Romulf

Romulf
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Fonction
Évêque de Reims (d)
-
Sonnace‏ de Reims‏ (d)
Biographie
Père

Romulf ou Romulfe ou Romulfus est évêque de Reims de à avant 613. Il est le vingtième évêque de Reims sur la liste officielle.

Il succède à l'évêque Egidius après la déposition de celui-ci. Il continue à promouvoir le culte de saint Remi, qui est probablement de sa famille.

Biographie[modifier | modifier le code]

Accession à l'évêché de Reims[modifier | modifier le code]

Romulf devient évêque de Reims en , à la place d'Egidius déposé pour trahison par les deux rois Childebert II et Gontran et la reine Brunehaut[Isa 1].

Romulf est le fils de Loup de Champagne, duc en Champagne, écarté du pouvoir avant 585 et ennemi d'Egidius. Loup est ainsi vengé de l'hostilité d'Egidius par l'accession de son fils à l'épiscopat[Isa 1]. Romulf a une sœur, épouse d'un officier royal nommé Godegisèle[1].

Mais l'accession de Romulf au siège de Reims est aussi l'occasion pour Loup de se réconcilier avec Egidius, malgré l'opposition du roi Gontran. Il est donc logique de supposer que Loup et Romulf d'un côté et Egidius de l'autre, avant leur querelle, appartiennent au même réseau[Isa 2]. Cette réconciliation est donc plutôt un retour à un ordre naturel[Isa 3].

Romulf permet à Grégoire de Tours d'accéder à certaines archives, que ce dernier utilise dans son Histoire des Francs[2].

Culte de saint Remi[modifier | modifier le code]

Comme son prédecesseur Egidius, Romulf continue à promouvoir le culte de saint Remi, par des legs et des constructions[Isa 2]. Romulf appartient probablement à la famille des descendants de Remi de Reims. Les indices sont l'onomastique, l'assise régionale et l'implantation familiale à Laon[3],[Isa 4]. D'après le testament de Romulf consulté par Flodoard, il lègue ses biens à l'Église de Reims, à celle de Soissons, à celle de Tours et à l'abbaye Saint-Martial de Limoges. Le legs à l'Église de Soissons s'explique si on suppose des liens familiaux avec la famille de saint Remi, dont un membre, Loup, neveu de saint Remi, est évêque de Soissons[Isa 4]. Romulf dote aussi par testament un monastère féminin de Reims dédié à saint Pierre[4].

Romulf est peut-être enterré dans l'oratoire saint-Germain qu'il a fait construire à Reims[Isa 5]. Son successeur est son archidiacre, Sonnatius[Isa 3] ou Sonnace[5], qui devient évêque de Reims avant 613[5],[Isa 3].

Références[modifier | modifier le code]

  • Marie-Céline Isaïa, Remi de Reims : Mémoire d'un saint. Histoire d'une Église, Paris, Cerf, coll. « Histoire religieuse de la France » (no 35), , 919 p. (ISBN 9782204087452)
  1. a et b Isaïa 2010, p. 256.
  2. a et b Isaïa 2010, p. 257.
  3. a b et c Isaïa 2010, p. 258.
  4. a et b Isaïa 2010, p. 259.
  5. Isaïa 2010, p. 429.
  • Autres références
  1. Bruno Dumézil, « Culture et politique (II). Gogo et ses amis : écriture, échanges et ambitions dans un réseau aristocratique de la fin du VIe siècle », Revue historique, vol. 643, no 3,‎ , p. 553–593 (ISSN 0035-3264, DOI 10.3917/rhis.073.0553, lire en ligne, consulté le ).
  2. Bruno Dumézil, « Réseaux fossilisés, réseaux fantasmés : les collections épistolaires du haut Moyen Âge », dans Claude Gauvard (dir.), Appartenances et pratiques des réseaux, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques », , 216 p. (ISBN 978-2-7355-0873-0, DOI 10.4000/books.cths.2486, lire en ligne), p. 147–156.
  3. Martin Heinzelmann, « L'aristocratie et les évêchés entre Loire et Rhin, jusqu'à la fin du VIIe siècle », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 62, no 168,‎ , p. 75–90 (ISSN 0300-9505, DOI 10.3406/rhef.1976.1566, lire en ligne, consulté le ).
  4. Michèle Gaillard, « Les monastères féminins de Reims pendant le Haut Moyen-Âge : histoire et historiographie », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 71, no 4,‎ , p. 825–840 (ISSN 0035-0818, DOI 10.3406/rbph.1993.3914, lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b Jacques Hourlier, « Les origines du monastère Saint-Basle de Verzy », Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, vol. 80,‎ , p. 12-37 (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Céline Isaïa, Remi de Reims : Mémoire d'un saint. Histoire d'une Église, Paris, Cerf, coll. « Histoire religieuse de la France » (no 35), , 919 p. (ISBN 9782204087452).

Articles connexes[modifier | modifier le code]