SS Ohio

SS Ohio
illustration de SS Ohio
Le SS Ohio entrant à Grand Harbour (Malte), arrimé entre deux destroyers et un remorqueur le .

Type Pétrolier
Histoire
A servi dans United States Merchant Marine
British Merchant Navy (en)
Constructeur Sun Shipbuilding & Drydock Co.
Chantier naval Chester, Pennsylvanie
Quille posée
Lancement
Acquisition dans la navire marchande britannique
Statut Retiré du service le
Coulé comme cible le
Équipage
Équipage 77 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 157 m
Tonnage 9 264 t
Propulsion 2 hélices
Moteurs à turbine Westinghouse
Puissance 9 000 ch
Vitesse 16 nœuds (30 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 1 × canon de 5 pouces
1 × canon AA de 3 pouces
1 × canon AA Bofors 40 mm
6 × canons AA Oerlikon 20 mm
Rayon d'action Capacité de transport : 170 000 barils (27 000 m3)
Carrière
Propriétaire Texaco

Le SS Ohio est un pétrolier construit pour la Texas Oil Company (aujourd'hui Texaco) en service pendant la Seconde Guerre mondiale.

Construction et lancement[modifier | modifier le code]

La « coque 190 », dénommé comme cela avant son lancement, a été achevé dans un délai inhabituellement court de sept mois et quinze jours. Ce nouveau type de pétrolier combinait l'habileté, large capacité de transport de marchandises, vitesse, équilibre et stabilité pour le timonier. Au-dessus de la ligne de flottaison, la construction faisait écho à la courbe extérieure de la proue d'une goélette, portant l'influence de la conception du vieux clipper américain. La conception du navire a également été influencée par la menace d'un réarmement de l'Allemagne et d'un empire japonais déterminé à l'expansion militaire. L'approche de la guerre avait influencé cette conception, les conversations officieuses entre les chefs militaires et pétroliers ont abouti à un navire de 9 264 tonneaux, 515 pieds de longueur totale, et capable de transporter 170 000 barils de mazout (27 000 m3), plus gros et d'une plus grande capacité que tout autre pétrolier construit précédemment.

Les moteurs à turbine Westinghouse développent 9 000 chevaux-vapeur à quatre-vingt tours par minute, permettant une vitesse maximum de seize nœuds. L'Ohio était considéré comme le pétrolier le plus rapide de son époque[1]. Cependant, sa méthode de construction fut controversée : depuis quelques années, la question du soudage contre le rivetage faisait rage des deux côtés de l'Atlantique. La coque fut construite en utilisant la nouvelle méthode soudée, avec l'espoir qu'elle prouverait une fois pour toutes sa fiabilité. Le navire avait également un système de charpente composite avec deux cloisons longitudinales continues, qui divisait le navire en 21 citernes à cargaison.

Le navire a été lancé le lendemain de la date prévue, le au chantier naval de la Sun Shipbuilding & Drydock Co. à Chester (Pennsylvanie), provoquant une peur superstitieuse chez les soudeurs, chaudronniers et autres artisans qui s'étaient rassemblés pour regarder son lancement. La coque 190 a été baptisé lors d'une cérémonie présidée par la mère de William Starling Sullivant Rodgers (président de la Texas Oil Company), Florence E. Rodgers, qui, saisissant la bouteille de champagne de cérémonie à la main, a prononcé les mots suivants :

« Je nomme ce bon navire Ohio. Que Dieu le protège ainsi que tous ceux naviguant à son bord. Bonne chance... »

Le navire a glissé sur la cale n ° 2, pénétrant dans les eaux du fleuve Delaware. L'existence de l'Ohio se fit, au cours de ses premières années, sans incident, faisant le lien entre Port Arthur et divers autres ports américains. Il établit un record de vitesse de Bayonne à Port Arthur, couvrant 1882 miles en quatre jours et douze heures, soit en moyenne plus de dix-sept nœuds[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Il fut réquisitionné par les forces alliées pour ravitailler la forteresse insulaire de Malte pendant la campagne méditerranéenne[3].

Le pétrolier a joué un rôle fondamental dans l'opération Pedestal en , l'un des plus gros affrontements des convois de Malte, opposant les forces alliés organisées en convoyage, aux forces aériennes, marines et sous-marines de l'Italie et de l'Allemagne nazie[4].

Une torpille tirée de l'Axum, un sous-marin italien, frappe le pétrolier à bâbord.

Pour l'opération, il est commandé par le capitaine Dudley Mason, et est considéré comme le plus grand pétrolier d'alors, capable de naviguer à plus de 16 nœuds. Bien qu'ayant réussit à rejoindre le le port de Malte assiégé[5], le pétrolier subit sept coups directs, vingt assez proches, et perd ses moteurs ; il fut alors pris en charge par trois destroyers (le HMS Penn, le HMS Ledbury et le HMS Bramham). Il est si gravement endommagé qu'il est retiré du service en , déclaré irréparable.

Le , la moitié avant de l'Ohio est remorquée à dix milles au large et coulé par des tirs du destroyer HMS Virago. Le , la moitié arrière est sabordée en eau profonde à l'aide de charges explosives posées par le navire de sauvetage RFA Salventure[6].

Épilogue[modifier | modifier le code]

Le dernier navire construit pour la flotte Texaco a été nommé Star Ohio, en l'honneur du célèbre pétrolier de la Seconde Guerre mondiale. Il fut exploité par la Northern Marine Management pour le compte de l'entreprise Chevron.

La plaque signalétique, la roue du navire, l'enseigne et plusieurs autres objets de l'Ohio sont conservés au Musée national de la guerre de Malte à La Valette.

L'arrivée de l'Ohio au Grand Harbour fournit l'acmé du film de guerre britannique de 1953, Malta Story[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Moses, « At All Costs », 1000vampirenovels.com, (consulté le ), p. 20
  2. Pearson, Michael, THE OHIO AND MALTA, (Pen and Sword Books) (ISBN 1-84415-031-3)
  3. Holland, James, Fortress Malta: An Island Under Siege, 1940–1943 (Cassell Military 2004) (ISBN 0-304-36654-4).
  4. Spooner, Tony. Supreme Gallantry: Malta's Role in the Allied Victory, 1939–1945 (London, 1996).
  5. « Speech by HE Dr. George Hyzler, Acting President of Malta, on the Occasion of the 225th Anniversary of the American Independence » (consulté le )
  6. Caruana, « Ohio Must Get Through », Warship International, vol. 29,‎ , p. 333–348 (lire en ligne)
  7. Allan Williams, Operation Crossbow, Arrow Books, (ISBN 978-0-09-955733-3, lire en ligne), p. 253

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Attard, The Battle of Malta, England, Progress Press, (ISBN 99909-3-014-7)
  • Ernle Bradford, Siege : Malta 1940–1943, England, Pen and Sword, (ISBN 0-85052-930-1)
  • Caruana, « Ohio Must Get Through », Warship International, vol. XXIX, no 4,‎ , p. 334–348 (ISSN 0043-0374)
  • Brian James Crabb, Operation Pedestal. The Story of Convoy WS21S in August 1942, Donington, Shaun Tyas, , 262 p. (ISBN 978-1-907730-19-1)
  • (en) George Hogan, Malta : The Triumphant Years, 1940–1943, England, Hale, , 208 p. (ISBN 0-7091-7115-3)
  • James Holland, Fortress Malta : An Island Under Siege, 1940–1943, England, Cassell Military, , 485 p. (ISBN 0-304-36654-4)
  • Charles A. Jellison, Besieged : The World War II Ordeal of Malta, 1940–1942, USA, University of New Hampshire Press, , 302 p. (ISBN 1-58465-237-3)
  • Lex McAulay, Against All Odds : RAAF Pilots in the Battle for Malta, 1942, Londres, Hutchinson, , 242 p. (ISBN 0-09-169570-8)
  • Sam Moses, At All Costs : How a Crippled Ship and Two American Merchant Marines Turned the Tide of World War II, New York, Random House, , 335 p. (ISBN 0-345-47674-3)
  • Michael Pearson, The Ohio and Malta : The Legendary Tanker that Refused to Die, England, Pen and Sword Books, , 163 p. (ISBN 1-84415-031-3)
  • Shankland and Hunter, Malta Convoy, Londres, John Murray Publishers, (ISBN 0-00-632964-0)
  • Peter C. Smith, The Battles of the Malta Striking Forces, Londres, Allan, (ISBN 0-7110-0528-1)
  • Peter C. Smith, Pedestal : The Convoy That Saved Malta, England, Crecy Publishing, (ISBN 0-947554-77-7)
  • (en) Tony Spooner, Supreme Gallantry : Malta's Role in the Allied Victory, 1939–1945, Londres, Cassell Military, , 358 p. (ISBN 0-7195-5706-2)
  • David A. Thomas, Malta Convoys, England, Pen and Sword Books, , 224 p. (ISBN 0-85052-663-9, lire en ligne)
  • Caroline Vernon, Our Name Wasn't Written – A Malta Memoir, Australia, Imagecraft, (ISBN 0-7316-7089-2)
  • Frank Wade, A Midshipman's War : A Young Man in the Mediterranean Naval War, 1941–1943, England, Trafford Publishing, (ISBN 1-4120-7069-4) [self-published source]
  • John Wingate, The Fighting Tenth : The Tenth Submarine Flotilla and Siege of Malta, Londres, Leo Cooper, (ISBN 0-85052-891-7)

Liens externes[modifier | modifier le code]