Rubus

Ronce

Rubus L. (Les Ronces) est un genre de plantes à fleurs de la famille des Rosacées, qui comprend des plantes ligneuses appelées « ronce », mais aussi framboisier, plaquebière ou parfois mûre dans le langage usuel, à ne pas confondre avec les mûriers (Morus). Ces plantes épineuses sont assez communes dans l'hémisphère nord, mais la détermination des espèces est difficile et varie notablement selon les auteurs, certains en comptant plus de mille. Il existe en outre de nombreux hybrides.

Les ronces produisent des mûres, appréciées en confiserie et en pâtisserie, ce qui justifie la mise en culture de certaines espèces et la production de cultivars qui s'est ensuivie. Une plantation de ronces est appelée une ronceraie.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom vernaculaire « ronce » vient du latin rumex, rumicis qui signifie « dard » (allusion à la présence d'aiguillons, et non d'épines, sur les rameaux). C'est l'un des noms, dans cette langue, de la ronce commune. Le nom scientifique Rubus provient du latin ruber, « rouge », pour la couleur des fruits (voire de leur jus) ou des feuilles à l'automne de certaines espèces, tels les framboisiers[1].

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

Les ronces sont généralement des arbrisseaux à port sarmenteux à souche vivace ligneuse, portant des aiguillons crochus ou des acicules droits. Le manteau d’aiguillons plus ou moins dense sur les rameaux joue deux rôles principaux : la protection et la conquête de l’espace. Le pied de la ronce produit des turions donnant des tiges bisannuelles lignifiées, dressées ou retombantes[2]. Ils forment des fourrés appelés « ronciers » où peuvent s'entremêler plusieurs sous-espèces locales et hybrides naturels qui sont l'affaire de spécialistes, les « rubologues »[3].
Les ronces sont volontiers classées parmi les mauvaises herbes ou adventices.

Les feuilles composées imparipennées ont 3, 5 ou 7 folioles grossièrement dentées et des stipules sont soudées à leurs pétioles. Leur face supérieure est d'un vert soutenu, leur face inférieure blanchâtre (à l'exception de Rubus caesius qui est verte) avec de forts aiguillons sous la nervure principale[4].

Lorsque la tige est herbacée (ronce des rochers), la plante se propage par stolons. Lorsqu'elle est ligneuse, sa multiplication végétative est assurée par des drageons. Il est plus exact de parler de tiges radicantes car les rameaux rampants des ronces qui s'enracinent de place en place, ne se séparent pas de la plante mère, contrairement aux stolons et drageons[5].

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

L'inflorescence est isolée ou en cyme racémiforme. Leurs fleurs, caractéristiques des Rosaceae, sont blanches, roses ou rouges. Les espèces sont hermaphrodites, à l'exception de Rubus chamaemorus dioïque. Elles ont 5 pétales, 5 sépales et de nombreuses étamines[6].

La fructification se produit généralement sur les rameaux de deux ans. Les fruits, charnus, composés, formés de l'agglomération de petites drupes (drupéoles plus ou moins concrescentes qui correspondent aux carpelles d'un fruit charnu apocarpe et contiennent un noyau) sur un réceptacle floral parenchymateux prolongé et formant un gynophore. Ils sont comestibles et appelés « mûres » ou « mûrons » à cause de leur ressemblance avec le fruit du mûrier. Les fruits les plus parfumés sont obtenus en sol sec et caillouteux et sont généralement issus des variétés épineuses.

Multiplication[modifier | modifier le code]

La multiplication de la ronce peut se faire par semis, stolons, marcottage, drageons et bouturage.

Les mûres sont appréciées de nombreux oiseaux comme la grive, le merle noir, ou encore la fauvette à tête noire mais surtout du renard roux : il en est si friand qu’il en fait une grande consommation et contribue ainsi à propager l'espèce. Les capacités germinatives des graines de mûres sont relativement faibles : autour de 20 % de réussite en temps ordinaire. Cependant, si les graines passent dans l’intestin du renard, elles se trouvent ainsi dopées et alors 35 % d’entre elles donneront naissance à des plantules de ronce.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Leur importance économique est assez limitée, à l'exception du framboisier (Rubus idaeus) et moindrement du mûrier sauvage ou ronce commune, qui appartiennent aussi à ce genre et sont appréciés pour leurs fruits (frais ou en confiture ou jus).

On appelle « ronce artificielle » les fils de fer barbelés utilisés pour faire des clôtures difficilement franchissables.

Plante pionnière[modifier | modifier le code]

Comme plante pionnière qui s'accomode de sols appauvris ou bien très riches en azote, la ronce peut jouer un rôle de serre de germination pour le chêne ou le hêtre. Ses racines préparent le sol et la décomposition de ses feuilles fournit un humus riche en rééquilibrant le sol[7]. Elle accueille de nombreux oiseaux et petits mammifères, pour lesquels elle fournit habitat et ressource alimentaire. Elle est utile pour les pollinisateurs en raison de sa longue floraison[7].

Production[modifier | modifier le code]

La production de fruits peut être importante : jusqu’à 20 tonnes à l’hectare dans les conditions idéales de culture[réf. souhaitée].

Ennemis[modifier | modifier le code]

Les chenilles de papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de ronce :

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Rubus caesius

On peut citer 9 espèces indigènes courantes en Europe :

Classification systématique[modifier | modifier le code]

L'étude taxonomique des taxons rattachés au genre Rubus est une spécialité nommée "batologie" (du grec βάτος / bátos, la ronce).

Le genre Rubus compte 13 sous-genres. Le sous-genre Rubus est lui-même subdivisé en 12 sections. On peut également citer 2 notho-sous-genres, c'est-à-dire des sous-genres hybrides.[réf. nécessaire]

Sous-genre Anoplobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Chamaebatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Chamaemorus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Comaropsis[modifier | modifier le code]

Sous-genre Cyclactis[modifier | modifier le code]

Notho-sous-genre Cylobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Dalibardastrum[modifier | modifier le code]

Sous-genre Diemenicus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Eubatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Idaeobatus[modifier | modifier le code]

Notho-sous-genre Idaeorubus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Lampobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Malachobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Micranthobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Orobatus[modifier | modifier le code]

Sous-genre Rubus[modifier | modifier le code]

Section Allegheniensis[modifier | modifier le code]

Section Arguti[modifier | modifier le code]

Section Caesii[modifier | modifier le code]

Section Canadenses[modifier | modifier le code]

Section Corylifolii[modifier | modifier le code]

Section Cuneifolii[modifier | modifier le code]

Section Flagellares[modifier | modifier le code]

Section Hispidi[modifier | modifier le code]

Section Rubus[modifier | modifier le code]

Soit la section Rubus fruticosus agg. (Ronce commune) :

Section Setosi[modifier | modifier le code]

Section Ursini[modifier | modifier le code]

Section Verotriviales[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pour l’amour d’une ronce..., Bernard Bertrand, Collection Le compagnon végétal, Volume 5. Ed. de Terran, 1997.

Références externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Les Jardins de Valloires dans la Somme sont le conservatoire national des Rubus Site officiel

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolite, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 107-108
  2. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, G. Dumé, Flore forestière française, Forêt privée française, , p. 699
  3. Nicole Tonelli et François Galloutin, Des fruits et des graines comestibles du monde entier, Lavoisier, , p. 455.
  4. Bernard Boullard, Plantes médicinales du monde, De Boeck Secundair, , p. 457.
  5. Stolon, sur universalis.fr.
  6. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, G. Dumé, Flore forestière française. Plaines et collines, Forêt privée française, , p. 607
  7. a et b Brunon Sirven, Le génie de l'arbre, Arles, Actes sud, , 425 p. (ISBN 978-2-330-06593-5), p. 118-119
  8. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 22 septembre 2015