Roger Coudroy

Roger Coudroy
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Biographie
Naissance
Décès
(à 32-33 ans)
Palestine
Surnom
As Saleh
Nationalité
Allégeance
Activité
Autres informations
Parti politique
Idéologie
Arme
Conflit

Roger Coudroy (1935-1968) surnommé As Saleh (Le juste) par des Palestiniens, est un militant nationaliste-révolutionnaire français né en Belgique, membre de Jeune Europe et du Fatah, engagé dans la lutte armée en Palestine[1]. Il meurt lors d'un affrontement avec l'armée israélienne, devenant ainsi le premier Européen mort au combat contre l'État d'Israël.

Il est devenu un martyr et un symbole de la mouvance nationale-révolutionnaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en Belgique en 1935, il fait des études d'ingénieur et travaille en France. Il se rend au Moyen-Orient, où il va travailler trois ans durant pour différentes entreprises, entre Beyrouth et le Koweït.

Avant de partir pour le Moyen Orient, Roger Coudroy milite au sein de l'organisation nationalistes-révolutionnaires Jeune Europe, dont la ligne est caractérisée par un antiaméricanisme et un antisionisme forts. L'organisation se solidarise en parallèle avec le Nationalisme arabe[2],[3]. Le dirigeant de Jeune Europe, Jean Thiriart prône le soutien actif à la cause palestinienne. Il annonce le projet de former des Brigades européennes, formées de volontaires, destinées à combattre militairement en Palestine, avant de pouvoir devenir opérationnelles en Europe[4].

Thiriart s'entretient avec les dirigeants de l'OLP avec lesquels il est en contact, propose l'idée aux baathistes en Irak et au président égyptien Nasser, à qui il rend visite en 1968[1].

Roger Coudroy s'engage dans le Fatah et prend la tête d'une brigade.

Il meurt dans un affrontement avec Tsahal[5], le . Il est présenté dans sa mouvance comme le premier Européen à être mort dans les rangs palestiniens : l'historien Nicolas Lebourg relève qu'« il n'y a guère d'archives pour étayer le propos, et les récits sont très divergents sur la cause du décès, mais l'Organisation de libération de la Palestine a bien édité en 1969 les écrits du jeune militant [...] »[6],[7]. La revue de Jeune Europe, La Nation européenne, rendra hommage au « premier européen tombé au champ d’honneur en Palestine, dans le combat contre l’impérialisme américano-sioniste »[8].

Il laissera un recueil d'articles et de notes : J'ai vécu la résistance palestinienne[9]. Le livre est publié en 1969 à Beyrouth par le Centre de recherches de l'OLP. La préface présente ainsi Coudroy: « Notre camarade Roger Coudroy, né en Belgique, élevé en France, connu parmi ses frères Fedayine sous le nom de As Saleh (Le Juste), fut le premier martyr étranger à trouver la mort à l'issue d'une mission en territoire arabe occupé. C'était au printemps 1968. »[10]

Après sa mort, Gilles Munier crée l'Association européenne Roger-Coudroy. Dans les années 1980, le Parti communautaire national-européen se réclamera de l'héritage de Roger Coudroy[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roger Coudroy, J'ai vécu la résistance palestinienne, OLP - Centre de recherches, Beyrouth, 1969, 87 p.
  • Francis Balace et al., De l'avant à l'après-guerre : l'extrême droite en Belgique francophone, Bruxelles, De Boeck-Wesmael, 1994.
  • José Cuadrado Costa, « De Jeune Europe aux Brigades rouges », La Nation eurasienne, no 5, 2005 [Ars, Nantes, 1990, traduction italienne: Da Jeune Europe alle Brigate Rosse, Barbarossa, Milan, 1992 ,,,https://issuu.com/mbrumini/docs/luc_michel_-_da_jeune_europa_alle_brigate_rosse.
  • Widerstand in Palästina, brochure en allemand sans date ni éditeur, 82 p.
  • Ho vissuto la Resistenza Palestinese. Un militante nazionalrivoluzionario con i Fedayin, Préf. et notes de Claudio Mutti et d'Andrea N. Strumellio, Passaggio al bosco, Florence, 2018, 158 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (it) Andrea Cascioli, « Ritratti. Roger Coudroy, il nazionalista europeo eroe (dimenticato) della Palestina », barbadillo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Qu’est ce que le nationalisme-révolutionnaire ? », sur Fragments sur les Temps Présents, (consulté le ).
  3. Nicolas Lebourg, « L'invention d'une doxa néo-fasciste : le rôle de l'avant-garde nationaliste-révolutionnaire Idéologie négationniste, propagandes anti-américaine, anti-immigration, anti-juive », Domitia*, no 1, (consulté le )
  4. Yannick Sauveur, Thiriart (Qui suis-je ?), Grez-sur-Loing, Pardès, , 128 p. (ISBN 978-2-86714-504-9), p. 74-76
  5. Stéphane François, « La persistance de l’antisémitisme et l’apparition du négationnisme », dans Stéphane François, Géopolitique des extrêmes droites, Le Cavalier Bleu, (lire en ligne), p. 129. Via Cairn.info.
  6. Arthur Weil-Rabaud, « La guerre Israël-Hamas divise l’extrême droite française », sur StreetPress.com, (consulté le ).
  7. Nicolas Lebourg, Les nazis ont-ils survécu ?, Editions du Seuil, , 319 p. (lire en ligne).
  8. Nicolas Lebourg, Le Monde vu de la plus extrême droite. Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan, , 262 p. (ISBN 978-2-35412-221-8, lire en ligne), p. 184
  9. (it) « Ritratti. Roger Coudroy, il nazionalista europeo eroe (dimenticato) della Palestina », sur Barbadillo, (consulté le ).
  10. Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical : Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 475 p. (ISBN 978-2-913612-61-7), p. 175
  11. Rambytes, « Histoire du communautarisme », sur free.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]