tournée indépendamment, avec trois semaines de répétitions avant le premier acte et deux semaines avant l'acte II et III. Le réalisateur explique : « Ça permet aux acteurs de se concentrer sur chaque acte séparément et sur la façon de parler, de s'habiller, sur l’état d’esprit de leur personnage à chacune de ces périodes de leur vie[36] ».

Musique[modifier | modifier le code]

Steve Jobs
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de divers artistes
Sortie
Durée 82:05[37]
Genre musique de film, rock
Label Back Lot Music

La musique du film est composée par Daniel Pemberton, qui a utilisé diverses techniques pour chaque partie du film. Pour la première partie se déroulant en 1984, il a ainsi utilisé des synthétiseurs de l'époque comme le Roland SH-1000 ou le Yamaha CS-80. Pour « coller » au décor de la seconde partie, tournée au San Francisco Opera, il propose une musique davantage épique. Finalement, pour la troisième partie, il a composé sur un logiciel sur son propre iMac[38],[39],[40],[41]. Le réalisateur Danny Boyle explique quant à lui que le compositeur s'est inspiré du bruit des premiers ordinateurs pour la musique du premier acte, alors que « le second est également un air d'opéra mais il est plus pesant, escaladant jusqu’à l’affrontement musclé qui conclut ce chapitre ». Le réalisateur décrit le troisième acte comme « beaucoup plus épuré et élégant, à l’image des créations de Steve Jobs »[36]. L'album commercialisé par Back Lot Music contient par ailleurs des chansons non originales de Bob Dylan, The Maccabees et The Libertines.

Liste des titres[modifier | modifier le code]

No Titre Durée
1. The Musicians Play Their Instruments? 1:04
2. It's Not Working 3:44
3. Child (Father) 1:49
4. Jack It Up 3:59
5. The Circus of Machines I (Overture) 2:58
6. Russian Roulette 1:46
7. Change the World 5:09
8. The Skylab Plan 5:01
9. Don't Look Back into the Sun (interprété par The Libertines) 3:01
10. …I Play the Orchestra 2:22
11. The Circus of Machines II (Allegro) 4:30
12. Revenge 9:38
13. Rainy Day Women#12 & 35 (interprété par Bob Dylan) 4:37
14. It's an Abstract 2:27
15. Life Out of Balance 4:06
16. I Wrote Ticket to Ride 2:59
17. The Nature of People 4:04
18. 1998. The New Mac 2:10
19. Father (Child) 3:27
20. Remember 4:11
21. Grew Up at Midnight (interprété par The Maccabees) 4:00
22. Shelter from the Storm (interprété par Bob Dylan) 5:02
82:04

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Steve Jobs
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 82/100[Note 1]
Rotten Tomatoes 85 %[42]
AlloCiné 3.8 étoiles sur 5[43]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 85 % d'opinions favorables pour 310 critiques[42]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 82100 pour 45 critiques.

En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3,85 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 37 titres de presse[43].

L'Obs écrit du film que celui-ci est « mieux qu'un biopic, Steve Jobs est le portrait complexe, peu flagorneur et sans pincettes du magnat d'Apple » et souligne que Danny Boyle « signe là son meilleur film, au rythme d'une screwball comedy suprêmement dialoguée et interprétée[1] ». De son côté, Pierre Murat pour Télérama donne une critique très positive du long-métrage, en écrivant : « Le génial scénariste Aaron Sorkin fait de Steve Jobs un de ces monstres fascinants et terribles comme le cinéma les aime[44] ». Le Daily Telegraph donne la note de quatre étoiles sur cinq[45].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film est un échec au box-office avec seulement 34 millions de dollars de recettes mondiales, pour un budget de production presque équivalent.

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
17 766 658 $[46] [47] 9[47]
Drapeau de la France France 167 868 entrées[48]
Alt=Image de la Terre Mondial 34 441 873 $[46] - -

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Le film, outre le rapport avec la marque à la pomme, reste également centré sur les relations de Jobs avec sa fille Lisa[2]. Il montre également comment Wozniak est mis à l'écart de la légende de Steve Jobs[21]. « L'inévitable morale familialiste », comme l'écrit L'Obs, avec la fin en happy end, est reprochée par plusieurs personnes[2]. Bob Dylan revient de façon récurrente dans le film[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Moyenne réalisée sur 45 critiques

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Schaller et L'Obs 2016, p. 92.
  2. a b c d e f et g Schaller et L'Obs 2016, p. 94.
  3. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  4. a b c d e f g h et i (en) Angie Han, « Danny Boyle's ‘Steve Jobs’ Starts Shooting in San Francisco », sur /Film, (consulté le )
  5. http://www.rsdoublage.com/film-17913-Steve-Jobs.html
  6. http://symphonia-films-web.pagesperso-orange.fr/Doublages/Films/STEVE%20JOBS.html
  7. « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage.qc.ca (consulté le )
  8. (en) Mike Fleming Jr, « Sony Pictures Acquiring New Steve Jobs Biography For Major Feature Film », Deadline
  9. (en) « 'Social Network' Aaron Sorkin to write Steve Jobs biopic? », Digital Spy
  10. (en) Zach Dionne, « Ashton Kutcher Will Anchor Steve Jobs Indie Biopic », sur Vulture,
  11. (en) Mike Fleming Jr, « Aaron Sorkin To Script 'Steve Jobs,' Based On Walter Isaacson Book For Sony », Deadline
  12. (en) Jordan Zakarin, « Apple Co-Founder Steve Wozniak Hired to Help Aaron Sorkin on Steve Jobs Biopic », sur The Hollywood Reporter
  13. « Steve Jobs vu par Aaron Sorkin : un biopic peu banal ! », sur Allociné, (consulté le )
  14. « Un nouveau biopic de Steve Jobs par David Fincher ? », sur Allociné, (consulté le )
  15. « David Fincher : il ne réalisera PAS le biopic de Steve Jobs », sur Allociné, (consulté le )
  16. « David Fincher Exits Steve Jobs Biopic », ComingSoon.net
  17. Frédéric Foubert, « Faire le Jobs », Première n°468,‎ , p. 59 à 63
  18. (en) « Danny Boyle Boards Steve Jobs Movie; Leo DiCaprio to Star? », Variety
  19. « Steve Jobs : le biopic est abandonné par Sony », sur Allociné, (consulté le )
  20. a et b « Jobs : Natalie Portman en discussions pour rejoindre le biopic », sur Allociné, (consulté le )
  21. a et b Schaller et L'Obs 2016, p. 93.
  22. « Is George Clooney Looking To Play Steve Jobs In The Biopic? », sur Cinemablend,
  23. « Christian Bale pourrait être le Steve Jobs de David Fincher », sur Allociné, (consulté le )
  24. « DiCaprio et Danny Boyle réunis pour le biopic sur Steve Jobs ? », sur Allociné, (consulté le )
  25. « Leonardo DiCaprio ne sera pas Steve Jobs pour Danny Boyle », sur Allociné, (consulté le )
  26. « Biopic sur Steve Jobs : Christian Bale à nouveau dans la course », sur Allociné, (consulté le )
  27. « Steve Jobs : Christian Bale est confirmé pour le biopic », sur Allociné, (consulté le )
  28. « Christian Bale ne sera pas le Steve Jobs de Danny Boyle et Aaron Sorkin », sur Allociné, (consulté le )
  29. « Biopic Steve Jobs : Michael Fassbender dans le rôle ? », sur Allociné, (consulté le )
  30. « Danny Boyle's Steve Jobs Starts Shooting in San Francisco », sur /Film (consulté le )
  31. « Biopic Steve Jobs : Seth Rogen créera Apple avec Christian Bale ! », sur Allociné, (consulté le )
  32. (en) Lisa Eadicicco, « What Steve Jobs' Famous Garage Where He Started Apple Looks Like Today », Business Insider, (consulté le )
  33. (en) Dave McNary, « ‘Steve Jobs’ San Francisco Shoot Seeks Vintage Techies », Variety, (consulté le )
  34. « Berkeley buzzes with filming of Steve Jobs movie »,
  35. « Photos: Hollywood comes to Berkeley for Steve Jobs movie with Seth Rogen, Kate Winslet, Michael Fassbender »,
  36. a b c et d Secrets de tournage - Allociné
  37. (en) Steve Jobs - Soundtrack.net
  38. Cory Woodroof, « Breaking Down the 'Steve Jobs' Score with Composer Daniel Pemberton » [archive du ], PopMatters, (consulté le )
  39. Joe Burlingame, « Movie Maestros Mix Organic and Synthetic Sounds » [archive du ], Variety, (consulté le )
  40. Paul Weedon, « Daniel Pemberton: Scoring Steve Jobs » [archive du ], Clash, (consulté le )
  41. Anthony D'Alessandro, « 'Steve Jobs' Composer Daniel Pemberton Blended Nostalgia And Futurism » [archive du ], Deadline, (consulté le )
  42. a et b (en) « Steve Jobs (2015) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
  43. a et b « Steve Jobs - critiques presse », sur Allociné (consulté le ).
  44. « La critique lors de la sortie en salle du 03/02/2016 », sur telerama.fr (consulté le )
  45. (en) Robbie Collin, « Steve Jobs review: “manically entertaining” », sur telegraph.co.uk, (consulté le )
  46. a et b (en) « Steve Jobs », sur Box Office Mojo (consulté le )
  47. a et b (en) « Steve Jobs - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  48. « Steve Jobs », sur JP box-office.com (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Philippe Gunet, « Un Jobs en or. Deux ans après Ashton Kutcher, Michael Fassbender incarne à son tour le cofondateur d'Apple, Steve Jobs, et le réinvente brillamment », Télécâble Sat Hebdo no 1400, SETC, Saint-Cloud, , p. 25, (ISSN 1630-6511)
  • Article et interview de Danny Boyle : Nicolas Schaller, « Steve Jobs vu par Danny Boyle », L'Obs, no 2673,‎ 28 janvier au 3 février 2016, p. 92 à 94 (ISSN 0029-4713) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]