Roche (entreprise)

Roche
logo de Roche (entreprise)
Logo de Hoffmann-La Roche
illustration de Roche (entreprise)

Création
Fondateurs Fritz Hoffmann-La Roche
Forme juridique Société anonyme[1]
Action SIX : ROG
Siège social Bâle[1]
Drapeau de la Suisse Suisse
Direction Severin Schwan - PDG (depuis 2008)
Activité Industrie pharmaceutique
Produits Anexate, Apranax, Avastin, Bactrim, Bondronat, Cellcept, Copegus, Érivedge, Herceptin, Invirase, Lariam, Kadcyla, Lexomil, Librium, Lytos, MabThera, Neorecormon, Pegasys, Pulmozyme, Redoxon, Roferon, Rovalcyte, Tamiflu, Tarceva, Valium, Xeloda, zelboraf, Zenapax, Rohypnol, Rivotril
Société mère Roche HoldingVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 94 442 (2018)
TVA européenne CH118241Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web https://www.roche.com

Capitalisation CHF 252 909 millions (2019)
Chiffre d'affaires CHF 58 846 millions (2018)
Résultat net CHF 10 500 millions (2018)[2]

Roche Holding, ou juridiquement F. Hoffmann-La Roche, est une entreprise pharmaceutique suisse, et l'une des principales entreprises mondiales du secteur.

La société présente depuis 2004 deux sections parallèles, le secteur pharmaceutique et le secteur diagnostic. Le groupe dirigé par Severin Schwan (en) se focalise essentiellement dans la médecine personnalisée.

La société est présente commercialement dans 150 pays. Son siège se situe à la tour Roche à Bâle en Suisse. En 2016, l'entreprise compte 94 000 salariés environ[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Action de Jouissance de la F. Hoffmann-LaRoche & Co AG en date du 15. Janvier 1932[4]

La société a été fondée le par Fritz Hoffmann-La Roche. L'entreprise produit originellement des vitamines. Très rapidement, il ouvrit des filiales à Grenzach en Allemagne (1897), à Milan en Italie (1897), à Paris en France (1903), à New York aux États-Unis (1905), à Londres en Grande-Bretagne (1908), à Saint-Pétersbourg en Russie (1910) ainsi qu'à Yokohama au Japon (1912).

En 1933, Roche est la première entreprise à lancer la synthèse de la vitamine C grâce aux travaux de Tadeusz Reichstein (Prix Nobel en 1950).

En 1958, Roche acquiert les laboratoires Sauter de Genève.

En 1963, Roche produit le Valium, un tranquillisant de la classe des Benzodiazépines.

En 1989, Roche est restructuré avec la fondation de Roche Holding AG. En 1989, est inauguré à Strasbourg le Roche International Clinical Research Centre.

En 1994, Roche acquiert du groupe pharmaceutique américain Syntex Corporation, de Palo Alto (Californie) qui deviendra Roche Bioscience.

En 1997, Roche met MabThera sur le marché, premier médicament contre le cancer issu de la technologie des anticorps monoclonaux.

Boîte de Tamiflu produite par Roche

En 1999, la Food and Drug Administration autorise le Tamiflu efficace contre la grippe aviaire de type H5N1.

En 2000, la société Givaudan est mise en bourse et est vendue par le groupe Roche.

En 2011, Roche achève l'acquisition du laboratoire Genentech pour 47 milliards de dollars. Roche possédait, depuis 1990, la majorité des actions de Genentech. La même année, Roche signe l'acquisition d'Anadys Pharmaceuticals[5].

En , Hoffmann-La Roche acquiert Genia Technologies, spécialisé dans le séquençage d'ADN, pour 350 millions de dollars[6]. En , Roche acquiert l'entreprise de biotechnologie Seragon, issue de la scission d'Aragon Pharmaceuticals après son acquisition par Johnson & Johnson, pour 1,7 milliard de dollars[7]. En , Roche acquiert l'entreprise danoise de biotechnologie Santaris pour 450 millions de dollars[8]. Le même mois, Roche acquiert 100 % du groupe InterMune, produisant le pirfénidone, pour 8,3 milliards de dollars[9],[10].

En , Roche acquiert l'entreprise américaine de diagnostics prénatals de pathologies génétiques, Ariosa Diagnostics, pour un montant inconnu[11]. En , Roche acquiert une participation majoritaire dans Foundation Medicine Inc, spécialisé dans le diagnostic génétique, pour 1,18 milliard de dollars[12],[13]. Le même mois, Roche acquiert l'entreprise française Trophos spécialisé dans les traitements de maladies neuromusculaires, pour 470 millions d'euros[14].

En , Roche acquiert pour 425 millions de dollars GeneWeave BioSciences, entreprise californienne spécialisée dans la détection de résistance aux antibiotiques[15]. En , Roche annonce la fermeture de 4 usines à Leganés en Espagne, à Clarecastle en Irlande, à Segrate en Italie et à Florence en Caroline du Sud (États-Unis)[16].

En , Roche annonce l'acquisition d'Ignyta, une entreprise américaine spécialisée dans l'oncologie, pour 1,7 milliard de dollars[17].

En , Roche annonce l'acquisition de Flatiron Health, spécialisée dans les bases de données sur le cancer, pour 1,9 milliard de dollars[18]. En , Roche acquiert la participation qu'il ne détient pas dans Foundation Medicine pour 2,4 milliards de dollars[19].

En , Roche annonce l'acquisition de Spark Therapeutics pour près de 5 milliards de dollars[20].

Roche est la première entreprise pharmaceutique du monde en 2020 quant au chiffre d'affaires[21].

En , la division Roche Diagnostics a franchi une étape importante avec l'approbation de son test de diagnostic du Sars-CoV-2, capable d'analyser 1 400 à 8 800 échantillons en 24 heures[22]. En mai, la société a annoncé qu'elle avait fait l'acquisition de la société américaine Stratos Genomics pour une somme non divulguée[23]. En , Roche annonce un accord avec Blueprint Medicines, sur le pralsetinib, un anticancéreux, pour 1,7 milliard de dollars[24].

En , Roche annonce son association avec la biotech américaine Regeneron en vue de « développer, fabriquer et distribuer Regn-Cov ». Il s'agit d'une combinaison d'anticorps expérimentaux destinés à lutter contre l'épidémie de Covid-19[25],[26].

Le , Roche annonce le lancement d'un nouveau test antigénique, Elecsys SARS-CoV-2 Antigen, pour diagnostiquer la présence d'antigènes spécifiques à la Covid-19[27]. En mars 2021, Roche annonce l'acquisition de GenMark Diagnostics, spécialisée dans les machines de tests de maladies contagieuses, pour 1,8 milliard de dollars[28].

Actionnaires[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires au [29] :

Norges Bank Investment Management 2,84%
The Vanguard Group 2,63%
Fidelity Management & Research 1,86%
UBS Asset Management Switzerland 1,61%
BlackRock Fund Advisors 1,58%
Roche Holding 1,34%
Crédit Suisse Asset Management (Schweiz) 1,25%
Massachusetts Financial Services 1,04%
Banque cantonale zurichoise (Investment Management) 0,95%
Flossbach von Storch 0,93%

Condamnations et polémiques[modifier | modifier le code]

En 1972, Givaudan, une de ses filiales, est mise en cause dans l'affaire du talc Morhange qui tua 36 bébés et en intoxiqua plus d'une centaine.

En 1976, l'accident de Seveso (Italie) est causé par une usine de sa filiale Icmesa[30]. Le 10 juillet 1976, le rejet de dioxine toxique des usines d'une filiale chimique de Roche, située à Seveso, a provoqué une importante contamination de la zone, connue sous le nom de la catastrophe de Seveso. La responsabilité de l'entreprise est écrasante : lors de la procédure pénale, Roche est accusée d'avoir ignoré les mauvaises conditions dans lesquelles la centrale a été coulée, de ne pas avoir ramené les systèmes de sécurité dans des conditions acceptables et de ne pas avoir immédiatement informé les autorités de la catastrophe.

En 1999, Hoffmann-La Roche plaide coupable et est condamné par la justice américaine à payer une amende de 500 millions de dollars pour entente avec BASF et Rhône-Poulenc[31] sur les prix de diverses vitamines[32].

En 2001, la société est reconnue coupable par la Commission européenne d'avoir créé un cartel d'entreprises pharmaceutiques dans le domaine des vitamines et est condamnée à verser une amende de 462 millions d’euros[33].

En 2011, Roche est accusé d'entente avec Novartis pour imposer à un prix exorbitant le traitement de la dégénérescence maculaire[34].

Activité de lobbying[modifier | modifier le code]

Auprès de l'Assemblée nationale française[modifier | modifier le code]

Roche est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2014, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 40 000 et 50 000 euros[35].

Auprès des institutions de l'Union européenne[modifier | modifier le code]

Hoffmann-Roche est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2015 pour cette activité 4 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 1 250 000 et 1 500 000 euros[36].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « F. Hoffmann-La Roche AG », Office du Registre du commerce du canton de Bâle-Ville (consulté le )
  2. « ROCHE HOLDING AG : Cours Action Bourse », sur zonebourse.com (consulté le )
  3. (en) « Annual Report 2016 » [PDF], sur roche.com, (consulté le ).
  4. Aktiensammler 01/12, pp. 14, (ISSN 1611-8006)
  5. Roche signs definitive agreement to acquire Anadys Pharmaceuticals
  6. Roche acquires DNA sequencing firm for up to $350 million, Reuters, 2 juin 2014
  7. Roche to buy U.S. biotech firm Seragon for up to $1.7 billion, Reuters, 2 juillet 2014
  8. Roche says to buy Danish Santaris for up to $450 million, Reuters, 4 août 2014
  9. Roche to buy U.S. biotech firm InterMune for $8.3 billion, Reuters, 24 août 2014
  10. Médicaments: Roche va racheter InterMune pour 8,3 milliards de dollars, Challenges, 25 août 2014
  11. Roche says will buy U.S. maker of prenatal Down syndrome test, Reuters, 2 décembre 2014
  12. Roche investit massivement dans le diagnostic génétique. En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/12/roche-investit-massivement-dans-le-diagnostic-genetique_4554188_3234.html#WAQieBgLRszTQsgs.99], Le Monde, 12 janvier 2014
  13. Roche to buy majority stake in Foundation for up to $1.18 billion, Reuters, 12 janvier 2014
  14. Roche met la main sur la biotech marseillaise Trophos, La Tribune, 16 janvier 2015
  15. Roche buys 'superbug' diagnostics firm for up to $425 million, Reuters, 13 août 2015
  16. Roche va se retirer de quatre sites en Europe et aux Etats-Unis, Usine Nouvelle, 13 novembre 2015
  17. « Roche to buy U.S. cancer drugmaker Ignyta for $1.7 billion », sur Reuters,
  18. « Roche to buy Flatiron Health for $1.9 billion to expand cancer care portfolio », sur Reuters,
  19. Ben Hirschler et Michael Shields, « Roche pays $2.4 billion for rest of cancer expert Foundation Medicine », sur Reuters,
  20. « Roche nearing $5 billion deal to acquire Spark Therapeutics: WSJ », sur Reuters,
  21. (de) « Basel ganz vorne – Raten Sie mal, welches der grösste Pharmakonzern der Welt ist », sur Basler Zeitung (consulté le )
  22. (en) « FDA grants Roche coronavirus test emergency green light within 24 hours », sur FierceBiotech (consulté le )
  23. (en) « Roche buys U.S. gene sequencing tech company Stratos Genomics », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. John Miller, « Roche gene testing key to $1.7 billion deal for Blueprint cancer drug », sur Reuters,
  25. « REGENERON et ROCHE s'allient dans la lutte contre le covid-19 », sur Capital.fr, (consulté le )
  26. « Les laboratoires Roche et Regeneron s'allient contre le coronavirus », sur Les Échos, (consulté le )
  27. Le Figaro avec AFP, « Covid-19: Roche va lancer un nouveau test antigénique en gros volumes », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  28. (en) « Roche buys GenMark for $1.8 million to challenge test rivals », sur Reuters,
  29. Zone Bourse, « ROCHE : Actionnaires », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  30. « Seveso, l’été empoisonné : « La nature était devenue notre ennemie » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. D'après Michele Zingari, « Les enseignements du cartel des vitamines », Juriste Entreprise Magazine (JEM), no 14,‎ (lire en ligne).
  32. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 9
  33. L'Expansion Amende européenne maxi pour le « cartel des vitamines ». 21 novembre 2001.
  34. Des managers de Roche et Novartis sous enquête en Italie | LeMatin.ch, 15 mars 2014.
  35. « Tableau des représentants d'intérêts », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  36. « Registre de transparence », sur europa.eu (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]