Sauli Niinistö

Sauli Niinistö
Illustration.
Sauli Niinistö en 2022.
Fonctions
Président de la république de Finlande

(12 ans)
Élection 5 février 2012
Réélection 28 janvier 2018
Premier ministre Jyrki Katainen
Alexander Stubb
Juha Sipilä
Antti Rinne
Sanna Marin
Petteri Orpo
Prédécesseur Tarja Halonen
Successeur Alexander Stubb
Président du Parlement de Finlande

(3 ans, 11 mois et 26 jours)
Législature 35e
Prédécesseur Timo Kalli
Successeur Ben Zyskowicz
Ministre des Finances

(7 ans, 2 mois et 15 jours)
Premier ministre Paavo Lipponen
Gouvernement Lipponen I et II
Prédécesseur Iiro Viinanen
Successeur Antti Kalliomäki
Vice-Premier ministre de Finlande

(6 ans, 4 mois et 17 jours)
Premier ministre Paavo Lipponen
Gouvernement Lipponen I et II
Prédécesseur Pertti Salolainen
Successeur Ville Itälä
Ministre de la Justice

(9 mois et 20 jours)
Premier ministre Paavo Lipponen
Gouvernement Lipponen I
Prédécesseur Anneli Jäätteenmäki
Successeur Kari Häkämies
Biographie
Nom de naissance Sauli Väinämö Niinistö
Date de naissance (75 ans)
Lieu de naissance Salo (Finlande)
Nationalité Finlandaise
Parti politique Kok
Conjoint Jenni Haukio
Entourage Ville Niinistö (neveu)
Diplômé de Université de Turku
Profession Avocat

Signature de Sauli Niinistö

Sauli Niinistö
Présidents de la république de Finlande

Sauli Niinistö (/ˈsɑli ˈniːnistø/), né le à Salo, est un avocat et homme d'État finlandais d'obédience libérale-conservatrice. Il est président de la république de Finlande du au .

Il appartient initialement au Parti de la coalition nationale (Kok), dont il devient président en 1994. Il se voit confier d'importantes responsabilités gouvernementales à partir de 1995 : d'abord vice-Premier ministre et ministre de la Justice, il est ensuite ministre des Finances entre 1996 et 2003. À ce poste, il se distingue en prônant l'application d'une rigoureuse politique budgétaire conforme aux attentes de l'Union européenne, à laquelle son pays a adhéré.

Candidat à l'élection présidentielle de 2006, il bénéficie du soutien de son parti mais est défait par la présidente sortante de centre-gauche, Tarja Halonen, à l'issue du second tour. Il est ensuite président du Parlement, entre 2007 et 2011.

Il se présente de nouveau à la présidence de la République lors de l'élection de 2012. Il l'emporte largement au second tour, face à l'écologiste Pekka Haavisto. Il est le premier conservateur élu à la présidence du pays depuis Juho Kusti Paasikivi. Il s'efforce de mener une politique étrangère pragmatique, conciliant l'appartenance de la Finlande à l'UE et un partenariat actif noué avec la Russie. Il est candidat à sa propre succession en 2018, en se présentant comme indépendant, et se voit largement réélu dès le premier tour de scrutin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, études et mariages[modifier | modifier le code]

Issu d'un milieu plutôt modeste, Sauli Niinistö est le dernier né d'une fratrie de quatre enfants. L'un de ses neveux, Ville Niinistö, originaire de Turku, est lui-même entré en politique sous les couleurs de la Ligue verte ; il a même siégé au sein du gouvernement de coalition dirigé par Jyrki Katainen, comme ministre de l'Environnement et a pu côtoyer son oncle dans le cadre de ses fonctions officielles, une fois que celui-ci est devenu président en 2012.

En 1974, il épouse Marja-Leena Alanko, avec laquelle il a deux fils, prénommés Nuuti, né en 1975, et Matias, qui voit le jour cinq ans plus tard. Au mois de , alors que les enfants du couple sont encore jeunes, Marja-Leena Niinistö trouve la mort au cours d'un accident de la circulation. Devenu veuf, Sauli s'occupe seul de l'éducation de ses deux fils et consacre plusieurs pages à cette tragédie dans une autobiographie, Viiden vuoden yksinäisyys (« Cinq ans de solitude »)[1], parue en 2005.

À partir de 2003, la presse finlandaise révèle la liaison qu'entretient Sauli Niinistö avec Tanja Karpela, ancienne reine de beauté fraîchement nommée ministre de la Culture, elle-même dotée d'une réputation sulfureuse quant à sa propre vie privée ; quelques mois après la révélation de cette romance, les deux amants annoncent publiquement leurs fiançailles, mais se séparent quelques mois plus tard, en 2004. Cette même année, séjournant en Asie en compagnie de ses deux fils, il échappe avec eux au violent tsunami dévastant l'espace régional de l'océan Indien, parvenant même à sauver l'un d'eux lui-même, ce que relèvera la presse finlandaise.

Le , deux ans après le début de leur relation, Sauli Niinistö s'unit à Jenni Elina Haukio, une attachée de presse travaillant pour le compte du Kok, de vingt-neuf ans sa cadette ; leur mariage a lieu en l'église de Reposaari, en présence des proches du couple. Le , la présidence de la République annonce la naissance prochaine, d'ici le mois de , de leur premier enfant en commun.

Premiers pas en politique[modifier | modifier le code]

C'est à Salo, sa ville natale, que Niinistö fonde son propre cabinet d'avocat avant d'entrer dans la vie politique nationale.

Niinistö siège au conseil municipal de Salo de 1977 à 1992 et est élu membre de la Diète nationale du district de Finlande du Sud en 1987. En 1994 il est désigné pour diriger le Parti de la coalition nationale, alors principale force de l'opposition au gouvernement du centriste Esko Aho.

Figure de la coalition arc-en-ciel[modifier | modifier le code]

À la suite des élections législatives de 1995 et de la formation d'une « coalition arc-en-ciel » avec les sociaux-démocrates, les communistes, les écologistes et les suédophones, il devient ministre de la Justice, et suppléant du Premier ministre, titre équivalent à celui de vice-Premier ministre. Le , il devient ministre des Finances, et se fait dès lors connaître pour sa politique budgétaire stricte ainsi que sa passion du roller.

Doté d'un fort charisme auprès des sympathisants de son parti, Niinistö est poussé par la direction de son parti à présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2000. Après réflexion, il refuse, jugeant mince la probabilité de son élection. Le parti choisit à sa place la présidente de l'Eduskunta Riitta Uosukainen, qui termine troisième avec un peu plus de 12 %.

Retrait temporaire[modifier | modifier le code]

Remplacé par Ville Itälä comme chef du parti en , Niinistö devient vice-président du Conseil d'administration de la Banque européenne d'investissement, peu après la fin de sa carrière ministérielle en 2003.

Par ailleurs, Niinistö occupa les fonctions de président honoraire du Parti populaire européen (PPE), après avoir réussi à négocier la fusion de l'Union démocratique européenne (UDE), dans le PPE en 2002.

Première campagne présidentielle[modifier | modifier le code]

En , Niinistö annonce sa candidature à l'élection à la présidence de la République qui doit se tenir l'année suivante, en 2006. Il représente le Parti de la coalition nationale, défiant la présidente sortante Tarja Halonen du Parti social-démocrate, et le Premier ministre Matti Vanhanen du Parti du Centre. Durant toute sa campagne électorale, il se fait remarquer pour son soutien à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN)[2].

Au premier tour de scrutin, il remporte 725 886 voix, soit 24,1 % des voix. Il se classe ainsi en seconde position, derrière la présidente Halonen qui le devance de 670 000 suffrages, mais devant le Premier ministre Vanhanen, qui accuse un retard de 164 000 voix. Au second tour, Niinistö parvient à réduire très fortement l'écart avec la chef de l'État; à seulement 112 000 voix, mais échoue à se faire élire, concédant la défaite avec 1 518 333 voix, ce qui correspond à 48,21 % des suffrages.

Président du Parlement[modifier | modifier le code]

Peu après sa défaite à l'élection présidentielle, il annonce qu'il n'a pas l'intention d'entrer au gouvernement, préférant se consacrer à la préparation du prochain scrutin parlementaire. Lors des législatives de 2007, il rassemble sur son nom 60 498 votes préférentiels, ce qui constitue un record.

Après les élections législatives, il est élu président de l'Eduskunta, devenant ainsi le troisième personnage de l'État, derrière le président de la République et le Premier ministre.

En novembre 2009, Niinistö est élu à la présidence de l'Association finlandaise de football, une charge qu'il assume parallèlement à la présidence du Parlement.

Élection présidentielle de 2012[modifier | modifier le code]

Le président Sauli Niinistö quitte le Parlement après la cérémonie d'investiture en compagnie de la présidente sortante Tarja Halonen.

À l'approche des élections législatives de 2011, Sauli Niinistö déclare ne pas avoir l'intention de se présenter à ce scrutin, dans le dessein de préparer sa campagne pour l'élection présidentielle de 2012, dont il semble être le grand favori devant le populiste Timo Soini et le social-démocrate Paavo Lipponen[3].

À cette occasion, la presse revient sur la vie personnelle tourmentée de Niinistö et fait de l'épouse du candidat conservateur, Jenni Haukio, l'une des grandes figures de sa campagne.

Alors que la campagne présidentielle porte essentiellement sur la place de la Finlande dans l'Union européenne, Niinistö, candidat conservateur, se fait le garant d'une Finlande qui doit s'affirmer davantage dans la zone euro[4].

Au premier tour de scrutin, il vire en tête en recueillant 1 131 254 voix, soit 37 %. Il se retrouve opposé au second tour à un écologiste libéral, le candidat de la Ligue verte Pekka Haavisto[5]. Les deux candidats connaissent une progression en voix assez identique, ce qui lui permet de l'emporter facilement avec 1 802 328 suffrages, soit 62,6 %[6].

Président de la République[modifier | modifier le code]

Sauli Niinistö et le président russe Vladimir Poutine, le .
Sauli Niinistö et le président américain Donald Trump, le .

Sauli Niinistö, conformément à la Constitution, prête serment le au palais de l'Eduskunta, siège du Parlement, en tant que nouveau président de la République. C'est la présidente sortante, Tarja Halonen, qui lui remet ses pouvoirs. La cérémonie, qui se tient dans la grande salle du Parlement, est présidée par Eero Heinäluoma, le président du Parlement.

Dans son premier discours, qu'il prononce devant les députés, le nouveau chef de l'État exprime son inquiétude quant au système de protection sociale financière et les emprunts d'argent réguliers du gouvernement, dirigé par le conservateur Jyrki Katainen, n'hésitant pas à évoquer des « signaux d'alarme » pour l'économie nationale. Le jour de son investiture, il fait savoir qu'il suivra la tradition instaurée par ses prédécesseurs et qu'il devrait résider à Mäntyniemi, la seconde résidence présidentielle située dans la capitale, préférant faire du palais présidentiel un lieu de travail.

Avec l'investiture du président Sauli Niinistö, l'exécutif finlandais est dirigé par deux membres du Kokoomus. Aucun conservateur n'avait été président de la république de Finlande depuis 1956 et la fin du mandat de Juho Kusti Paasikivi.

En , alors qu'il s'est favorablement prononcé pour un effort budgétaire assumé par les institutions, le président Niinistö propose au gouvernement l'étude d'un projet de loi réduisant le salaire du président de la République, sans, cependant, modifier le montant des pensions attribuées aux anciens chefs de l'État[7].

Il se porte candidat à sa réélection lors de l'élection présidentielle de 2018, mais cette fois en tant que candidat indépendant, soutenu par une association d'électeurs[8]. À l'issue du premier tour le , il est largement réélu en obtenant 62,7 % des voix.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (fi) « Hiljaisten historia », Teos (consulté le )
  2. (fi) « Sauli Niinistö seuraava presidentti :Ulkopolitiikka », 9 août 2011.
  3. « Finlande : un conservateur pro-européen favori de l'élection présidentielle », Le Point, 22 janvier 2012.
  4. « Quatre millions de Finlandais élisent leur président », Euronews, .
  5. « Le conservateur Sauli Niinistö élu nouveau président de Finlande », Le Monde,
  6. « Finlande : le conservateur Niinistö élu nouveau Président », Libération,
  7. « L'exécutif veut baisser le salaire du président », 20 Minutes Online,
  8. (en) « Yle's guide to Finland's 2018 presidential election », Yle Uutiset,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (fi) « Viiden vuoden yksinäisyys », Teos (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]