Socatri

Usine Socatri
Type d'installation
Domaine Installation nucléaire
Sous-domaine Nucléaire civil
Type Décontamination et maintenance
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Rhône-Alpes
Département Drôme
Commune Pierrelatte
Coordonnées 44° 19′ 16″ nord, 4° 43′ 01″ est
Vie de l'installation
Exploitant Orano Cycle
N° INB 138
Statut en service
Production
Site internet http://www.areva.com/FR/activites-860/socatri-la-maintenance-et-la-decontamination.html
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Usine Socatri
Géolocalisation sur la carte : Drôme
(Voir situation sur carte : Drôme)
Usine Socatri

La SOCiété Auxiliaire du TRIcastin (Socatri) est une filiale d'Eurodif qui exerce des activités sur les matériels et effluents en provenance d’EURODIF (assainissement et maintenance sur les composants) sur le site nucléaire du Tricastin.

Incidents[modifier | modifier le code]

  • 2001 :
    • Le un incendie s'est déclaré dans la gaine de ventilation d'un local nucléaire de la SOCATRI[1].
  • 2008 :
    • Le lors d'une opération de décontamination de matériels par pulvérisation, un opérateur a constaté la présence anormale d'une partie des effluents émis dans une cuve de transfert. Cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES[2].
    • Le , à la suite d’opérations de traitement de déchets solides en provenance de l’ANDRA, la SOCATRI a constaté un dépassement, pour le mois de juin, de sa limite de rejet mensuelle de carbone 14 gazeux[3]. Et un rejet accidentel d'uranium est effectué de nuit entre le 7 et le [4]
  • 2011 :
    • Le la SOCATRI est condamnée à une amende de 300 000 euros, à 20 000 euros de dommages et intérêts aux associations parties civiles et à 10 000 euros pour préjudice moral pour «pollution des eaux ayant causé un effet nuisible sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune»[5].

Contamination de la nappe et de cours d'eau par de l'uranium.
La Gaffière, « qui draine la nappe dans ce secteur, a également été affectée par la pollution. Les valeurs dans la rivière au niveau du site de COMURHEX ont dépassé 100 μg/L entre 1977 et 1980. Plus en aval, la pollution était progressivement diluée par les apports, soit de la nappe, soit des cours d'eau. La surveillance périodique exercée par le CEA (jusqu’en 1978), la COGEMA (1978 - 2001) puis par les filiales d’AREVA (depuis 2001) a permis d’établir une chronique des concentrations moyennes annuelles en uranium dans le Lauzon (en aval de la confluence de la Mayre-Girarde et de la Gaffière) au cours de la période 1964-2008. Dans le Lauzon, la concentration en uranium (moyenne annuelle) a continument dépassé 10 μg/L entre 1974 et 1984 avec un pic à 28 μg/L en 1979. En tenant compte d’un débit de la rivière de 1700 m3/h (déterminé à partir des mesures de mars 2009), on peut estimer à environ 2 tonnes la quantité d'uranium ayant transité dans le Lauzon au cours de ces 10 années. La relation entre la pollution chronique du Lauzon au cours des années 1970-1980 et la pollution de la nappe sur le site de COMURHEX est étayée (...) [4] ».

À la suite de l’incident SOCATRI de la nuit du 7 au [6], à la demande du Ministère de la Santé[7], l’IRSN a mené dès l’automne 2008 des analyses d’uranium dans la nappe autour du site du Tricastin, en souhaitant associer des ONG et laboratoires environnementaux le souhaitant[6]. L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a sollicité AREVA pour poursuivre de manière plus détaillée une étude de 2007 en incluant notamment les mesures issues du plan de surveillance[8]. En septembre 2008, AREVA avec l’IRSN et les DDASS ont lancé une seconde étude visant à comprendre d'où venait l'excès d'uranium détecté dans la nappe du Tricastin. Un Groupe de suivi de cette étude (groupe ad hoc) [9] a été créé en pour une étude en 2 phases avec :

  1. un état de la connaissance du fonctionnement de la nappe alluviale du Tricastin, illustré par une cartographie des taux d'uranium de la nappe autour du site nucléaire du Tricastin[4] ;
  2. l'analyse comparée de 3 hypothèses possibles (dont la crédibilité a été validée par l'IRSN en début d'étude et sur la base des résultats de la 1ère partie de l'étude) quant à l’origine des concentrations les plus élevées en uranium observées dans l’eau de nappe de la plaine du Tricastin : a) l’hypothèse d’une origine en relation avec la géologie locale, b) l’hypothèse d’une origine anthropique autre que celle liée au site nucléaire (ex : uranium provenant de cendres ou mâchefers de lignites autrefois brûlées à proximité, ou d'apports d'engrais phosphatés dont la teneur naturelle en uranium varie de 60 à 84 mg/kg... Hors du secteur Bollène-la-Croisière, l’étude n’a pas trouvé de possibilité de relation entre des activités industrielles présentes ou anciennes et les taux actuellement élevés d'uranium de la nappe, et rien ne plaide en faveur des hypothèses lignites et engrais), c) l’hypothèse d’une origine liée au site nucléaire (depuis 1964 plusieurs accidents survenus au Tricastin ont conduit à des rejets d’uranium, qui ont touché la nappe phréatique sous-jacente[4].

L'étude s'est déroulée en 2009-2010. L'uranium circulant environ 60 fois moins vite que l'eau dans ce sous-sol, selon l'IRSN cette pollution pourrait - pour une partie du site - être une séquelle d'accidents survenus en 1974-1984, ce que Areva dément alors[10]. Pour l'autre partie du site, les teneurs inhabituellement hautes en uranium pourrait être d'origine naturelle[4].

Antea produit en 2010 un rapport complémentaire de manière « détermination par modélisation hydrodynamique des transferts possibles dans la nappe alluviale au sud du site du Tricastin »[11], et un rapport sur la recherche de formations uranifères dans le sous-sol du Tricastin[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Avis d'incident du 29 mars 2001 - ASN
  2. Avis d'incident du 25 avril 2008 - Autorité de sûreté nucléaire
  3. Avis d'incident du 6 août 2008 - ASN
  4. a b c d et e Bernard S & al. (2010) Etude sur l’origine du marquage par l’uranium dans la nappe alluviale de la plaine du Tricastin | IRSN | DEI/2010-004 |PDF, 159 pages
  5. « Une filiale d'Areva condamnée après une fuite d'uranium », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  6. a et b IRSN (2008) Lettre /DIR/2008-419, 23/07/2008, "Établissement SOCATRI : Rejet accidentel d'uranium survenu dans la nuit du 7 au 8 juillet 2008 - Dispositif de surveillance élargi"
  7. Lettre du Directeur de Cabinet du Ministère de la Santé de la Jeunesse des Sports et de la Vie Associative  ; CABII/FH/MP/D.08.8600, 17/07/2008
  8. Lettre ASN Dép-Lyon-N°1041-2007, 21/07/2008, "État radiologique et chimique des eaux de la nappe alluviale du site de Tricastin"
  9. Groupe de suivi : représentants d’AREVA, de l’IRSN, des DDASS de la Drôme et de Vaucluse, de l’InVS, d’EDF, de la CFDT, de la FRAPNA, de l’ASN, de l’ASND et du LDA26. La CRIIRAD "considérait que les investigations devaient être conduites par des organismes dont la responsabilité (dans l‘éventuelle pollution ou dans le défaut de surveillance de l’environnement) n’était pas susceptible d’être mise en cause. Elle n’a donc pas souhaité ’intégrer le groupe de travail mais a sollicité et obtenu l’autorisation d’assister aux réunions".
  10. Voir conclusion de l'étude, p. 104
  11. ANTEA (2010) Rapport A57072/A "Détermination par modélisation hydrodynamique des transferts possibles dans la nappe alluviale au sud du site du Tricastin|Janvier 2010
  12. Rapport ANTEA A57338/A, mars 2010, "AREVA NC - Site du Tricastin - Implantation de sondages de recherche de formations uranifères - Commune de Bollène (Vaucluse)"

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]