Siège de Paris (845)

Siège de Paris
Description de cette image, également commentée ci-après
Siège de Paris par les Vikings. Les remparts figurant sur cette gravure tardive n'existaient pas à l'époque.
Informations générales
Date
Lieu Paris
Issue tribut payé par le roi carolingien aux Vikings
Belligérants
Vikings danois Francs
Commandants
Ragnar Lodbrok Charles le Chauve Roi de Francie occidentale
Forces en présence
5 000 à 6 000 guerriers vikings transportés sur 120 drakkars inconnues
Pertes
inconnues civils massacrés dans l'actuelle région Île-de-France

Invasions vikings en France

Batailles


Coordonnées 48° 51′ 24″ nord, 2° 21′ 07″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Siège de Paris
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Siège de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Siège de Paris

Le siège de Paris par les Vikings qui a eu lieu en 845, est le premier siège viking de la future capitale de France.

Préambule[modifier | modifier le code]

En , le viking danois Oscher, trouvant la Seine libre, s'avance jusqu'à Rouen, qu’il prend le , puis qu’il pille, ruine et brûle avant de piller les abbayes de Saint-Ouen et Jumièges.

Par la suite, les incursions des pillards vikings deviennent régulières et les envahisseurs poussent rapidement plus loin à l’intérieur des terres et des fleuves.

En 845, Ragnar « aux braies velues » était à la recherche de nouvelles terres à conquérir et de nouveaux trésors à acquérir. Il décide de faire voile avec une flotte de 120 navires, transportant de 5 000 à 6 000 Vikings, jusqu'à l'embouchure de la Seine, aux environs de l'actuel emplacement de la ville du Havre.

Les Vikings remontent la Seine, s'emparent de Rouen, dévastent toute la région et en particulier les monastères et les églises, riches en objets précieux, qui excitaient la convoitise de ces pillards. Ils poussent jusqu'à Saint-Riquier et font des excursions jusqu'à Saint-Germain-en-Laye et Rueil.

En mars, Ragnar Lodbrok, décidé à poursuivre ses raids, remonte le long de la Seine pour arriver à Paris, dont l'île de la Cité est, à cette époque, la seule partie fortifiée, les faubourgs étant alors dépourvus de murailles.

Le siège[modifier | modifier le code]

L’épouvante gagne les Parisiens surpris par l’audace de cette expédition et peu en mesure de se défendre. Personne ne songe, en effet, à défendre la ville, qui n’a plus de défenses en bon état. Le mur romain n'ayant jamais été restauré, la ville n’avait finalement aucune défense, si ce n'est le fleuve : c’était une ville ouverte. Une population sans protection ne pouvait rien contre une invasion de marins habiles montés sur des bateaux rapides et puissants.

Alors, selon André Borel d'Hauterive, « les Parisiens se hâtèrent d'emporter au loin dans les terres leurs biens les plus précieux. Les monastères furent évacués, les religieux s'enfuirent avec les reliques de saint Germain et de sainte Geneviève, les prêtres avec leurs ornements d'église et leurs vases sacrés. Les mariniers gagnèrent en amont la Marne ou l'Yonne et cherchèrent une petite rivière, une crique pour abriter en sûreté leurs bateaux. »

Aimoin de Saint-Germain-des-Prés indique : « Sortis de leurs vaisseaux, ils se répandaient au loin dans les campagnes, massacraient une grande multitude des deux sexes, brûlaient les villages, les monastères, les églises, et exerçaient contre le peuple de Dieu tous les excès d'une fureur sans bornes ».

Cependant, pour produire un simulacre de défense, Charles le Chauve se met à la tête d'une armée, uniquement pour protéger la riche abbaye de Saint-Denis. Les soldats francs s’enfuient quand les Vikings massacrent leurs prisonniers devant leurs yeux. L’abbaye est pillée et les Normands se dirigent ensuite sur Saint-Cloud, également mis à sac, et arrivent, pour la première fois, le , sous les murs de Paris, avec 120 bateaux et environ 6 000 hommes.

Les Vikings attaquent l’extrémité occidentale de l’île, et ils attaqueront toujours cette partie par la suite[1]. Ne rencontrant aucune opposition, ils prennent possession de la ville et pillent les faubourgs de la rive gauche, les abbayes de Saint-Germain-des-Prés et de Sainte-Geneviève, tandis qu'une partie des leurs, campés dans la forêt du Rouvre, saccagent les environs.

Le roi de Francie occidentale, Charles le Chauve, accepte alors de payer 7 000 livres de tribut à Ragnar, si celui-ci épargne la ville et pour prix de leur départ[2].

Fin du siège[modifier | modifier le code]

Après ce danegeld (rançon pour le départ des Vikings) de 7 000 livres d'argent, Ragnar rentre au Danemark.

Respectant son accord, Ragnar et ses hommes laissent Paris plus ou moins intacte mais, lors de leur retour au Danemark, ils pillent sur leur passage les villes du Nord de la France.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Forts de leur victoire, les Vikings attaquent encore Paris par trois fois en 856-857, 861 et 885.

Le siège dans la culture[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guy Le Hallé, Les Fortifications de Paris, Le Coteau, Horvath, 1986, 271 p. (ISBN 978-2-71710-464-6).
  2. Abbon de Saint-Germain-des-Prés : Le siège de Paris par les Normands, en 885 et 886

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]