Ruth Dreifuss

Ruth Dreifuss
Illustration.
Ruth Dreifuss, en 2014.
Fonctions
Conseillère fédérale
Élection 10 mars 1993
Réélection 13 décembre 1995
15 décembre 1999
Département DFI
Prédécesseur René Felber
Successeur Micheline Calmy-Rey
Présidente de la Confédération
Élection 9 décembre 1998
Membre du Conseil de ville (législatif) de la ville de Berne
Biographie
Date de naissance (84 ans)
Lieu de naissance Saint-Gall
Origine Genève
Endingen (AG)
Nationalité Suisse
Parti politique PS
Diplômée de Université de Genève
Profession Journaliste
Religion Juive

Ruth Dreifuss, née le à Saint-Gall et originaire d'Endingen, est une femme politique suisse, membre du Parti socialiste suisse et ancienne conseillère fédérale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Licenciée en sciences économiques de l'Université de Genève, elle est journaliste à Coopération de 1961 à 1964, puis assistante-sociologue au Centre psycho-universitaire de Genève de 1965 à 1968 et assistante à l'Université de Genève de 1970 à 1972.

Elle est ensuite adjointe scientifique à la direction de la coopération et de l'aide humanitaire du Département fédéral des affaires étrangères de 1972 à 1981, puis secrétaire de l'Union syndicale suisse du au . Sur le plan politique, elle est membre du Conseil de Ville (législatif) de la Ville de Berne de 1989 à 1992. En 1991, elle échoue à se faire élire conseillère nationale.

Ruth Dreifuss et Christiane Brunner le 8 mars 1993.

Le , Christiane Brunner est présentée par le Parti socialiste suisse pour succéder à son conseiller fédéral René Felber. Refusant cette proposition, la majorité bourgeoise de l'assemblée élit le socialiste neuchâtelois Francis Matthey. Ce dernier, n'ayant pas l'agrément des organes de son parti, renonce à son élection, ce qui provoque une crise inédite dans l'histoire politique suisse. Un second scrutin est organisé le pour lequel le parti présente un duo formé à nouveau de Christiane Brunner, mais accompagnée de Ruth Dreifuss. Mais comme elle est domiciliée sur le canton de Berne et que le conseil fédéral a déjà un membre bernois en la personne d'Adolf Ogi, elle n'est pas éligible. Le lundi 8 mars, le groupe parlementaire approuve cette candidature et l'annonce à la presse. Une demande expresse de transfert de domicile est adressée à la police des habitants de Genève. La confirmation par fax arrive à 17 h 05[1].

Celle-ci est élue le 10 mars au 3e tour de scrutin avec 144 voix après avoir distancé Christiane Brunner, devenant le 100e membre du Conseil fédéral de l'histoire[2]. Elle est ainsi la troisième personne, et la dernière à ce jour, à être élue au Conseil fédéral sans avoir été auparavant membre du Conseil national, du Conseil des États ou d'un exécutif cantonal.

Seconde femme élue au Conseil fédéral après Elisabeth Kopp en 1984, elle dirige le Département fédéral de l'intérieur du au avec la charge de réformer les assurances sociales. Elle réussit notamment à faire accepter par le peuple lors de votations une révision de l'assurance maladie (), la 10e révision de l'assurance-vieillesse et survivants () ainsi qu'une nouvelle politique de la drogue fondée sur le principe des quatre piliers (prévention, thérapie, aide à la survie et répression).

Le [3], elle est la première femme à devenir présidente de la Confédération. Il faudra attendre 2007 pour en voir une deuxième, Micheline Calmy-Rey. Elle est également le premier membre juif du gouvernement suisse.

Activité après le Conseil fédéral[modifier | modifier le code]

Après son départ du gouvernement, elle appuie notamment l'introduction de l'assurance-maternité, votée lors du référendum du , et la libre circulation des personnes avec l'Union européenne et s'oppose aux restrictions des droits des étrangers et des requérants d'asile. Elle assure notamment des permanences pour les sans-papiers auprès d'un syndicat genevois (le SIT). Elle intervient régulièrement dans le débat public, notamment lorsque les assurances sociales sont menacées.

Ruth Dreifuss compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique.

En 2011, elle crée l'ONG Global Commission on Drug Policy (Commission globale de politique en matière de drogues), qui œuvre sur les politiques liées aux drogues. Elle en est la présidente de 2016 à 2020[4],[5].

Récompenses[modifier | modifier le code]

En novembre et décembre 2022, elle reçoit un doctorat honoris causa des universités de Neuchâtel et de Berne pour son engagement en faveur d'un monde plus juste et de l'égalité des chances[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Isabella Maria Fischli, Dreifuss ist unser Name, Pendo, (ISBN 3-85842-487-0).

Référence[modifier | modifier le code]

  1. « La grande et la petite histoire du Conseil fédéral (20/24). Les sept jours de folie qui ont précédé l'élection inattendue de Ruth Dreifuss », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. Olivier Pauchard, « Parcours d'une combattante », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  3. La Documentation française, Notes et études documentaires, n°5097 à 5100.
  4. (en) « Former Swiss president challenges Trump’s drug action plan », sur SWI swissinfo.ch,
  5. (en) « Mission And History », sur le site de la Commission globale de politique en matière de drogues
  6. « Ruth Dreifuss a reçu un doctorat honoris causa de l'Université de Berne », sur rts.ch, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]