Stéréome

Steréome

Le stéréome est le nom que l'on donne à la structure squelettique qui supporte le corps des échinodermes : c'en est une caractéristique essentielle, et il s'agit d'une des plus anciennes formes de squelette minéral, datant au moins du Cambrien.

Description[modifier | modifier le code]

Le stéréome consiste en une structure composée de monocristaux complexes de calcite, qui constitue l'endosquelette des échinodermes, autant chez les actuels que chez les formes fossiles[1]. C'est une structure particulièrement poreuse (qui ressemble à une éponge au microscope)[2], qui peut être composée de 2% à plus de 50 % de son volume par de la matière organique, le reste étant une matrice de cristaux de calcite. La taille des vides dans la structure du stéréome varie selon l'espèce mais aussi selon les endroits sur un même individu[3]. Il peut avoir une importance très variable suivant les animaux, et sa plus grande minéralisation confère une certaine solidité au corps en lui faisant perdre en souplesse. Le squelette des échinodermes est donc composé de plaques calcaires qui sont chacune des monocristaux de calcite, et le stéréome est le nom donné à leur structure microcristalline particulière. Chez les oursins, ces plaques sont très volumineuses et très minéralisées, alors que chez les holothuries elles prennent généralement la forme d'ossicules microscopiques ; cependant la structure demeure la même[4].

Chez les oursins, le stéréome forme une sphère composée de plaques soudées : on l'appelle le « test »[5].

Registre fossile et classification des échinodermes[modifier | modifier le code]

Quand un échinoderme se fossilise, un examen microscopique peut révéler la structure du stéréome dans le fossile, ce qui est souvent un critère déterminant pour classer un animal dans le groupe des échinodermes[6] : ce critère est notamment débattu pour inclure ou non certains groupes très anciens comme Arkarua[7],[8],[9] et Homalozoa[10],[11],[12].

Technologie[modifier | modifier le code]

Cette structure particulièrement originale et efficace est étudiée par des ingénieurs, en vue d'en tirer des applications industrielles sur le modèle du biomimétisme[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Andreas Kroh & Andrew Smith, « Stereom », sur l'Echinoid Directory du Natural History Museum.
  2. (en) Dr. Christopher Mah, « The Gorgeous Sea Urchin Skeleton: An SEM Odyssey », sur The Echinoblog, (consulté le ).
  3. (en)Edmund Bäeuerlein, Handbook of Biomineralization : Biomimetic and bioinspired chemistry, Wiley-VCH, 2007 (ISBN 3-527-31805-4), page 393.
  4. (en) « Echinodermata: Morphology », sur UCMP.Berkeley.edu (consulté le ).
  5. Voir la définition du terme dans le « glossaire des échinodermes », sur le site sciences-de-la-terre.com, ainsi que sur l'article éponyme test sur Wikipédia.
  6. Paul D. Taylor, David N. Lewis Fossil Invertebrates, Harvard University Press, 2007 (ISBN 0-674-02574-1) pages 163-164
  7. (en) Christopher Taylor, « Arkarua: All That is Pentaradial is Not Echinoderm », sur Palaeos (consulté le )
  8. (en) Christopher Mah, « Raiders of the Lost "Ark"arua : The oldest Echinoderm ? », sur Echinoblog, (consulté le )
  9. « Vendian Animals: Arkarua », sur UCMP (consulté le )
  10. (en) Bertrand Lefebvre, « Functional Morphology of Stylophoran Echinoderms », Palaeontology, vol. 46, no 3,‎ , p. 511–555 (DOI 10.1111/1475-4983.00309, lire en ligne).
  11. (en) Christopher Taylor, « Stylophora : Like a Tee-to-tum They Twirled Him », sur Palaeos (consulté le )
  12. (en) Bruno David, Bertrand Lefebvre, Rich Mooi et Ronald Parsley, « Are homalozoans echinoderms? An answer from the extraxial-axial theory », Paleobiology, vol. 26, no 4,‎ (lire en ligne).
  13. (en) Christopher Mah, « Sea Urchin Biomimicry! Echinoids Inspiring Applications from knives to glue! », sur Echinoblog, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]