Serge Bourguignon

Serge Bourguignon
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Serge Bourguignon en 1963.
Naissance (95 ans)
Maignelay (Oise, France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisateur
Scénariste
Acteur
Films notables Les Dimanches de Ville d'Avray

Serge Bourguignon est un réalisateur et scénariste français né le à Maignelay (Oise).

Il reste aujourd'hui connu, notamment à l'étranger, pour avoir réalisé Les Dimanches de Ville-d'Avray en 1962.

Biographie[modifier | modifier le code]

Serge Bourguignon a réalisé plusieurs documentaires géographiques en Asie, dont un sur le Sikkim, durant une expédition au cœur de l'Himalaya, puis des courts métrages, notamment Le Sourire qui obtient la Palme d'or du court métrage au Festival de Cannes 1960.

En 1962, il réalise Les Dimanches de Ville d'Avray d'après un roman de Bernard Eschasseriaux. Le film obtient l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1963.

Serge Bourguignon à son époque était boudé par la Nouvelle Vague. Selon le critique de cinéma Michel Aubriant[1], « il avait assez proclamé qu'il n'appartenait à aucune école, aucune chapelle, qu'il avait fait ses classes en parcourant les Indes et la Malaisie, une caméra au poing, et que les tempêtes dans les encriers parisiens le laissaient indifférent ». Dans le même article[2], le jeune cinéaste explique son succès américain par le fait de voir « après tant d’œuvres de jeunes cinéastes français empreintes d'esprit d'amateurisme, un film qui témoignait d'un certain respect pour le métier ».

À la suite de ce succès aux États-Unis, Hollywood fait appel à lui. Il aurait refusé 24 propositions de réalisation dont Reflets dans un œil d'or et La Planète des singes[3]. Il accepte un projet avec Natalie Wood, intitulé Cassandra at the Wedding, mais l'agent de la vedette de West Side Story craignait que le film nuise à l'image de l'actrice, le scénario racontant une relation ambigüe entre deux sœurs jumelles. Serge Bourguignon décide alors de réaliser La Récompense (The Reward) à Death Valley avec notamment Max von Sydow et Yvette Mimieux dans les rôles principaux, film qu'il voulait réaliser depuis quelques années.

Brigitte Bardot, star majeure à cette époque, fait appel à lui[4] pour réaliser À cœur joie, tourné en Écosse en 1966 avec Laurent Terzieff, Jean Rochefort et James Robertson Justice. Malgré les qualités du film, lorsque À cœur joie sort en 1967, la presse s'intéresse plus à la vie privée de Brigitte Bardot qu'au film en lui-même[5].

Le cinéaste est aussi fréquemment crédité comme étant le réalisateur du film The Picasso Summer, sorti en 1969. Mais c'est en fait Robert Sallin (en)[6] qui fut appelé pour le réaliser à la suite du départ de Serge Bourguignon, en milieu de tournage, du fait d'un profond désaccord avec les producteurs. Son nom ne figure d'ailleurs pas au générique du film.

Serge Bourguignon a par ailleurs eu une longue liaison avec l'actrice Yvette Mimieux qu'il avait dirigée au cinéma[7],[8].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Séries documentaires télévisée[modifier | modifier le code]

  • 1980 : Le Signe du cheval (6 épisodes)
  • 1992-1995 : Impressions d'extrême-océan (6 épisodes)
  • 1994 : Le Sourire et la Conscience (2 épisodes) (sorti directement en VHS)

Scénariste[modifier | modifier le code]

Assistant réalisateur[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

  • 1955 : Sikkim ou le langage du sourire[11]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • 1956 : Musique Tibétaine du Sikkim (Disque Microsillon 33 tours, 30 cm.)[12]

Critiques[modifier | modifier le code]

« Seul le ciel sait par quelle rare vertu New York a été récompensé avec la première présentation publique d'un chef d’œuvre du cinéma français. Mais elle l'a été. Et, qui plus est, ce travail de la beauté, connu ici comme Cybèle ou Les Dimanches de Ville-d'Avray, présenté pour la première fois aux Fine Arts avant même sa présentation en France, est presque sur la voie d'être un miracle cinématographique. »

— Bosley Crowther, « Sundays and Cybele », New York Times, 13 novembre 1962 (traduit de l'anglais)

« Oui, il a des défauts (…) Mais il y a dans ce film une « grâce » particulière qui relègue ces critiques de détail à l'arrière-plan et cette grâce particulière à laquelle mes confrères, l'esprit « embouteillé » et la sensibilité émoussée par le « forcing » auquel ils étaient soumis à Venise, n'ont pas été sensibles, domine l’œuvre tout entière. »

— Jeander, Les Dimanches de Ville-d'Avray, Libération, 28/11/1962.

« Rien dans le regard, tout dans le sourire : plaire semble être son obsession majeure. […] Cybèle ou Les Dimanches de Ville d'Avray, ne recule devant aucun des poncifs poétiques, littéraires et cinématographiques, dont Le Ballon rouge est le glorieux archétype. »

— Cahiers du cinéma, no 138,

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Aubriant sur data.bnf.fr
  2. Michel Aubriant, « La campagne américaine de Serge Bourguignon », Paris-Presse l'Intransigeant,‎
  3. Dominique Lebrun et Chantal Mermet, Paris-Hollywood : Les Français dans le cinéma américain, Paris, Éditions Hazan, , 340 p. (ISBN 978-2-85025-136-8)

    « Après l'oscar du meilleur film étranger décerné en 1962 aux Dimanches de Ville-d'Avray (Sundays and Cybele), Serge Bourguignon, le réalisateur, appelé par la Fox, reçoit vingt-quatre propositions dont Reflexions in a Golden Eye, Planet of the Apes. Le projet d'un film avec Natalie Wood qui devait évoquer l'amour entre deux jumelles n'aboutit pas, son sujet étant jugé trop tendancieux pour la notoriété d'une star hollywoodienne. p.  284. »

  4. Guy Braucourt, « À cœur joie », Cinéma, no 119,‎ , p. 114
  5. Étoile Filante, article d'Alain Riou, supplément TéléCinéObs du Nouvel Observateur, p. 16, no 2370, 8 au 14 avril 2010
  6. « Robert Sallin » (présentation), sur l'Internet Movie Database
  7. cinevedette4.unblog.fr
  8. Auteur inconnu, « Serge Bourguignon, Deux conquêtes : Hollywood et Yvette », Paris-Match, no 878,‎
  9. Collectif, « Cent soixante-deux nouveaux cinéastes français », Cahiers du cinéma, no 138,‎ , p. 63
  10. François Chevassu, « Entretien avec Serge Bourguignon », Image et Son - La Revue du Cinéma, no 149,‎ , p. 10-11
  11. Serge Bourguignon, Sikkim ou le langage du sourire, Paris, Éditions de Quincy, , 170 p.
  12. « Collection : CNRSMH_E_1956_022_001 - CREM-CNRS - Sound archives of the CNRS and the Musee de l'Homme. Research Centre of Ethnomusicology (CREM), University of Paris 10 », sur archives.crem-cnrs.fr (consulté le )
  13. Auteur inconnu, « Contes de fées et documentaires à Karlovy Vary », Cinéma, no 30,‎ , p. 23
  14. Claudine Guionin, « Peintre et cinéaste, Serge Bourguignon voyage pour filmer la poésie de l'univers », Le cinéma chez soi, no 35,‎ , p. 149
  15. (en) « Awards Database | Golden Globes », sur www.goldenglobes.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Valentin Besnier-Giteau, Serge Bourguignon, un cinéaste rebelle, éd. Jean-Jacques Wuillaume - Trace ta vie, coll. "Cinéma et Patrimoine", 2023, 160 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]