Rubis (couleur)

Rubis

Le rouge rubis est une teinte de rouge. Pour les auteurs du Répertoire de couleurs, de 1905, c'est une couleur brillante qui « rappelle un peu celle de la pierre précieuse de ce nom » (RC). Il s'agit d'un rouge profond, de ceux qui tirent sur le violet ; ce nom de couleur est rarement modifié par un adjectif. Pour des auteurs comme Chevreul, le rouge rubis est le rouge type.

Au XIXe siècle, Michel-Eugène Chevreul a entrepris de repérer les couleurs entre elles et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il estime que le rouge rubis est Rouge 11 ton[1], c'est-à-dire de même teinte que la couleur dont le nom vulgaire en teinturerie est rouge cerise, à de petites différences de clarté près[2] ; le rouge turc sur coton du teinturier Steiner ne diffère que d'un ton dans l'échelle de clarté[3].

Cette notion du rouge rubis correspondant au rouge pur, profond, élaborée en collaboration avec des praticiens coloristes, se trouve coïncider avec le développement technologique du laser à rubis, qui donne un rayonnement monochromatique cohérent de longueur d'onde 694,3 nanomètres, dont la couleur, pour autant qu'un écran informatique puisse s'en approcher, est #D40046[4].

Le nom de couleur rubis, avec ce sens, s'applique assez fréquemment à la robe du vin, notamment celle du Porto ruby.

Nuanciers[modifier | modifier le code]

Le nuancier RAL indique RAL 3003 Rouge rubis[5].

Dans les nuanciers pour les beaux-arts, on trouve 388 Rouge rubis[6].

Dans le domaine de la mode, la couleur peut être sensiblement plus violacée. Chevreul cote le Rubis sur soie de Guinon 4-violet-rouge 10 ton[7].

Pour la décoration, la couleur semble plus inspirée de celles que peut prendre la pierre précieuse : Rubis 1, Rubis 2, Rubis 3, Rubis 4, Rubis 6[8]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ , p. 135 (lire en ligne).
  • Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 158.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le 1 rouge est tangent à la raie C, correspondant à une teinte CIE Lab de 20,4°. Dans cette région du nuancier, on passe d'une teinte à l'autre par pas de 2,3°. Le rouge correspond donc à une teinte de 18.1 °. La chromaticité de 75 % est à la limite de ce qui peut se représenter en sRGB, et la clarté de 45 % correspond au 11 ton de Chevreul, où 0 est le blanc et 21 le noir. La valeur obtenue est convertie en CIE XYZ puis en sRGB. La teinte effectivement présentée sur l'écran dépend de sa conformité aux primaires et au réglages sRGB.
  2. celui mentionné dans l’Instruction générale sur la teinture des laines de 1671 est 9 et 10 ton, celui de Villaret, d'Amiens, est 11 tons (Chevreul 1861, p. 120, 137, 141). Le Cerise sur soie de Tuvée est 5 violet-rouge 8 ton, bien proche du Rubis sur soie de Guinon (4 violet-rouge 10 ton).
  3. Il est 10 ton (Chevreul 1861, p. 141).
  4. Calculé ici avec la même luminosité que la couleur de Chevreul pour faciliter la comparaison.
  5. « RAL classic Farben ».
  6. Pigment Colour Index PV19 (Quinacridone) « Guide de la peinture à l'huile », sur lefranc-bourgeois.com.
  7. Chevreul 1861, p. 176. Calcul de la couleur informatique comme précédemment.
  8. « Nos couleurs », sur duluxvalentine.com (consulté le ).