Soofi Mohammed

Soofi Mohammed
صوفي محمد
Titre
1er chef de Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi

(10 ans)
Prédécesseur Création du titre
Successeur Maulana Fazlullah
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance District du Bas-Dir, Drapeau du Pakistan Pakistan
Date de décès
Profession Militaire
Religion Religieux

Soofi Mohammed
Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi

Soofi Mohammed bin Alhazrat Hassan, né en 1933 dans le district du Bas-Dir et mort le à Peshawar[1],[2], est un activiste islamiste pakistanais.

Il est le fondateur du mouvement islamiste armé Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi (TNSM). Il dirige le groupe dans les années 1990 avant d'en céder la direction à son beau-fils Maulana Fazlullah qui va faire émerger le mouvement dans le district de Swat. Alors que le groupe s'engage dans la lutte armée contre les autorités pakistanaises, il est arrêté et emprisonné en 2009.

Biographie[modifier | modifier le code]

Création du TNSM[modifier | modifier le code]

Durant les années 1980, Soofi Mohammed était membre du parti islamiste Jamaat-e-Islami qu'il quitta pour créer en 1992 le TNSM. Au début de la Guerre d'Afghanistan, il organisa son mouvement pour aider les talibans en Afghanistan après leur éviction du pouvoir en 2001. Il rentra au Pakistan puis fut arrêté le alors que son mouvement avait été interdit 3 jours plus tôt. Maulana Fazlullah, son beau-fils, prend alors la direction du mouvement[3].

Il resta en prison jusqu'en 2008 puis fut libéré le 21 avril après avoir renoncé à la violence. Le gouvernement essaya alors d'utiliser son influence pour tenter de restaurer la paix dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest). Soofi Mohammed avait alors déclaré « le gouvernement a pris la bonne décision et nous l'aiderons à rétablir la paix dans la région ». Il promet d’œuvrer pour que son mouvement favorise la paix dans la région et incite les talibans à renoncer à la violence. Le TNSM étend pourtant en 2008 et 2009 son influence au district de Malakand et au district de Swat. Il applique la charia dans ces régions, procède à des exécutions sommaires, à des destructions d'écoles et de bâtiments gouvernementaux.

Des négociations entre le gouvernement et son mouvement conduisent à l'établissement d'un acte controversé qui échange un cessez-le-feu et la réouverture des écoles pour filles avec une autorisation officielle d'appliquer la charia dans le district de Malakand et de Swat. Soofi Mohammed promet alors de discuter du rétablissement de la paix avec Maulana Fazlullah, qui a gardé la direction du TNSM.

Bataille de Swat[modifier | modifier le code]

Un Mil Mi-8 de l'armée pakistanaise lors de la seconde bataille de Swat.

Accusé d'avoir rompu le cessez-le-feu, le gouvernement pakistanais annonce une opération militaire de grande envergure contre le TNSM. Environ 15 000 soldats sont mobilisés durant la seconde bataille de Swat, tuant plus de 1 000 militants islamistes et chassant les autres des villes. En , le gouvernement annonce que le fief du TNSM a été bombardé et détruit. Soofi Mohammed aurait été arrêté par l'armée pakistanaise en , mais l'annonce de sa capture n'est officialisée que le . Il est alors accusé « d'encouragement à la violence » et « terrorisme ». Il est inculpé le sous la charge de « sédition, terrorisme et conspiration ».

Le , une Cour anti-terroriste l'inculpe de « meurtre et trahison » pour l'assaut d'une station de police en 1994 qui avait tué onze personnels de sécurité. Il est également inculpé de conspiration contre l’État pour des faits remontant à 1995[4]. Soofi Mohammed refuse d'organiser sa défense et ne reconnaît pas la cour, ainsi le parquet lui assigne un avocat pour sa défense[5].

Début 2015, quelques semaines après le massacre de l'école militaire de Peshawar, il dénonce finalement les talibans pakistanais et son beau-fils Maulana Fazlullah qui a entre-temps pris la direction du Tehrik-e-Taliban Pakistan[6].

Souffrant de diabète et d'une maladie du rein, il est libéré le par les autorités pakistanaises à l'âge de 85 ans, sur condition d'une caution, d'un contrôle judiciaire et de ne pas poursuivre d'activité politique, alors que les procès sont toujours en cours. Il aurait rejoint sa ville natale de Timergara[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Controversial cleric Sufi Muhammad passes away », sur The Express Tribune, (consulté le )
  2. (en) « Radical Pakistani Clecic Who Fought U.S. Forces In Afghanistan Dies », sur RadioFreeEuropeRadioLiberty, (consulté le )
  3. (en) Terrence McCoy, « ‘Mullah Radio': The radical broadcaster leading the Taliban’s war on Pakistani schoolchildren », sur The Washington Post, (consulté le )
  4. (en) La Cour anti-terroriste va inculper Soofi Mohammed le 18 juillet sur The News International, le 28 juin 2011. Consulté le 18 juillet 2011.
  5. (en) La Cour inculpe Soofi Mohammed de meurtre et trahison sur The Express Tribune, le 28 juillet 2011. Consulté le 18 juillet 2011.
  6. (en) Ghulam Dastageer, « Sufi speaks out against TTP », sur Dawn.com, (consulté le )
  7. (en) Pakistan releases pro-Taliban leader Sufi Muhammad sur Al Jazeera, le 16 janvier 2018

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]