Sonia Sotomayor

Sonia Sotomayor
Portrait officiel de Sonia Sotomayor (2009).
Fonctions
Juge assesseur de la Cour suprême des États-Unis
depuis le
Juge à la Cour d'appel des États-Unis pour le deuxième circuit (d)
-
J. Daniel Mahoney (en)
Raymond Lohier (en)
Juge à la Cour de district des États-Unis pour le district sud de New York (d)
-
John M. Walker (en)
Victor Marrero (en)
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Sonia Maria Sotomayor
Nationalité
Formation
École de droit de Yale (à partir de )
Université de Princeton
Cardinal Spellman High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de New York
Université Columbia
Procureur du district de New York (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Distinctions

Sonia Sotomayor, née le dans le Bronx (New York), est une juriste et magistrate américaine.

Nommée par le président Barack Obama à la Cour suprême des États-Unis en remplacement de David Souter, elle prête serment le . Elle est la 111e juge à siéger à la Cour suprême, ainsi que la première personnalité d'origine hispanique et la troisième femme à accéder à la fonction[1]. Selon son score Martin-Quinn basé sur ses tendances idéologiques, elle est, en 2023, la juge la plus libérale de la Cour suprême[2].

Sonia Sotomayor est auparavant juge fédérale à la cour de district pour le sud de l'État de New York, sise à Manhattan, du au , suivant sa nomination par le président George H. W. Bush, puis à la cour d'appel des États-Unis pour le deuxième circuit, également sise à Manhattan, jusqu'au , deux jours avant sa prise de fonction à la Cour suprême, suivant sa nomination par le président Bill Clinton.

Biographie[modifier | modifier le code]

Une jeune et brillante juriste[modifier | modifier le code]

Sotomayor, née en juin 1954[3] dans le Bronx à New York, est d'origine portoricaine par ses parents. Son père meurt alors qu'elle n'est âgée que de 9 ans et elle est élevée par sa mère. Sotomayor est diplômée d'un Baccalauréat en arts avec summa cum laude de l'université de Princeton en 1976 et obtint son Juris Doctor de l'école de droit de l'université Yale en 1979, où elle était la rédactrice du Yale Law Journal. Elle est de confession catholique[4].

Du public au privé[modifier | modifier le code]

Elle travaille comme assistante du district attorney (procureur de district) à New York pendant cinq ans avant d'entrer dans le privé en 1984. Elle joue un rôle actif au conseil d'administration du Fonds pour l'éducation et la défense juridique des Porto-Ricains, à l'Agence des hypothèques de New York et au Bureau des finances de campagne de la ville de New York.

Juge fédérale de district[modifier | modifier le code]

Sotomayor est nommée à la cour fédérale de district pour le district Sud de New York par le président George H. W. Bush en 1991, nomination confirmée en 1992. Parmi les décisions judiciaires prises par la juge Sotomayor, on peut citer son injonction préliminaire en 1995 contre la Ligue majeure de baseball qui mit fin à la grève de 1994 et son autorisation accordée au Wall Street Journal de publier la dernière note de Vince Foster (un conseiller de la Maison-Blanche qui s'est suicidé).

Juge fédérale d'appel[modifier | modifier le code]

En 1997, elle est nommée par le président Bill Clinton à la Cour d'appel des États-Unis pour le deuxième circuit. Sa nomination fut ralentie par la majorité républicaine du Sénat, mais elle fut néanmoins confirmée par ce dernier en 1998. Au second circuit, Sotomayor a entendu en appel plus de 3 000 cas et a écrit plus de 380 opinions. Sotomayor a enseigné à l'école de droit de l'université de New York et à l'école de droit de l'université Columbia.

En , un arrêt d’appel rendu par Sonia Sotomayor dans l’affaire Ricci v. DeStefano admet que l’organisateur d’un concours de recrutement de fonctionnaires dont aucun des candidats noirs n’est admis puisse procéder à son annulation.

Juge de la Cour suprême[modifier | modifier le code]

Rencontre entre Sonia Sotomayor, le président Barack Obama et le vice-président Joe Biden le 26 mai 2009.
Visite de Sonia Sotomayor à l'université d'État de l'Arizona en 2017.

Le , Barack Obama propose Sonia Sotomayor au Sénat des États-Unis pour remplacer à la Cour suprême le juge David Souter, qui annonce son départ à la retraite[5]. Elle est alors la première personne d'origine hispanique proposée pour un tel poste.

Le processus de sa nomination est cependant ponctué de polémiques liées à ses prises de position favorables à la discrimination positive. Ainsi, le , avant sa confirmation par le Sénat, la décision qu'elle avait rendue dans l'affaire Ricci v. DeStefano est cassée par la Cour suprême, son refus d'annuler une politique de discrimination positive étant jugé non-conforme au Civil Rights Act de 1964. En outre, des propos qu'elle avait tenus en 2001 à l'université de Californie à Berkeley dans lesquelles elle suggère que les femmes hispaniques auraient davantage de qualités pour être juges que les hommes blancs sont relayés : par la suite, elle est l'objet d’accusations de racisme antiblanc (reverted racism), notamment par l'opposition républicaine[6].

Sa nomination est finalement validée par le Sénat le par 68 voix contre 31[7]. Elle prête serment le devant le président de la Cour suprême, John G. Roberts, Jr., devenant ainsi la 111e juge de la Cour suprême des États-Unis. Début 2024, des appels venant du camp démocrate l'appellent à démissionner pour donner l'opportunité au président Joe Biden de désigner un candidat ou une candidate plus jeune à la Cour suprême des États-Unis avant l'élection présidentielle prévue en novembre 2024[8].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Sonia Sotomayor obtient plusieurs doctorats honoris causa :

En 2019, elle est inscrite au National Women's Hall of Fame[14].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Monde, « L'ascension d'une « Latina » à la Cour suprême », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Measures, mqscores.lsa.umich.edu.
  3. Alice Pouyat, « Une latino à la Cour suprême », sur Le Journal du dimanche,
  4. « Pourquoi autant de juges catholiques à la Cour suprême américaine? », sur Le Devoir (consulté le )
  5. (en) Obama Selects Sotomayor for Court dans The New York Times du 26 mai 2009.
  6. Me Éolas, « Les pompiers de New Haven sont-ils plus sages qu’une vieille dame hispanique ? », journal d’un avocat, consulté le 2 juillet 2019 [lire en ligne].
  7. (en) Sotomayor Faces Heavy Workload of Complex Cases dans The New York Times du 6 août 2009.
  8. Piotr Smolar, « Aux Etats-Unis, un étrange appel pour la démission d’une juge de la Cour suprême », sur Le Monde,
  9. (en) « Supreme Court Justice Sonia Sotomayor Honored With 2015 Hepburn Medal », sur Collège Bryn Mawr (consulté le ).
  10. (en) « Sonia Sotomayor », sur National Women's Hall of Fame (consulté le ).
  11. a b et c (en) « Sotomayor's resume, record on notable cases », sur CNN (consulté le ).
  12. (en) « Previous Honorary Degree Recipients », sur Pace University School of Law (consulté le ).
  13. « Doctorats Honoris Causa », sur Université Paris X (consulté le ).
  14. « Sotomayor, Sonia » [archive du ], sur National Women's Hall of Fame (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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